Jean-Claude de l’Estrac et Azad Dhomun ont porté plainte puisque leurs images ont été utilisées par des anaqueurs à la crypto-monnaie sur les réseaux sociaux. Telle est une des nouvelles méthodes utilisées et certains tombent dans le panneau explique la police.
Jean-Claude de l’Estrac et Azad Dhomun – ex ambassadeur de Maurice dans les pays du golf et en Afrique, ex-directeur de la Banque Fédérale de Commerce des Comores et tout récemment prix du jury au Financial Afrik Awards – entre autres personnes, ont vu leurs noms être associés à de fausses interviews disant qu’ils ont fait une fortune en investissant dans une crypto-monnaie. Des interviews supposément réalisés par des journalistes mauriciens dont on peut voir les photos également dans les textes.
Des personnalités mauriciennes dans de faux articles.
Contactés au téléphone, les deux réfutent ces articles et confirment qu’ils sont faux. “C’était arrivé il y a quelque temps déjà et j’avais porté plainte à la Cyber Crime Unit, mais il ne s’est rien passé. L’interview est restée sur Facebook des semaines après. Force est de constater qu’ils ont récidivé. Je ne vais pas perdre mon temps et aller porter plainte de nouveau. J’ai simplement pris la peine d’écrire ‘fake’ en commentaire”, explique Jean-Claude De L’Estrac. Azad Dhomun explique : “C’était le 17 décembre, dès que j’ai su ce qu’il se passait, j’ai tout de suite été à la station de police de Quatre-Bornes pour mettre une precautionary measure. J’ai également informé la Banque Centrale, j’ai rapporté le cas à Facebook et je suis allé déposer une plainte au Central CID par la suite.”
Mais, ce type d’arnaques prend aussi d’autres formes. Certains escrocs préfèrent contacter des profiles directement que ce soit sur Facebook, WhatsApp, Instagram ou même Telegram. Dans leurs messages, ils font croire à leurs correspondants qu’ils peuvent se faire beaucoup d’argent en investissant dans de la crypto-monnaie en leur montrant, par exemple, des screenshots de comptes en banque affichant de grosses sommes d’argent.
Une quinzaine de cas raportée.
La Cybercrime Unit confie avoir une quinzaine de cas à élucider actuellement. “Certaines personnes ont fait des versements à des compagnies qui n’existent pas”, explique le sergent Yaneize Aukauloo de cette unité de la police. “Certains ont perdu des économies de toute une vie dans ces arnaques”, précise-t-il.
S’il n’est pas impossible de retrouver son argent après avoir été arnaqué, la Cybercrime Unit précise cependant que c’est un processus long et difficile. “Tout dépend du pays où l’escroquerie a été réalisée et des accords signés entre nos deux pays. On appelle ça le Mutual Legal Agreement Treaty. Cela permet à des enquêtes débutées à Maurice de se poursuivre dans l’autre pays.” Il soutient d’ailleurs que Maurice a intérêt à signer des conventions qui permettraient à ces enquêtes d’aboutir pour que les victimes puissent récupérer leurs gains.
Privilégier les plateformes dédiées.
Selon le sergent Aukauloo, les Mauriciens se font particulièrement arnaqués par des escrocs qui sévissent du continent africain. Le sergent tient d’ailleurs à conseiller aux Mauriciens de ne pas se laisser prendre dans ces pièges. “On ne se fait pas de l’argent en investissant son argent sur Facebook à des étrangers. Ce n’est pas une plateforme d’un investissement spécialisée.” Il encourage ceux qui désirent investir de le faire sur des plateformes dédiées. “Avec la nouvelle loi sur la crypto-monnaie de la Banque de Maurice, investir dans ce marché sure plus sécurisé mais uniquement sur les plateformes légales.”