Maurice ne se trouve plus sur la liste « rouge écarlate » de la France avec pour effet de redonner du baume au cœur des acteurs du tourisme mauricien, surtout depuis le 1er octobre, date de la réouverture des frontières. Car même si le pays est toujours classé sur la liste « rouge » française, des démarches sont entreprises pour rassurer les touristes au sujet de leur séjour à Maurice.
Présent lors des premières Talk Series, organisées par le groupe Attitude, hier, à l’hôtel Sunrise Attitude, à Belle-Mare, le Chief Executive Officer de l’Association des hôtels et restaurants de l’île Maurice (AHRIM), Jocelyn Kwok, explique que dès que Maurice s’était retrouvée sur la liste « rouge écarlate », des démarches avaient été initiées pour que la France revienne sur sa décision.
Ainsi, dès vendredi dernier, l’AHRIM avait réactivé tous ses réseaux à travers des canaux officiels et officieux. « Nous voulions comprendre d’abord pourquoi cette décision avait été prise, afin d’expliquer et de complémenter les informations déjà fournies par les autorités », dit-il.
Il ajoute que l’AHRIM et la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) avaient travaillé de concert pour rétablir les faits sur la situation sanitaire. Ainsi, Maurice a réitéré à la France ses engagements quant aux conditions de voyage des visiteurs venant à Maurice. « Ces arguments ont été soutenus et enrichis, et nous avons pu répondre aux questions des acteurs du secteur, dont les hôteliers, les réceptifs, et toute la chaîne de distribution et de vente de la destination mauricienne, en France et, par extension, en Europe », fait ressortir Jocelyn Kwok. Ce dernier dit toutefois toujours ignorer les véritables raisons ayant poussé la France à mettre Maurice sur sa liste « rouge écarlate », ajoutant : « On estime qu’une série de facteurs aurait pu influencer ce genre de décision. »
Quoi qu’il en soit, les démarches entreprises de toute part, explique Jocelyn Kwok, ont finalement abouti. « Nous accueillons la décision prise par les autorités françaises avec un énorme soulagement », dit-il. Reste qu’il faut désormais rassurer le secteur et faire repartir l’industrie, car Maurice a perdu quelques jours de réservations. « Tout cela a eu un impact négatif sur nos réservations pour la période de décembre, et ultérieurement. Nous sommes en mode rattrapage », fait-il ressortir.
Il préfère cependant voir le côté positif des choses. « Cette décision de la France au sujet de la liste « rouge écarlate, nous aura donné l’occasion de réaffirmer la qualité de la destination mauricienne, ainsi que son engagement envers la santé publique et la sécurité des voyageurs. « Maurice sort renforcée de cet épisode un peu douloureux et qui, heureusement, n’a pas duré longtemps », poursuit-il.
Maurice n’est cependant pas dans la meilleure de situations, dit-il, car le pays se trouve toujours sur la liste rouge de la France, ce qui « ne fait toujours pas plaisir ».
Il continue : « à la différence d’autres destinations concurrentes, Maurice a fait le choix de se focaliser sur les voyageurs vaccinés. De plus, nous continuons d’imposer un test PCR avant le départ du touriste de son pays d’origine et deux autres à son arrivée. Nos protocoles sont cohérents, tout comme la politique de réouverture graduelle et progressive. Nous sommes sur une bonne pente. »
Pour lui, « l’épisode de ces derniers jours a été un rappel pour que nous fassions davantage et mettions en avant l’aspect de la santé publique dans un langage plus simple ». Et de poursuivre : « Je pense qu’on sort renforcés de cette petite épreuve. Nous restons optimistes pour la suite des événements. »
Par ailleurs, depuis quelque temps, les hôtels permettent aux touristes de partir à la rencontre de l’île, de la culture locale et de la population. Pour autant, en cette période de crise sanitaire, et avec le nombre en hausse des cas de contamination au Covid, est-ce bien raisonnable ? Jocelyn Kwok donne son point de vue : « le risque est le même que pour chaque personne. Par rapport aux touristes, nous avons communiqué sur les gestes barrières et les précautions à prendre. Pour moi, il ne peut pas y avoir de risques supplémentaires lorsqu’un touriste circule dans une localité dans la mesure où les gestes barrières sont respectés. »
Quant aux critiques de propriétaires de restaurants, qui disent ne pas recevoir de touristes du fait que les hôtels offrent du All-Inclusive, Jocelyn Kwok estime que tel n’est pas le cas. « Qu’il y ait une proportion de touristes qui décide de sortir moins, c’est un phénomène facilement compréhensible. Mais la situation va évoluer. On va reprendre petit à petit », conclut-il.