Jenny Adebiro : « Okenn parti reprezant militantism pou linstan »

«J’ai décidé de quitter le MMM après mûres réflexions. C’est difficile mais je pense avoir fait le bon choix », ont été les premières paroles de Jenny Adebiro vendredi lors d’une conférence de presse à l’hôtel Le Saint-Georges au lendemain de sa démission de toutes les instances des mauves.

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Le visage tantôt souriant, tantôt crispé, face au feu roulant de questions de la presse notamment, Jenny Adebiro a énuméré les raisons de cette volte-face. « La démocratie au sein du parti n’est pas respectée. » Elle en veut pour preuve le fait que « certes, j’ai été élue présidente de l’aile du MMM, mais après mon congé de maternité, j’ai constaté que le ce titre n’était qu’une illusion. Li ti zis lor papie », avant d’ajouter avoir été « déçue du manque de soutien de l’aile féminine lors du recount au N°19 », en ciblant Joanna Bérenger « ki tou letan lor defensiv lor zafer de drwa. »

Quatre jours après avoir fait l’apologie du MMM et « sa valeur militante » dans les colonnes de Week-End, Jenny Adebiro a donc claqué la porte au parti. Seule face à la presse, cette dernière s’est évertuée à expliquer sa démarche. « Oui je me suis exprimée sur les valeurs du militantisme dans cet entretien, mais sont-elles toujours présentes au cœur des individus qui le composent ? Certes, j’ai pris mes distances des mauves, mais ce n’est pas pour autant que je ne crois plus en ses valeurs d’antan. »

Pour appuyer ses arguments, elle ajoute que « c’est important de savoir si le MMM fonctionne démocratiquement. Est-ce qu’il y a eu une élection du comité central au bureau politique ? Est-ce qu’il y a eu une élection de l’aile féminine et de l’aile jeune ? Non, mais malgré tout, j’ai tout le temps respecté les décisions du parti et son positionnement. Mais l’heure était venue de passer à autre chose, car cette situation ne me plaisait plus. Il faudrait un minimum de démocratie au sein du parti. »

Jenny Adebiro balaie d’un revers de main le qualificatif d’ « ingrate envers le leader Paul Bérenger » qu’on l’affuble depuis sa démission. « Au contraire, si je me suis forgée une place au MMM, c’est parce que je le méritais compte tenu de mon travail assidu que j’ai abattu. On ne m’a pas octroyé un ticket pour les législatives par bonté. » Elle fait ressortir qu’elle « ne retrouve plus le fondement et l’essence sur lesquels le MMM s’est appuyé pour émerger comme une force incontournable. Ki statezi ena anver bann zenes lor terin ek bann madam ? Hélas, le parti a renié sa base. »

Elle a analysé avec sévérité « le manque de soutien » des membres du parti, les femmes plus particulièrement, avant et pendant l’exercice de recomptage au N°19. « Où étaient les députées du MMM ? Quelles sont les raisons de ce manque de solidarité ? Joanna Bérenger, toujours prompte à réagir sur les réseaux sociaux, n’a pas eu un mot d’encouragement pour moi »

What next ? La question est sur toutes les lèvres. À en croire l’ex-membre des mauves, la question de rallier le MSM ne se pose pas pour l’instant. « Je n’ai aucune décision à prendre. Aujourd’hui, ça concerne ma démission au sein du MMM, où je ne me retrouvais pas. Je ne sais pas ce qu’il adviendra dans les trois prochains mois ou après, mais dans l’immédiat, je me concentre sur ma famille et mes affaires personnelles. »

À une question de Week-End qui voulait savoir s’il existait un parti politique qui représenterait actuellement les vraies valeurs militantes à ses yeux et auquel elle pourrait adhérer, Jenny Adebiro a répondu laconiquement que « mo pa trouv okenn parti ki reprezant militantism pou linstan. Apre ava gete ! »

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