Devant l’école, Adil, de Pointe aux Sables, donne les dernières consignes à son fils de 7 ans et sa fille de 10 ans : “Il était temps que l’école reprenne. Après tout ce temps passé à la maison, mes enfants s’ennuyaient de ne pas rencontrer leurs camarades de classe. Ils me disent que ça leur fait du bien de reprendre le chemin de l’école, qu’ils se sentaient renfermés à la maison.”
Oulerven Naidu, 17 ans, collégienne en Form 5 au Collège Sir Abdool Raman Osman avait aussi hâte de retourner en classe. Il y a eu du bon et du moins bon à suivre les cours en ligne. Il confie : “Quelque part, je pouvais procéder à mes révisions à mon rythme”. Cependant, la motivation était définitivement différente : “Au collège les professeurs sont là pour m’encourager et me soutenir à la moindre difficulté”.
D’ailleurs, il a apprécié que tous les enseignants aient pris du temps pour expliquer le programme jusqu’aux examens renvoyés pour octobre et novembre. C’est le même constat pour Nadine Ramsamy, enseignante au Collège Patten : “Il était important de les rassurer car certains sont démotivés et déçus de ne pas compléter le troisième trimestre comme prévu et se voient contraint de recommencer l’année scolaire.”
Raison pour laquelle Hurmila Routho, enseignante au D.A.V. College, a aussi consacré cette première journée de retrouvailles à un moment d’échange et de partage avec ses élèves pour répondre à leurs nombreuses questions et doutes concernant le nouveau déroulement du calendrier scolaire 2021-2022.
Derrière les sourires et la bonne humeur, certains avaient, en effet, un grand besoin de parler de leur vécu pendant le confinement ainsi que leurs expériences des cours à la maison. “De près ou de loin, le Covid a touché plusieurs foyers et cela a eu un impact sur le moral et l’apprentissage des élèves.”
D’ailleurs, Fabiola Lamoureux, maman de Ethan, 7 ans et Ayron, 3 ans ne peut s’empêcher d’être toujours sur la réserve : “En tant que parent, le virus me fait peur. En même temps, je me dis que nous devons apprendre à vivre avec. Les enfants sont aujourd’hui les grands perdants, et j’espère qu’ils pourront rattraper le retard. Le plus important, c’est de prendre toutes les précautions nécessaires”. De primaire au tertiaire, toutes les mesures sont en vigueur afin de permettre à cette reprise en présentiel de se faire dans les meilleures conditions.
Tandis qu’Oulerven Naidu s’est laissé tenter par un match de volleyball, du côté de Rose-Hill, c’était un sentiment partagé pour Nadine Ramsamy. Ravie de revoir ses élèves elle confie cependant : “ Contrairement aux années précédentes où nous avions l’habitude d’accueillir les nouveaux élèves. Ca m’a fait bizarre de ne pas retrouver cette effervescence d’une rentrée”. Hurmila Routho redécouvrait pour sa part le plaisir d’entendre le brouhaha des élèves dans la cour d’école.
Après plusieurs mois compliqués pour les élèves, les enseignants ainsi que pour les parents, comme en témoigne Adil, “La pression redescend. Ce n’était pas évident d’être toujours disponibles pour aider mes enfants avec leurs devoirs et les révisions ».
D’autant, rajoute-il, que l’une des difficultés était de ne pas toujours maîitriser les notions de l’enseignement à distance. Un point que partage Hurmila Routho qui accueille favorablement la décision d’étendre le calendrier scolaire et de repousser les examens :
“Les élèves auront moins de pression sur les épaules. Et les enseignants auront plus de temps pour compléter les syllabus et pour les révisions. Je pense surtout à tous les élèves qui vivent dans des conditions précaires et qui ont accumulé beaucoup de retard.” Les semaines à venir seront donc rythmés par des évaluations et la remise à niveau.