Rentrée des classes : mais oui, mais oui, l’école (en ligne) est finie !

Qui aurait pu croire qu’un jour les enfants auraient eu aussi hâte de retourner à l’école ? Mercredi, c’est le grand retour à l’école pour les petits et grands, après presque deux ans on and off d’absence. Si les parents restent encore assez divisés sur la question compte tenu de la pandémie et du contexte sanitaire, les principaux concernés, eux, n’ont qu’une seule envie : retrouver leur vie d’étudiants en présentiel. Nous avons posé la question à quelques-uns d’entre eux, âgés de 3 ans à 17 ans.

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Depuis l’annonce des autorités il y a deux semaines, c’est le remue-ménage dans les foyers mauriciens pour accueillir cette rentrée pas comme les autres. En effet, elle démarre avec le troisième trimestre, et c’est un peu comme tirer sa révérence, à peine arrivée à la fête. Mais cela n’empêche pas les étudiants de célébrer les retrouvailles anticipées avec leurs camarades de classe, comme nous le témoignent nos petits intervenants. Hanna a 8 ans, et elle a vraiment hâte de retrouver ses amis. « J’accueille cette rentrée avec un plaisir énorme. Je suis très heureuse de retrouver mes amis, ma maîtresse et de me retrouver en classe surtout », nous confie-t-elle. C’est aussi ce que pense Lucas (5 ans), qui trépigne d’impatience de revoir ses copains de classe, qu’il n’a vus que par écrans interposés pendant de longs mois. « Je suis excité de revoir mes copains et copines à l’école », nous lâche le garçonnet.

En effet, ils étaient nombreux — notamment les professionnels de santé mentale, le personnel enseignant et parents — à tirer la sonnette d’alarme sur cet aspect-là, urgeant les autorités à rouvrir les écoles pour permettre aux enfants de s’épanouir et surtout pour leur développement et socialisation à cette étape importante de leur vie. Anesh Mungur (14 ans) nous confie, à cet effet, que « je crois également que l’apprentissage à l’école n’implique pas seulement d’apprendre, mais aussi de socialiser avec nos amis, de faire des activités à l’école et d’interagir avec les enseignants. C’est une partie de l’école que nous avons complètement manquée pendant les confinements et les restrictions. Cependant, maintenant que nous allons retourner à l’école, cela me rend plus heureux que jamais. Mes amis m’ont tellement manqué ainsi que le campus de l’école. »

La petite Anaïs (7 ans) nous avoue qu’elle a même oublié comment était sa salle de classe. « J’ai hâte de reprendre l’école, et j’ai hâte de revoir mes amis et j’ai hâte de revoir ma maîtresse ,et j’ai même un peu oublié comment était ma classe », dit-elle. De plus, après presque deux ans à suivre les cours en ligne, enfermés dans leur chambre, ou dans le salon, les étudiants ont perdu leur rythme de vie. Le petit Nathan (3 ans) nous lance d’emblée : « Je n’ai pas peur de dormir à l’école, je suis content de repartir à l’école. »

Retour à la
discipline

À la maison, sans véritable emploi du temps fixe comme à l’école, les enfants se sont retrouvés un peu livrés à eux-mêmes, avec un temps de travail disparate, et des heures de goûter à tout-va. Véritable casse-tête pour les enfants qui ont été nombreux à nous témoigner qu’en plus des cours en ligne, et de l’espace de travail qu’il fallait aménager pour les enfants et les parents, il fallait aussi pouvoir garder rempli l’estomac de ces enfants en pleine croissance !

Si la rentrée permet de retrouver ce rythme de vie perdu, elle inquiète aussi un peu, surtout les plus âgés, comme Ashley (14 ans). « J’accueille cette rentrée avec impatience, surtout pour retrouver mes profs et pour être mieux encadré, car on peut apprendre plus facilement en présentiel. C’était très dur d’apprendre en visio. On pouvait rater des cours à cause de la connexion et à cause de nos appareils, mais j’ai aussi une inquiétude, car on va avoir un rythme de cours de 8h à 15h, et ça peut être vite fatigant et on pourra moins se reposer, mais je pense qu’il y a du bon aussi », dit-il. Anesh Mungur est lui aussi d’avis que la discipline est un élément important dans la vie d’un jeune et qu’avec les cours en ligne, c’est ce qui lui manquait. « Enfin, après des semaines et des semaines d’attente, nous sommes enfin de retour à l’école. À l’âge de 14 ans, être coincé à la maison est l’un de mes pires cauchemars. J’adore être dans une routine, me réveiller, me brosser les dents, aller à l’école, etc. Alors que lorsque je suis à la maison, je n’ai ni routine ni horaire. Je n’ai pas beaucoup de discipline pendant les cours en ligne, ce qui est essentiel à l’apprentissage », relate-t-il.

Et au-delà de l’excitation de retrouver ses copains d’école, les bancs, la cantine, le terrain de foot et les enseignants, il y a aussi un peu d’appréhension. Mais bien conscients de la situation sanitaire actuelle du pays, ces jeunes sont prêts à franchir le cap et à s’adapter au new normal. « Il n’y a pas d’inquiétude par rapport au Covid, car je sais que je ne suis pas à risque, mais j’espère que les cas ne vont pas trop augmenter pour avoir un nouveau confinement et de nouveaux cours en visio, car c’est plus dur d’apprendre ainsi, surtout que j’ai mes examens en fin d’année », ajoute Ashley. Les cours en téléconférence : une expérience pénible pour des milliers, voire de millions de jeunes dans le monde. « Mais une fois que nous sommes à l’école cette fois-ci, il y a beaucoup de leçons à tirer. Tout d’abord, c’est d’être reconnaissant d’avoir eu l’occasion d’aller à l’école, surtout après être restés à la maison coincés dans nos chambres à coucher depuis si longtemps. Cela nous fait apprécier encore d’aller à l’école », poursuit Anesh Mungur.

Quant au new normal dans les écoles, les petits écoliers ont aussi des demandes et espèrent que les autorités prendront le temps de les écouter. Hanna espère, par exemple, que « par rapport aux restrictions, j’aurais aimé qu’il n’y ait plus les masques parce que ça nous empêche de bien respirer, c’est désagréable, et on n’entend pas forcément bien surtout pour les profs qui parlent doucement, c’est compliqué. » Impatients, tous nous ont confié s’être préparés pour cette rentrée, qui sera surtout cette fois marquée par la joie des retrouvailles et moins par l’étalage de ses nouvelles baskets. Aussi, nos petits intervenants n’ont pas manqué de remercier leurs professeurs de substitution, soit leurs parents, pendant ces deux années. « Je suis fière de ma maman parce qu’elle nous a beaucoup aidés, parce que c’était difficile de travailler de la maison », conclut Anaïs…

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