Le dernier trimestre a débuté le lundi 10 janvier. Ecoliers et collégiens poursuivent les cours en ligne jusqu’au 31 janvier. Des conditions stressantes, notamment pour les candidats aux examens de PSCA, NCE, SC et HSC. D’autant que du retard a été cumulé.
En temps normal, le 3ème trimestre rime avec révisions et des examens. Or, actuellement c’est très loin d’être le cas, car avec tous les chamboulements qu’a connus le calendrier scolaire 2020/2021, le sentiment recueillis auprès de plusieurs élèves et de parents est clair : “Tout est en dessus dessous, et il y a énormément de retard à rattraper. Des conditions qui sont très stressantes et difficiles. Pas moyen d’être confiant pour les examens à venir”, dit un de nos interlocuteurs.
Chez les Antoine à Plaine Magnien, Axelle et son frère aîné Lucas ressentent beaucoup de pression sur les épaules. Alors que la benjamine se prépare pour le Primary School Achievement Certificate (PSAC), l’aîné passera celui du National Certificate of Education (NCE). Deux examens très importants pour leurs parcours scolaires. Même si elle reconnaît le potentiel de ses deux enfants Sheila, la mère, ne cache pas son inquiétude : “Plus les mois passent, et plus j’ai vu mes enfants perdre leur motivation. Il y a eu tellement de changements et des décisions prises ou annoncées à la dernière minute que ça a eu un impact négatif sur eux. Ils sont, de surcroît ,fatigués et perdus. Je veux me convaincre que le retour en présentiel en février leur permettra de reprendre confiance, d’être plus sereins et en meilleure disposition pour leurs examens”.
Pour sa part, Manav Dickram voudrait aussi que sa deuxième tentative au NCE soit la bonne. D’où la raison pour laquelle le collégien du DAV College aurait préféré être de retour en classe au lieu d’être assis derrière un écran : “À la maison, j’ai du mal à me concentrer. Même si les professeurs font tout pour nous aider, c’est très difficile car les échanges et discussions avec eux sont limités.”
Bella Mauree a aussi eu à redoubler sa SC. Malgré un travail régulier et assidu à repasser sur les choses déjà apprises, c’est avec beaucoup d’incertitude que l’habitante de Camp Levieux a repris les cours en ligne : “Tout comme en 2021, cette rentrée ne symbolise pas le début d’une année scolaire, mais d’un trimestre. Le fait d’être en mode virtuel n’est pas avantageux. J’avance dans le flou. Sans compter que les profs ne peuvent pas nous évaluer convenablement pour mieux nous guider.”
Dès le début du 2ème trimestre, Farzanah Ayadally a ressenti le besoin urgent d’une remise à niveau car confie-t-elle : “Si je devais me fier uniquement aux cours en ligne et les devoirs pour réussir mon HSC, c’était déjà perdu d’avance. Le mode d’enseignement actuel et les conditions ne sont guère propices et ne fonctionnent pas. Pire, ça nous entraîne vers le bas”. De ce fait, malgré les risques, elle a eu recours à des cours particuliers. Alors que le 3ème trimestre commence à peine, l’étudiante sait qu’elle n’a pas le choix que de redoubler d’effort pour compléter ses révisions.
Hurshinee Seerickissen, enseignante et parent d’un enfant en Grade 6 est très inquiète en ce début du troisième trimestre : “Tout part à l’encontre de ce que devrait être le système éducatif. Ce n’est pas normal que les élèves soient en grandes souffrances et les autorités concernées prennent les choses à la légère. Pire, elles ne cessent de revoir leurs décisions annoncées à la dernière minute sans consultation avec les chefs d’établissements, le corps enseignants et les parents qui jouent aussi un rôle essentiel dans l’éducation.” Outre de compléter le programme et d’entamer les révisions, elle conclut que l’aspect psychique doit être pris en compte durant ce dernier trimestre.