Du gâchis !

Un énième litige sportif a été récemment référé au Tribunal arbitral du sport (TAS), non sans être passé par le bureau de l’Ombudsperson for Sports (OS). Leur particularité ? L’indifférence des fédérations face à ce qui est pourtant considéré comme une institution de l’Etat ! Un affront, dites-vous ? Oh que oui ! Cela, en tenant compte des mesures prises par l’Etat pour justement éviter à la sphère sportive cette longue attente occasionnée par les procédures en Cour Suprême. Sauf que, ce qui était à l’époque un « fast track », voire une bouffée d’air, semble désormais être devenu un véritable chemin de croix pour certains, voire une « farce » pour d’autres !
Qu’on ne se voile surtout pas la face. Le TAS ou encore l’OS ressemble — avec le temps — beaucoup plus à ces bouledogues sans dents qu’à autre chose. Sans de réels pouvoirs de décision, sommes-nous même tentés de le dire, compte tenu des retombées. Un peu à l’image de ces autres instances gouvernementales comme la National Human Rights Commission ou encore, l’Equal Opportunities Commission, dont on a pratiquement oublié l’existence, tant elles sont silencieuses et limitées dans leurs actions.
Ces institutions ont-elles toujours leur raison d’être ? C’est sans doute la question qui fâche, même si on connaît tous la réponse. Sans oublier que, chaque année, l’Etat dépense une fortune pour les faire tourner. Pour combien de temps encore ? Alors que les résultats peinent cruellement à convaincre sur l’autel de la bienséance !
N’est-il donc pas temps de mettre un frein à certaines de ces dépenses qui se révéleraient finalement être inutiles ? Ou, à contrario, pourquoi ne pas procéder à une remise en cause, afin d’essayer de les rendre beaucoup plus efficaces et productives ? Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, trouve-t-il normal que les fonds publics soient dépensés à tort et à travers ? Espérons qu’il saura surtout se montrer beaucoup plus perspicace, afin d’inspirer, à nouveau, confiance à la nation mauricienne et à la communauté sportive surtout.
Car, pour l’heure, c’est un peu le capharnaüm. Les retombées de l’OS dans le récent litige opposant trois clubs de voile au Mauritius Yatching Association (MYA) en fait foi. Il y a un dysfonctionnement dans le système et ça, les autorités ne peuvent le nier. Si les institutions ne sont pas faites pour être respectées, alors c’est leur existence même qui est remise en question!
Récemment, avons-nous appris d’un rapport de l’OS, la MYA a fait fi de ses convocations, tout en refusant de s’expliquer sur certains faits qui lui sont reprochés ! Si les autorités jugent cette réaction normale, eh bien, il y a de quoi se poser des questions. Aussi, malheureux soit-il, ce genre de réaction est devenu courant, voire fait mauvaise école. Et la liste est longue.
Sans compter l’attitude, qualifiée de déplorable, dont avait fait preuve le président de la Fédération mauricienne de judo (FMJ), Josian Valère, à l’égard de l’OS, l’année dernière. Cela, en tenant compte que la légitimité du club qu’il représente est contestée et que la fédération qu’il dirige souffre en termes de crédibilité depuis sa constitution en janvier 2019.
Ce qui ne semble pas pour autant gêner le ministère des Sports malheureusement et encore moins son ministre, lui-même, Stephan Toussaint ! Il n’y a qu’à avoir le nombre grandissant de clubs qui attendent…depuis trois ans, afin de pouvoir obtenir une affiliation auprès de la FMJ, pour s’en rendre compte ! L’affaire devait être entendue, une première fois, lundi devant le TAS, mais a été renvoyée à une date ultérieure.
Le plus inquiétant, c’est que cette situation ne semble pas vraiment interpeller Stephan Toussaint. Sinon, comment expliquer, qu’en tant que ministre responsable, la non-convocation d’une nouvelle réunion de conciliation, deux mois après celle qui avait capoté en novembre 2021 ? Les membres de la FMJ étant alors « indisponibles », à l’époque !
Voyez-vous, la façon dont les litiges sont traités au niveau de l’OS et ensuite au TAS n’inspire plus personne. Et malheureusement, ce sont les sportifs et ceux qui s’estiment lésés qui en font très souvent les frais. Contrairement à ceux qui « pe fane » et qui continuent à bénéficier des largesses du gouvernement à travers les fonds publics et attribués généreusement par le ministère des Sports.
À ce jour d’ailleurs, seule la Mauritius Football Association a été sanctionnée financièrement. Les autres, eux, continuent à patauger, dans la « mare de l’incompétence et du je-m’en-foutisme ». Et ça, c’est très grave. Idem pour le non-respect de la Sports Act 2016 que certains « violent » allègrement. Cela, au vu et au su d’un ministère des Sports visiblement dépassé par les évènements !
Dans ces conditions, peut-on espérer voir le sport avancer et prospérer selon les principes de la bonne gouvernance et dans le respect des droits et des valeurs ? Une anarchie s’est installée dans différents secteurs clés de l’économie et malheureusement, le sport ne fait pas exception à la règle.
Si le TAS et l’OS ne sont pas suffisamment armés pour être en mesure de régler des conflits sportifs, alors à quoi servent-ils au juste ? Aussi, ne pas être capable de régler un simple problème d’affiliation des clubs, n’est-il pas un aveu de taille du dysfonctionnement institutionnel dont souffre le pays ?

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