À J-26 de la réouverture des frontières, le site web RoyLab Stats, spécialisé dans l’analyse des données sur l’évolution de la pandémie dans le monde entier, classe Maurice à la première place avec un Covid-19 Growth Rate de 4,64% sur une moyenne des cinq derniers jours devant le Bénin (3,64%) et le Vietnam (3,05%), alors que l’Australie occupe la quatrième place, ce qui est susceptible de nuire à la campagne de promotion touristique du pays, d’où sans doute l’appel du MMM pour l’extension du Wage Assistance Scheme dans le secteur touristique et du PMSD pour l’accélération de la vaccination.
Dr Satish Boolell n’est pas allé par quatre chemins pour affirmer que « les statistiques du Covid sont faussées » et qu’« on est en train de créer une situation de confiance exagérée chez les Mauriciens en niant la vérité sanitaire », et va jusqu’à proposer que le ministère de la Santé autorise « un groupe de personnes indépendantes de visiter l’hôpital ENT afin de rassurer les Mauriciens sur la qualité — et la quantité — du matériel et du personnel disponibles ! »
L’échéance du 1er octobre, avec la réouverture des frontières, est présentée par l’Hôtel du Gouvernement comme une étape majeure post-Covid 19 pour l’économie, où de grandes manœuvres devront être engagées lors des prochains mois dans une unique perspective, à savoir ne pas porter préjudice à la stabilité du secteur financier, qui a été épargné jusqu’ici des secousses causées par la pandémie de coronavirus.
Dans le sillage de la pandémie de Covid-19, la MRA enregistre un manque à gagner de Rs 4 milliards au titre de la TVA, faisant plonger ses recettes de Rs 93,7 milliards à Rs 89,3 milliards d’une année à l’autre, repoussant probablement au prochain exercice financier la barre des Rs 100 milliards.
Toute l’île Maurice est bouleversée par le décès de Keira Esther, 15 mois, victime du Covid-19, après avoir été admise pour cause de vomissements, décès survenu après une semaine en soins intensifs, la petite victime devenant ainsi le premier cas juvénile mortel, mais le hic post-mortem dans l’affaire c’est la sortie de deux certificats de décès contradictoires, l’un attribuant la mort à une “aspiration pneumonia”, l’autre à la Covid-SARS “Covid- infection” ainsi qu’à une “Aspiration Pneumonia/Hypolic Brain Injury”, ce qui a contraint le ministère de la Santé d’initier deux enquêtes, l’une au niveau du ministère de la Santé, et l’autre de la police.
La vaccination contre le Covid-19 n’est pas sans danger, c’est ce qu’a révélé le décès de Vinessen Magon, survenu trois semaines après avoir être vacciné à l’AstraZeneca, selon son choix, car ce vaccin est reconnu au Canada, où le jeune homme de 20 ans projetait de partir pour faire son avenir et être en mesure de soutenir sa famille.
De son lit d’hôpital à New Delhi, où Navin Ramgoolam poursuit son traitement contre le Covid-19 au All India Institute of Medical Sciences (AIIMS), il affirme qu’il s’en remet lentement, et dit avoir reçu une carte Get Well et un bouquet de fleurs du PM indien, Narendra Modi. Il trouve aussi le temps de répliquer aux supputations d’un rapprochement du PTr au MSM : « Zot malad ! Kot pena narye zot trouv politik ! »
Le Dr John Nkengasong, directeur de l’Africa Centre for Disease Control and Prevention, révèle qu’au 14 septembre 2021, Maurice, de même que six autres pays d’Afrique (nommément, l’Algérie, le Bénin, l’Égypte, le Kenya, la Somalie et la Tunisie), connaissent une quatrième vague de cas de Covid-19, ce qui est une nouvelle guère rassurante, alors que le pays s’apprête à rouvrir ses frontières le 1er octobre.
Du côté de l’Hôtel du Gouvernement, on est confiant dans la réouverture des frontières, fort de la reconnaissance d’institutions internationales, telles que l’OMS, pour le travail sérieux et positif pour juguler la pandémie de coronavirus et de pays tels l’Angleterre, qui a reconnu que Maurice est un pays safe, alors que du côté des hôteliers, on reste confiant que l’industrie touristique est fin prête pour accueillir « nos amis les touristes de toujours » et qu’il a acquis l’expérience sanitaire nécessaire pour affronter cette phase ultime de leur retour à Maurice.
Concernant la visite des inspecteurs de la FATF, le PM Pravind Jugnauth indique qu’il faut attendre le rapport que ces derniers remettront à la session plénière pour savoir si Maurice sortira de la liste grise de la FATF et la liste noire de l’Union européenne, tout en restant confiant que le travail fait par le gouvernement et différentes institutions et leur officiers sur le plan d’action proposé par la FATF porte ses fruits en vue d’une sortie de ces listes. . À 12 jours de la réouverture des frontières, une réunion cruciale est prévue le 27 novembre au cours de laquelle le rescue plan des administrateurs Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gukhool pour la remise à flots d’Air Mauritius, sous administration volontaire depuis l’année dernière, avec à la clé un nouvel écosystème au SSR International Airport avec l’incorporation d’Airport Holdings Ltd, et deux autres étapes préalables à la sortie sous administration volontaire de la compagnie aérienne, soit le delisting des titres à la Bourse de Maurice et le buying out des minority shareholders.
Les remous sur le plan politique se multiplient. En cause, le départ des membres de la régionale du MMM de la circonscription N°6 menés par Vinay Sobrun et Sangeet Fowdar, avec un Madan Dulloo qui montre des signes d’énervement ; des membres du PMSD en contact avec le MSM, et les nominations « d’agents du MSM » (Alliance de l’Espoir dixit) à l’Electoral Supervisory Commission et à la Electoral Boundaries Commission, ce qui est, pour le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, « un coup de poignard du MSM à la démocratie. »
Pour faire sortir Air Mauritius sous administration avec la mise sur pied d’Airports Holding Ltd, le gouvernement prévoit une enveloppe de Rs 12,5 milliards en trois temps — Rs 500 millions déjà réclamées depuis mai dernier par les administrateurs nommés, Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gokhool, un shareholder loan de Rs 9,5 milliards pour assurer le financement des repaiements des créanciers au 31 octobre prochain et Rs 2,5 milliards supplémentaires en cas d’urgence —, mais tout cela est tributaire d’une condition : que le rescue plan d’Air Mauritius élaboré par les administrateurs soit avalisé par les créanciers lors d’un rendez-vous crucial fixé au mardi 29 septembre, alors que les administrateurs, dans une tentative de calmer les ardeurs en vue de la Watershed Meeting de mardi, brandissent la menace de liquidation d’Air Mauritius avec un « nil return to all creditors. » . Après l’arrestation de Swaley Kasenally et d’Amritsing Rajarai dans le sillage de la Saint-Louis Gate, voilà que se profile l’inculpation du Chief Executive du CPB, Kreetykant Dosieah, par l’ICAC.
Rétrospective 2021 : une autre année horribilis frappant pratiquement tous les secteurs