Le travailleur social Ally Lazer n’écarte pas la possibilité de manifester devant le bureau du ministre de la Santé, au bâtiment Emmanuel Anquetil, à Port-Louis. Raison invoquée : la fin du programme utilisant la codéine phosphate comme substitut pour traiter les jeunes toxicomanes.
« Tous les centres à travers l’île ont reçu un communiqué les informant de la fin de ce programme. Or, il y a des jeunes toxicomanes âgés de 16 à 18 ans qui ne peuvent être traités avec de la méthadone. Il faut rappeler que la méthadone reste une drogue et qu’elle n’est pas adaptée au traitement des jeunes », explique-t-il lors d’un point de presse.
Il avance qu’un Advisor du ministère de la Santé, accompagné de hauts cadres, a visité les centres de désintoxication à travers le pays, où les officiers ont recommandé la fin de ce programme. « La codéine phosphate coûte Rs 2,50 la pilule. Est-ce une tentative de remplacer ce médicament par un autre plus cher afin que certains touchent de gros bénéfices ? » se demande-t-il.
Le président de l’association des travailleurs sociaux de Maurice indique que tous les centres de désintoxication ont signé une lettre envoyée au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour que ce dernier demande à son ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, de revenir sur sa décision. Par ailleurs, Ally Lazer estime que la situation est grave sur le terrain, surtout avec la drogue synthétique, qui fait des ravages. « Les consommateurs sont de plus en plus jeunes. Il y a même un enfant de 10 ans que ses parents ont amené au centre Idrice Goomany de Plaine-Verte pour son traitement », dit-il, qui ajoute que le pays ne connaît aucune pénurie de drogue.