L’expédition mauricienne aux Chagos, la démission de Jenny Adebiro du MMM, la rentrée scolaire et les nouveaux règlements dans les transports en commun étaient à l’ordre du jour, vendredi, lors de la conférence de presse du MSM au Sun Trust Building. Les ministres Alan Ganoo et Joe Lesjongard ainsi que la députée Subhasnee Lutchmun-Roy ont lancé un appel aux « militants découragés », déclarant que le MSM est désormais le seul parti qui incarne les valeurs originelles du MMM.
« Dénoncer cette expédition équivaut à de l’antipatriotisme », a dit le ministre Alan Ganoo, qui a longuement expliqué les raisons de l’expédition de la délégation mauricienne actuellement en cours sur l’archipel des Chagos. Cette mission, qui a débuté le 8 février à bord du navire Bleu de Nîmes, coûtant près d’un million d’euros (≈Rs 50 millions) à l’État mauricien, serait ainsi cruciale pour que ce dernier puisse préserver pas moins de 4 800 kilomètres carrés de son territoire marin. Et ce, dans le sillage du différend entre Maurice et les Maldives au sujet de la frontière maritime au nord des Chagos.
« Le 25 février 2019, il y a eu l’Advisory Opinion de la Cour de justice internationale qui a dit que le processus de décolonisation n’a pas été légalement complété en 1968 à cause de l’excision de l’archipel des Chagos du territoire mauricien. Le 22 mai 2019, l’assemblée générale des Nations unies a réaffirmé par un vote que les Chagos font partie intégrante de notre territoire », a-t-il rappelé, précisant que les Britanniques avaient dès lors un délai de six mois pour se retirer des îles Chagos. « En juin 2019, Maurice avait mis un case contre les Maldives devant la Chambre spéciale de l’International Tribunal for the Law of the Sea (ITLOS) sur la délimitation de nos maritime boundaries dans la région des Chagos », a-t-il ajouté.
Après maintes discussions, « le 25 mai 2021, Maurice a soumis ses documents et Maldives les siens en novembre 2021 et le procès continue. Maurice doit avant avril 2022 soumettre quelques autres éléments d’arguments et ça va durer jusqu’à août 2022. Le point le plus important dans cette affaire, c’est qu’il y a le Blenheim Reef et qu’il faut trouver le meilleur moyen pour délimiter le territoire maritime. Il s’agit là d’une question technique. Il y a 4800 kilomètres carrés à perdre de notre zone économique exclusive (ZEE) si l’on perd sur le fonds et un survey scientifique de ce récif doit se faire pour provide the necessary evidence à la cour pour soutenir notre cas. »
Il a ainsi déploré les commentaires d’Arvin Boolell selon lesquels cette expédition sera it « une provocation ». « C’est une mission d’expédition qui se fait dans l’intérêt de notre ZEE et d’ailleurs, l’Angleterre et les États-Unis have been informed. » Il a aussi précisé que la délégation est composée d’officiers mauriciens, d’avocats, de techniciens, mais aussi de cinq membres de la communauté chagossienne qui pourront visiter Peros Banhos et les îles Salomon.
Seules 63 colonnes endommagées
Il aussi parlé des transports en commun et des nouvelles mesures qui ont été prises pour alléger les travailleurs du secteur, qui depuis la reprise des classes semblent éprouver des difficultés. Le standing dans les autobus a été réintroduit et 10 bus supplémentaires s’ajoutent aux 1 067 autobus mobilisés quotidiennement pour le transport des étudiants.
Joe Lesjongard a pour sa part commenté la situation post-Batsirai et le rôle de son ministère dans la gestion des dégâts. Dans le secteur de l’eau, il a déclaré qu’il n’a pas constaté de gros dégâts, hormis quelques cas isolés liés à la coupure d’électricité.
« Avec les coupures de courant, certaines pompes se sont arrêtées, mais la CWA a fait les provisions pour les installations essentielles afin de maintenir la distribution de l’eau. Pas de coupures d’eau donc, excepté dans les cas où l’eau des rivières est puisée à travers de filtres à pression qui ont été bloqués par la boue. » Il a également annoncé la construction de réservoirs de rétention pour stocker de l’eau pendant 48h en cas de problèmes majeurs. Concernant l’électricité, il a concédé que c’était le secteur le plus affecté, mais que sur 350 000 colonnes électriques, seules 63 ont été endommagées, et que sur 439 000 abonnés, uniquement 16 000 foyers ont été affectés pendant le cyclone. Il a ainsi félicité de travail de tous les techniciens qui ont travaillé pendant le cyclone.
Dans le volet politique, Joe Lesjongard a commenté le départ de Jenny Adebiro du MMM. « C’est le ras-le-bol de certains dirigeants et le ras-le-bol de l’électorat du MMM, et ce, depuis 2014 avec le syndrome Ramgoolam. » D’après lui, « le MMM inn dévié de ses valeurs » et que désormais c’est le MSM qui incarne les valeurs d’origine du MMM. « Je ne comprends pas pourquoi personne n’a demandé au leader du MMM les raisons derrière le départ de Jenny Adebiro. » Dans le sillage, Alan Ganoo a lancé un appel aux militants « découragés » pour leur dire qu’il ne faut pas perdre espoir et qu’il existe d’autres « alternatives. » Répondant à une question de la presse, Joe Lesjongard a nié en bloc que le MSM participait en ce moment à un exercice de « débauchage. »
La députée Subhasnee Lutchmun-Roy a quant à elle passé en revue la rentrée scolaire. « On rassure la population que le gouvernement a tout le temps mis au centre l’intérêt et la sécurité des enfants », a-t-elle déclaré. « On est venus de l’avant avec des risques calculés et en plus des protocoles sanitaires déjà mis en place, il y a eu beaucoup d’accent sur la vaccination des jeunes et on remercie les parents qui ont accepté de faire vacciner leurs enfants. » Elle a aussi rappelé que le gouvernement a prévu la mise en place de « testing centres dans l’enceinte de l’école et que 91 Medical Staff dédiés aux quatre zones éducatives ont été formés à cet effet. »