- Le Registrar Naeck récuse la thèse « tir kanet dan zwe » de son ex-cheffe hiérarchique dans les cas d’abus caractérisé lors de l’octroi de contrats de médicaments
- La convocation de l’époux de l’avouée du PM, le Dr Ori, Director General Health Services, autre étape déterminante
Les enquêteurs de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) sont en présence de plusieurs nouvelles données entourant les Emergency Procedures pour l’achat de médicaments pour le traitement de patients infectés au Covid-19. Dans sa déposition en complément à son interrogatoire Under Warning, le Registrar du Pharmacy Board et Principal Pharmacist, Brijendrasing Naeck, aussi connu sous le nom de Raj, a réorienté l’enquête pour s’éloigner de la ligne de Pharmacy Glass Ceiling. Il a visiblement acculé des Top Guns du ministère de la Santé avec un ministre démasqué, notamment l’ex-Senior Chief Executive, Dalida Allagapen, et le Director General Health Services, le Dr Bhooshun Ori. La prochaine étape devra être la convocation au moins de ces deux VVIPs pour consigner leurs versions des faits face à ces Damning Allegations.
Brijendrasingh Naeck maintient que la sœur du Senior Minister Alan Ganoo, Dalida Allagapen, ne peut plaider l’ignorance dans les procédures adoptées pour le Procurement de médicaments dans un dossier aussi sensible et d’intérêt public que le Covid-19. Lors de son retour au QG de l’ICAC cette semaine, il s’appuiera sur la participation de l’ancienne Senior Chief Executive pour faire le point.
Le Principal Pharmacist affirme que c’est Dalida Allagapen, qui lui aurait demandé officiellement de participer à une réunion urgente, devant être présidée par le Director General Health Services, proche de Lakwizinn et l’époux de l’avouée personnelle du Premier ministre Pravind Jugnauth. Le responsable du département pharmaceutique aurait souligné aux enquêteurs que cette réunion avait été convoquée par la SCE Allagapen « under the cap of urgency » et que les Top Guns du ministère avaient déjà établi que les procédures officielles seraient entreprises sous le couvert des Emergency Procedures.
Raj Naeck précisera, preuves à l’appui, qu’à l’issue de cette réunion du 26 novembre, le ministère de la Santé devait procéder à l’achat de 2,4 millions de doses de Molnupiravir. C’est la première fois que ce chiffre de 2,4 millions de doses est cité en public même si c’était l’intention déclarée de ces Top Guns. Il ajoute que ces décisions auraient été prises au plus haut niveau, soit d’après lui, à travers le Covid–19 High Level Committee (HLC), présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth et les instructions pour l’achat de ces médicaments relayées au tandem Dr Ori-Allagapen « at high administrative level ».
Le Principal Pharmacist est d’avis que les enquêteurs de l’ICAC doivent tirer au clair l’identité de ceux qui ont agi en tant qu’intermédiaires entre le High Level Committee et le ministère pour pouvoir comprendre le mécanisme derrière l’activation de ces procédures urgentes. Il fait comprendre que Dalida Allagapen en tant que responsable du ministère travaillait étroitement avec le Dr Bhooshun Ori et aussi l’équipe du ministre Jagutpal dont les autres médecins responsables du monitoring de la situation du Covid-19.
Le Registrar du Pharmacy Board récuse catégoriquement la thèse tir kanet dan zwe de l’ex-SCE lors du passage de cette dernière à l’ICAC, tentant de se dédouaner de certaines décisions, dont l’achat des médicaments pour les patients du Covid-19. Il revient sur le fait qu’il savait que Dalida Allagapen « was briefing the Minister Jagutpal on a daily basis ».
Raj Naeck est aussi d’avis que l’ICAC doit élucider les paramètres d’Accountability de l’ex-SCE avec les pouvoirs officiels que la principale concernée détenait à l’Emmanuel Anquetil Building. Il a dressé un parallèle entre les instructions émanant du Covid-19 High Level Committee et la phase de mise en oeuvre sous la houlette du duo Allagapen-Ori. Il a étayé ses dires en signalant aux enquêteurs des contacts directs établis entre l’ex-Senior Chief Executive et la société Roche pour un Direct Purchase du médicament Ronapreve.
Pour le Registrar du Pharmacy Board, il serait inconcevable que l’ancienne SCE puisse prétendre ne rien savoir pour le Molnupiravir alors qu’elle se serait impliquée directement pour l’achat de l’autre médicament. Ces deux médicaments figuraient à l’agenda de la réunion présidée par le Dr Ori le 26 novembre.
Il demande à l’ICAC de se tourner vers les directives émanant du Covid-19 High Level Committee en vue de déterminer qui de Dalida Allagapen et le Dr Ori recevait ces instructions formelles. La stratégie aurait visé à créer une situation d’« Artificial Shortage » provoquant délibérément un state of emergency pour l’achat de médicaments. Il aurait mis en exergue la période écoulée entre les décisions prises le 26 novembre dans le bureau du Dr Bhooshun Ori et l’allocation des contrats de Molnupiravir à Mauritius (Seegobin) Pharmacy le 6 décembre et le controversé exercice de Direct Purchase de 990 000 doses de CPN Distributors Ltd à Rs 80 millions le 7 décembre.
Pourquoi avoir attendu 10 jours pour l’allocation de ces deux contrats de Molnupiravir, si l’on était en situation d’Emergency ? se demande Brijendrasingh Naeck et qui affirme n’avoir rien à faire avec la signature des Award Letters ou encore de la quantité de doses de médicaments que le ministère allait se procurer.
En parallèle, l’ICAC prévoit d’entendre plusieurs fonctionnaires du ministère de la Santé à partir de ce matin, notamment ceux du département Procurement, des ressources humaines et aussi des finances du ministère. Mais l’on ne pipe mot pour l’heure quant à la nouvelle convocation de l’ex-SCE Allagapen et du Dr Bhooshun Ori, qui est jusqu’ici resté shielded au ministère de Kailesh Jagutpal.
Affaire à suivre…