- Le PC Boodhoo (NCG) : « C’est à 21hrs ce 25 juillet 2020 que j’ai appris pour le naufrage du MV Wakashio»
- Ultime audience de la Cour d’Investigation convoqué le 24 février avec une quatrième audition des constables Ujoodha, Sujeebhun et Jagurnath
Avec la prochaine clôture des travaux de la Court of Investigation sur le naufrage du MV Wakahshio dans la soirée du 25 juillet 2020 au large de Pointe-d’Esny, la National Coast Guard (NCG) distingue avec un chapelet de mensonges et de démentis. Et la séance d’hier n’en a pas été exempte.
Ainsi, le Police Constable Boodhoo qui était affecté au poste de la NCG de Belle Mare le 25 juillet 2020 est venu démentir formellement les propos de son propre collègue. Il maintient que c’est à 21h ce 25 juillet 2020 qu’il avait appris que le vraquier était grounded. Il ajoute que son sollègue, le PC Sujeebhun du poste de Pointe-du-Diable l’avait appelé à 19h ce jour là , il n’avait jamais évoqué le MV Wakashio. Il souligne également qu’il n’avait jamais parlé au PC Jugarnath. Par ailleurs, les séances de la Court of Investigation seront bouclées le 24, soit plus d’un an après, avec l’ultime audience consacrées aux officiers de la NCG qui de service le jour du naufrage.
Lors de son audition, en mai dernier, le PC Sujeebhun avait indiqué qu’il avait appelé le PC Boodhoo à 19h le 25 juillet 2020 et l’avait informé de la présence du MV Wakashio près des côtes mauriciennes. Dans le Box des témoins, hier, le PC Boodhoo a apporté un démenti formel à ce détail. Il a fait comprendre au panel de la Court of Investigation que la teneur des échanges avec le PC Sujeebhun à 19h était tout simplement un Round Report et n’avait jamais évoqué la situation du vraquier.
Le PC Boodhoo soutient que c’est à 21h qu’il avait appris la nouvelle du naufrage quand il était en patrouille à Belle-Mare. Il s’est ensuite rendu au poste de la NCG de Pointe-du-Diable pour s’enquérir de la situation. « As the person in charge, I wanted to know what had happened», declare-t-il. Il y est arrivé vers 22h et y est resté jusqu’à 4h du matin dimanche.
« I checked on the monitor screen on the radar and the ship was already on the reefs. The equipment was working», poursuit l’officier de la NCG. Il ajoute que
le radar montrait que le navire était Underway alors que ce bâtiment était déjà grounded à une cinquantaine de mètres du rivage de Pointe-d’Esny.
Le PC Boodhoo a aussi démenti les propos du PC Jugarnath qui avait affirmé dans son témoignage devant la Court of Investigation qu’il lui avait parlé plus tôt. Il souligne que quand il était au poste de Point-du-Diable, d’autres officiers en charge sont venus pour prendre connaissance de ce qui s’était passé en mer plus tôt dans la soirée mais qu’il n’avait pas participé à ces conversations.
Le témoin a fait ressortir que par la suite expliqué que quelques officiers étaient venus rencontrer le constable Sujeebhun et qu’il était lui à l’extérieur. Il rappelle qu’il n’était pas au courant de la conversation de ce groupe d’officies.
Enquiry
Il a confirmé à la Court of Investigation qu’une enquête avait été initiée au niveau des Headquarters de la NCG pour comprendre ce qui s’était passé ce jour là . Plus d’un an après, il ne sait pas si l’enquête a pris fin et quelles en sont les conclusions.
« As a police office, I know there was an enquiry. I don’t know about the findings. The enquiry is at the level of NCG headquarters», concède-t-il. Par ailleurs, les PC Ujoodha, Sujeebhun et Jagurnath seront de retour à la barre des témoins le 24 février pour la dernière audience de la Cour d’investigation.
Le président Abdurafeek Hamuth et ses deux assesseurs ne sont toujours pas convaincus de leurs témoignages. Ils devraient s’expliquer une fois de plus sur les événements survenus dans la nuit du 25 juillet quand le vraquier MV Wakashio s’était drossé sur les récifs de Pointe-d’Esny.
Les procédures de monitoring durant ces heures d’Emergency, les équipements déployés ainsi que les décisions prises pour faire face à cette urgence reviendront à l’agenda en guise de Wrapping Up pour se dépêtrer des mensonges et démentis de la NCG. De plus, ces témoins seront de nouveau confrontés aux versions des autres officiers qui sont venus les contredire au fil des auditions sans compter ainsi que les non-dits accablants des relévés téléphoniques de cette soirée du 25 juillet 2020. D’autres appels avaient été effectués vers des numéros non-identifiés et la Cour d’investigation avait signifié son intention de « investigate further to dig out the truth».
Cette Court of Investigation, mise sur pied pour déterminer les circonstances du naufrage du vraquier MV Wakashio sur la côte de Pointe-d’Esny le 25 juillet dernier, a démarré ses travaux le 19 janvier 2021. Le président, l’ancien juge Abdurrafeek Hamuth, et ses assesseurs, Jean-Mario Geneviève, Marine Engineer et Marine Surveyor, ainsi que Johnny Lam Kai Leung, Marine Surveyor, ont ainsi eu pour mandat de déterminer les raisons du naufrage, d’identifier ceux qui ont une part de responsabilité concernant la tournure des événements, avec, entre autres, les causes  du déversement d’hydrocarbure dans le lagon, affectant l’écosystème marin et paralysé la côte du Sud-Est pendant des mois, ainsi que l’étendue des dégâts causés à l’environnement.
Le président et ses assesseurs devront aussi se prononcer si les pratiques et procédures du pilotage des navires qui entrent dans les eaux territoriales de Maurice ont été respectées de même que le suivi et la surveillance des navires naviguant près des côtes de Maurice.