Ce vendredi 3 décembre, la Journée internationale des personnes handicapées est observée dans le monde entier. Ali Jookhun, président de l’ONG locale U-Link, qui milite en faveur du respect et de la défense des droits des personnes handicapées, ne se trouve pas au pays
Il a été invité à participer à la World Peace Conference 2021, qui se tient actuellement au Bangladesh. Lors de son intervention à cette tribune, où prendront la parole plusieurs sommités du monde, dont l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon et l’ex-PM britannique Gordon Brown, notre compatriote abordera plusieurs « questions relatives aux droits des personnes handicapées, de même que le Sustainable Goal Development, et ses buts fixés, pour d’ici 2030 ».
Ali Jookhun explique : « Toute la communauté locale engagée dans le respect des droits des personnes handicapées, comme moi, attendons, régime après régime, le fameux Disability Bill. Cette loi, je le précise, n’apportera aucun miracle. Cela, on ne le sait que trop bien. Mais tout au moins, quand une telle loi sera abrogée, elle donnera les grands axes d’une “road map”, et établira des paramètres qui contribueront à faire bouger les choses dans le bon sens pour les personnes concernées. » Le travailleur social fait remarquer que « malgré tous les progrès et développements, à Maurice, nous sommes encore loin d’une politique d’inclusion totale de nos compatriotes handicapés ».
Cette loi, dit-il, « pourra justement donner un sérieux coup de pouce pour changer les mentalités et la manière de penser des uns et des autres ». Le président de l’ONG U-Link fait remarquer que « bon nombre de Mauriciens sont mal informés et adoptent une attitude parfois dérangeante envers les personnes handicapées, ce qui n’est pas pour arranger les choses ».
L’impact de deux confinements successifs sur les personnes handicapées est, bien évidemment, un sujet qui préoccupe beaucoup notre interlocuteur. Ali Jookhun souligne : « Ces deux épisodes consécutifs ont définitivement lourdement impacté l’ensemble de la communauté des personnes handicapées. Autant surtout ceux qui sont victimes de troubles, comme les autistes par exemple, que les autres. L’enfermement a déjà sur les personnes en général des répercussions multiples et, dans bien des cas, néfastes. Maintenant, sur des personnes handicapées, c’est encore plus dur. »
Autre aspect auquel Ali Jookhun porte beaucoup d’intérêt : l’employabilité des personnes handicapées. « Oui, concède-t-il, il y a cet accord pour que des personnes handicapées puissent intégrer des entreprises et des agences étatiques, entre autres. Mais il ne faut pas que ce soit uniquement une question de quota ! Si c’est employer uniquement pour prouver que, dans sa liste, une entreprise, un ministère a fait le nécessaire, cela n’aide en aucun cas notre cause. » Et de rappeler que « nombre de personnes handicapées suivent des formations poussées et sont aussi capables, compétentes et talentueuses » que d’autres. « Ces personnes ne demandent qu’à être respectées et valorisées. Pas mises en avant comme des trophées. »
Journée mondiale des personnes handicapées
Aujourd’hui, la population mondiale compte plus de sept milliards de personnes et plus d’un milliard de personnes, soit environ 15 % de la population mondiale, vivent avec une forme ou autre de handicap. En outre 80% vivent dans des pays en développement.
La commémoration annuelle de la Journée internationale des personnes handicapées a été proclamée en 1992 par la résolution 47/3 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société et du développement, et à accroître la sensibilisation à la situation des personnes handicapées dans tous les aspects de la vie politique, sociale, économique et culturelle. Le thème de la Journée mondiale de cette année est “Leadership et participation des personnes handicapées vers un monde post-Covid-19 inclusif, accessible et durable”.