- Sur Rs 35 milliards déboursées des Rs 80 Mds, le financement accordé au GM est de Rs 25 Mds sans compter Rs 10 milliards de Bonds Subscription
- L’Inaugural Annual Report de cette filiale de la BoM confirme qu’au 30 juin sur Rs 25 milliards approuvées, le déboursement aux entités privées n’était que de Rs 9,1 milliards
- Akai Fisheries Ltd, PSH Investment Ltd et Luxury Retirement Village Ltd avec une enveloppe de Rs 800 M parmi les 38 demandes retenues
L’Inaugural Annual Report de la confirmation est désormais disponible. La Mauritius Investment Corporation Limited (MIC), filiale de la Banque de Maurice avec un War Chest de l’ordre de Rs 80 milliards en devises étrangères, se présente davantage comme un commis payeur en faveur du gouvernement qu’un guichet de soutien à des entités du privé affectées par les séquelles de la pandémie de Coronavirus. C’est ce qui découle d’une lecture sommaire des interventions de la Mauritius Investment Corporation Ltd depuis sa mise sur pied que ce soit en faveur du secteur privé que pour le compte d’opérations de financement du gouvernement. Au 30 juin dernier, cette filiale de la Banque de Maurice avait enregistré 109 demandes d’assistance financière venant d’opérateurs de diverses filières du privé et n’avait approuvé que 38 pour un montant global de Rs 17,5 milliards. Parmi ces 38, l’on retrouve trois sociétés, susceptibles d’alimenter la chronique, soit Akai Fisheries Ltd, incorporée en janvier 2021, PSH Investment Ltd et Luxury Retirement Village Ltd bénéficiant d’une enveloppe globale de Rs 800 millions.
Toutefois, le Jackpot de la Mauritius Investment Corporation Ltd a été attribué au gouvernement avec un montant de Rs 25 milliards déjà versé depuis le 9 décembre de l’année à Airports of Mauritius Ltd sous le contrôle de l’ex-Senior Adviser au Prime Minister’s Office, Ken Arian. Cette information révélée en primeur dans les colonnes du Mauricien des 28 et 29 décembre de l’année dernière donnait des indications sur ce partenariat Airport Holdings Ltd et Mauritius Investment Corporation Ltd. à hauteur de 49% de l’actionnariat.
Les Rs 25 milliards de cette prise de participation de la MIC dans la superstructure aéroportuaire aura permis au ministère des Finances de Write Off des dettes de Rs 12 milliards, contractées auprès du Covid-19 Projects Development Fund (Rs 5 milliards) et du National Resilience Fund (Rs 5 milliards) pour le financement du deal de la sortie sous administration de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius. Le règlement de cette dette en vue d’honorer les engagements pris lors de la Watershed Meeting des créanciers de la compagnie aérienne est venu permettre un toilettage partiel du tableau de la dette publique avant l’échéance du 31 décembre dernier.
Les Rs13 milliards restantes en provenance de la Banque de Maurice par le truchement de la MIC ont été mises à profit par l’Hôtel du Gouvernement pour boucher des trous sous forme d’Early Repayment of Debt de Rs 11 milliards au National Pensions Fund, de Rs 1,5 milliard au National Savings Fund et de Rs 500 millions sous forme de NSF Transitional Unemployment Benefit.
Néanmoins, l’Inaugural Annual Report de la MIC révèle qu’en sus de cette opération « Boustrou » de dernière minute en fin d’année 2021 du ministère des Finance, le gouvernement a encore bénéficié d’injection de fonds déguisée de cette instance. Avec le National Pensions Fund hors-circuit du réseau de souscription d’instruments financiers émis par la Banque centrale, la MIC se présente comme le nouveau Joker. Au 30 juin dernier, le Board de la MIC avait déjà prévu des Commitments de Rs 10,4 milliards au titre de la Bonds Subscription. Une indication que les interventions de la MIC pour assurer le financement des dépenses publiques sont réglées comme du papier à musique conjointement au niveau de la BoM Tower et du ministère des Finances.
Pourtant, au moment de son incorporation en juin 2020, au plus fort de la Covid-19 Pandemic, la MIC avait été investie du mandat de « mitigate contagion of economic of economic downturn to the banking sector, besides supporting the stability and soundness of the financial system of the country ». Pour cette dernière mission, la MIC n’a consacré que 10% de son War Chest, soit le déboursement de Rs 6,7 milliards au profit de 38 demandes venant du secteur privé et de Rs 2,4 milliards sous forme d’Investments in Financial Assets au sein d’Omnicane Ltd.
Pourtant, à la fin du dernier exercice financier, le montant des demandes d’assistance approuvées était déjà d’un peu moins de Rs 25 milliards, dont :
Long Beach Resort : Rs 2 milliards (montant intégralement déboursé)
New Mauritius Hotels Ltd : Rs 2,5 milliards (déboursement Rs 1,5 milliard)
VLH Ltd : Rs 1,3 milliard (Rs 600 M déboursées)
Anahita Hotel Ltd : Rs 1,1 milliard (Rs 275 millions déboursées)
Lux Island Resorts Ltd : Rs 920 millions (Rs 750 M déboursées)
CMT : Rs 900 millions (Rs 300 M déboursées)
Attitude Hospitality Ltd : Rs 500 millions (Rs 200 M déboursées)
AVA Technopark Ltd : Rs 350 millions (Rs 175 M déboursées)
FM Denim Co. Ltd. : Rs 300 millions (Rs 200 M déboursées)
REAL Garments Ltd : Rs 275 millions (Rs 55 M déboursées).
Au 30 juin de l’année dernière, sur les 38 demandes Vetted par le Board de la MIC, seize déboursements partiels à l’exception de Long Beach Resort Ltd, ont été effectués. La répartition de ces interventions dans les divers secteurs de l’économie se répartit comme suit :
Accommodation and Food Services Sector : Rs 5,9 milliards
agriculture: Rs 2,4 milliards et
manufacturier: Rs 800 millions.
Des investissements dans des Financial Assets de Médine de Rs 2,8 milliards ont été approuvés mais non déboursés selon le rapport annuel. Akai Fisheries Ltd, dont le traitement de faveur avait été dénoncé à l’Assemblée nationale par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, en juin de l’année dernière, avec une demande approuvée de Rs 250 millions, PSH Investment Ltd avec Rs 200 millions et Luxury Retirement Village Ltd avec Rs 350 millions, dont Rs 175 millions déjà déboursées, figurent parmi les 38 bénéficiaires au guichet de la MIC.
Le rapport annuel publié à la fin de la semaine dernière, annonçant qu’au 30 juin dernier les interventions ont permis de soutenir 23 870 emplois, fait comprendre que « the MIC stands ready to accompany the country in its quest for higher economic prosperity and diversifying the economic base. To that effect, the MIC will develop and deepen its investment reach across new sectors and assets classes ».
Néanmoins, le premier rapport annuel de la MIC au 30 juin dernier ne fait pas état du rôle de commis-payeur de l’État avec plus de Rs 35 milliards vu que ce deal avec Airport Holdings Ltd n’a été conclu que le 9 décembre avec le déboursement et le repaiement au titre de la dette publique réalisés ce même jour avec un jeu d’écritures au niveau des Grands Commis de l’État.