Grand-Sable : cinq familles dans l’angoisse face à de grosses vagues

Abdulla Banee habite Grand-Sable. À quelques mètres de son domicile, des travaux de revêtement sont en cours pour un parcours-santé, une piste cyclable et des espaces verts. Ce père de famille est très inquiet pour la sécurité de sa famille car les flux et reflux des grosses vagues ces derniers jours sont à l’origine d’une montée du niveau de la mer en face de sa maison, en cette période de mauvais temps.

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« Enn plas kot ti bizin konble letan pe fer travo divan mo laport. Les responsables des travaux n’ont malheureusement pas écouté nos suggestions », déplore Abdulla qui habite cette localité depuis plus de 20 ans. « C’est la première fois que je vois cela. Nous vivons constamment dans la peur car le niveau de la mer avait contribué autrefois à l’érosion dans cette partie du littoral », soutient Abdulla.

Ravin Ramphul, conseiller et représentant de Grand-Sable et Petit-Sable au sein du conseil de district de Grand-Port, explique que depuis très longtemps, Grand-Sable a été décrété zone à risque. Et que les habitants sont exposés à des inondations. En 2015, il y avait une équipe d’experts du ministère de l’Environnement, du ministère des Infrastructures publiques et des experts de l’Agence japonaise de coopération Internationale (JICA) sur place.

« Des plans de conservation pour les zones côtières avaient été proposés dans le cadre de ce projet, notamment une réhabilitation de la plage avec du gravier à Grand-Sable. Ce projet devait être sponsorisé par la JICA. Sa pa finn marse. Lamer finn aval tou makadam. C’était un projet pilote. Sak lane minister lanvironnman ti pe fer, ti pe inzekte par milion pou remet makadam me tou larzan ti pe al dan lamer », se rappelle le conseiller Ramphul.
En 2020, a-t-il dit, le ministère de l’Environnement est allé de l’avant avec un projet de revêtement en pierre sur 850 mètres, mais pas au même endroit. « Les habitants ont beaucoup apprécié car ils croyaient que ce projet allait mettre fin à leurs inquiétudes. Y vivent toujours cinq familles dont celle d’Abdulla Banee. Ces cinq familles avaient fait construire un mur en pierre en 2017 à leur propre frais pour se protéger contre les grosses vagues. »

On a constaté depuis le 31 janvier 2022, raconte Abdulla Banee, que le mur a commencé à céder avec les grosses vagues. Selon ces cinq familles, les vagues viennent s’écraser contre le mur construit par le ministère de l’Environnement. « Sa bann ross la rebondi, apre sa perkit ar nou miray », raconte G., un habitant de Grand-Sable. Il y vit depuis de nombreuses années.

Ces pères et mères de famille, selon le conseiller Ramphul, sont inquiets que d’un moment à l’autre le mur s’effondre, entraînant ainsi la destruction de leurs maisons. « Nous sommes exposés en permanence. Nous craignons pour nos enfants et surtout pendant la nuit. Nous vivons dans la peur », explique Abdulla. Le conseiller Ramphul et les cinq familles concernées suggèrent aux autorités d’étendre le projet de revêtement sur environ 100 mètres pour éviter un désastre humain et écologique.

Pour rappel, lors d’un séminaire régional, il était question d’un projet sur la “capacity development in coastal protection and rehabilitation”. Ce projet devait être mené par le ministère de l’Environnement en collaboration avec des experts japonais. Depuis 1980, la JICA fournit une assistance à Maurice dans des domaines tels que la pêche, la protection et la réhabilitation du littoral, le changement climatique et la gestion des catastrophes, entre autres.

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