Une onde de choc traverse le monde touristique mauricien lorsque la France décide de placer l’île sur la liste rouge écarlate, ce qui implique l’interdiction pure et simple des déplacements « à des fins professionnelles, touristiques, familiales, d’études ou même de recherche », mais suite à une réaction rapide sur le plan diplomatique, le ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, de l’étranger où il était en mission, parlant à son homologue français pour une révision de l’interdiction, et le Premier ministre en personne parlant directement au président français Emmanuel Macron pour que l’interdiction soit enlevée, parvient fort heureusement à désamorcer la bombe.
Intervenant le vendredi 3 décembre à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, le Premier ministre avertit par rapport à la situation du Covid-19 dans le pays : « Nou an plin dan siklonn », avant de soutenir : « Dan enn fason ou enn lot, nou pe soufer de sa pandemi-la. Me nou pou bizin fer ankor plis zefor pou ed ban dimounn ki pli frazil, ki pli vilnerab et ki plis an difikilte… Nou deza ena enn varian ki afekte nou boukou, sa kou-la enn nouvo varian ki fek dekouver ek ankor pe gete ki lefe li ena lor popilasion. Eski li pli grav ? Eski li pli serie ? Eski li pli kontazie ? Eski li met lavi dimounn plis an danze ? Eski vaksin efikas kont sa Omicron-la ? » et d’encourager fortement la population à se faire administrer le booster shot du vaccin contre le coronavirus.
Une bonne nouvelle dans le marasme sanitaire qui étrangle le pays — l’éclosion de 16 jeunes crécerelles par incubation artificielle dans le cadre du Mauritius Recovery Project au centre d’élevage en captivité du Service des parcs nationaux et et de la conservation (NPCS) connu sous le nom de sanctuaire de faune endémique Gerald Durell (GDEWS) à Rivière Noire, l’occasion pour le Dr Vikash Tatayah de plaider auprès des ministres Maneesh Gobin et Alan Ganoo pour que la crécerelle soit désignée National Bird of Mauritius à l’occasion du 30e anniversaire de l’accession de Maurice au statut de République en mars prochain, chose qui sera agréée par le conseil des ministres.
La Covid-19 continue de faire des victimes — parmi une mère et sa fille, la première nommée Chundunee Jokhona et la seconde Lovna Jokhanah à l’ENT à Vacoas — alors qu’à l’initiative de leurs syndicats, les infirmiers porteront des t-shirts blancs portant le slogan “Nurses lives matter” du lundi 13 décembre et durant toute la semaine qui suit, l’objectif étant de sensibiliser le public, mais surtout rappeler aux autorités l’importance du personnel soignant auprès des malades du Covid, et plus particulièrement leurs conditions de travail.
Une candlelight est organisée dans la soirée du lundi 13 sur le parvis de la cathédrale Saint-Louis, en hommage à « ces soldats morts au front », à laquelle le président de la Nursing Association, Nasser Essa, a invité les familles dont les proches sont décédés du Covid-19 à venir se recueilir et prier pour que les autres frontliners ne connaissent pas le même sort.
Des centaines de véhicules participent à un rallye monstre dans la capitale (auquel se sont joints l’ensemble des partis de l’opposition) pour protester contre les amendements apportés à l’Independent Broadcasting Authority Act, parmi un visant à faire pendre sur les radios privées une épée de Damoclès en réduisant de trois ans à une année leur permis d’opération, alors que Rama Valayden, l’un des organisateurs du rallye avertit : « Les organisations internationales seront informées. »
Après le lièvre soulevé par le leader de l’opposition autour d’un contrat de Rs 79,8 millions assurant l’approvisionnement d’un million de doses de Molcovir pour le traitement des patients atteints du Covid-19, une enquête est initiée au niveau de l’ICAC pour faire la lumière sur les abus possibles des dispositions des emergency procedures au niveau du ministère de la Santé, suivie d’une intervention énergique au niveau des Finances pour imposer un stop order immédiat à tout remboursement des factures.
Alors que les fêtes de fin d’année approchent, Port-Louis se noircit de monde avec les magasins et les trottoirs envahis, les rues bondées, des restaurants remplis, le retour des marchands ambulants, mais beaucoup donnent l’impression de s’être déplacés juste pour se balader ou faire du lèche-vitrine, et ne se soucient guère des consignes sanitaires — distanciation physique, port du masque, entre autres. Pourtant, les signes ne manquent pas pour laisser croire que les fêtes se feront sans les grands fracas des crépitements des pétards et feux d’artifice compte tenu de la baisse du pouvoir d’achat et en signe de respect aux morts du Covid.
Cela n’a pas été de tout repos avec les frontières rouvertes en ce samedi 18 décembre avec l’arrivée à l’aéroport, en l’espace de trois heures le matin, soit de 6h30 à 9h20, de huit gros porteurs, venant principalement d’Europe où le variant Omicron court les rues, qui ont atterri, débarquant leurs lots de passagers, Mauriciens de retour et touristes visitant le pays pour les fêtes de fin d’année, ce qui a fait dire à un passager-témoin : « La situation était hors de tout contrôle avec seulement trois guichets de contrôle sanitaire… »
Après le bras de fer gouvernement/MTC, le monde hippique n’en est pas à un scandale près avec le projet de Jean Michel Lee Shim pour une piste d’entraînement pour les chevaux de courses à Balaclava, le hic étant que s’il détient les permis nécessaires de la GRA, l’utilisation de sable marin sur la piste en construction est, elle, en contravention de la loi votée en 2001 qui l’interdit depuis dans des projets de construction à Maurice. En outre la question se pose pour savoir si le blue-eyed boy du gouvernement dispose ou non d’un Environment Impact Assessment (EIA) comme prévu par la loi pour des projets de cette envergure.
Noël 2021, plus que celui de 2020, a été fêté sans que le cœur n’y soit vraiment, par des familles qui ont été affligées par un malheur comme celle qui a frappé le couple Gary et Anaïs qui a perdu un triplé, ou les Kistnah chez qui la mère de famille Sonia a été emportée par la Covid-19, ce qui donne tout son sens à l’appel du cardinal Piat à la solidarité envers ceux qui ont été éprouvés par la pandémie.
Le dernier bulletin hebdomadaire de CDC Africa et de l’Union Africaine indique que trois pays d’Afrique subissent la cinquième vague – Maurice, le Kenya et l’Algérie – et le dernier bilan fait état pour Maurice d’un décès pour chaque quatre admissions dans les hôpitaux, 382 nouveaux cas positifs, soit 119 cas importés et 229 personnes en quarantaine à la veille de Noël, dont 142 venant de pays à risques.
Selon les prévisions météorologiques, la semaine du réveillon du Nouvel An allait être arrosée, avec un ciel couvert à mi-couvert selon les régions, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi en ce temps de sécheresse, mais, en plus des parapluies, les Mauriciens devraient bien s’hydrater avec des températures variant entre 19 et 34°C.
Rétrospective 2021 : une autre année horribilis frappant pratiquement tous les secteurs