Rodrigues est sous le choc depuis ces dernières 48 heures au vu de l’augmentation fulgurante du nombre de cas locaux dépistés. Panique et frayeur se sont installées au sein de la population face à Lenmi Invisib.
Les trois Flu Clinics sont prises d’assaut, de nombreux habitants craignant d’avoir déjà contracté le virus. Des questions se posent sur la capacité des services de santé rodriguais de faire face à cette première vague dans la conjoncture.
D’autre part, la campagne politique dans le cadre du scrutin du 13 février étant mise en veilleuse, l’opposition accentue la pression sur le Caretaker Regional Government de l’OPR alors que très peu d’indications officielles sont disponibles quant au scrutin du 15 février. Mais avec le couvre-feu imposé depuis hier, une décision est attendue dans les prochaines heures à ce sujet.
Au vu du rythme alarmant de la propagation du virus, la barre des 300 premiers cas ce week-end est redoutée. Les Rodriguais sont visiblement sous le choc après les nouvelles confirmant l’augmentation exponentielle dans le nombre de cas recensés en cette fin de semaine. À ce jour, plusieurs familles se retrouvent avec des enfants testés positifs et identifiés comme des cas suspects.
Les files d’attente devant les Flu Clinics de l’île confirment le caractère dramatique de ce début de pandémie dans l’île. Qui plus est, la principale pharmacie de Rodrigues, sise à Port-Mathurin, avec les Rodriguais faisant queue pour s’approvisionner en médicaments, a dû fermer ses portes hier matin. Un membre du personnel a été dépisté positif.
La tendance au Panic Buying se maintient, et nombreux sont ceux qui sont d’ailleurs sortis tôt dans la matinée pour faire leurs courses dans les commerces aussi bien qu’aux stations-service anticipant des mesures visant à restreindre davantage les mouvements et déplacements. Les rues étaient moins bruyantes dans l’après-midi. Les rues de Port-Mathurin étaient quasiment désertes contrastant avec l’affluence dans les Flu Clinics du côté de La Ferme, Mont-Lubin et aussi Crève-Cœur.
Des autobus étaient en standby pour assurer le transfert des cas positifs vers les centres de quarantaine. L’hôtel Cotton Bay et les Villas Koki Boner, ont commencé à accueillir hier les cas positifs asymptomatiques et le centre de traitement de Mont-Lubin ceux qui étaient symptomatiques.
Des appréhensions sont exprimées quant à la capacité des services médicaux à gérer cette situation de crise sanitaire, Rodrigues ne disposant pas des mêmes infrastructures et autres facilités à disposition. L’embarquement d’un conteneur avec des médicaments et d’équipements pour les besoins d’urgence médicale a été évoqué avec un départ Mauritius Trochetia envisagé de Port-Louis ce lundi.
La situation épidémique à Rodrigues a pris également de court la campagne politique pour les élections régionales du dimanche 13 février. Le doute planerait déjà sur la tenue de cette joute électorale de l’Assemblée régionale de Rodrigues. Les dispositions de la loi régissant l’organisation des élections autorisent l’Electoral Supervisory Commission en consultation avec le commissaire électoral, Irfan Rahman, d’intervenir par rapport à la « procedure in case of interruption or obstruction of election proceedings ». Mais à hier soir, aucune indication de développement n’a été notée en ce sens.
Toutefois, avec l’imposition de ce Semi-Lockdown et couvre-feu nocturne, les activités politiques se retrouvent annulées, perturbant grandement le Canvassing sur le terrain à peine quelques jours après le dépôt des candidatures et le dépôt des listes de candidats pour la représentation proportionnelle. Mais dans l’intervalle, l’opposition dispose d’un nouvel argument électoral sous forme de mauvaise gestion de l’épidémie dans la Covid-Free Island. Les critiques de la part des leaders politiques sont passées à travers les réseaux sociaux visant le plan sanitaire mis en place par l’Executive Council.