Judo — Affiliation de clubs en souffrance : Une réunion convoquée par Stephan Toussaint annulée !

L’indisponibilité des membres de la FMJ, évoquée dans une correspondance aux clubs concernés Cette fédération a trouvé moyen de répondre au ministère en une heure, mais pas aux clubs «lésés» pendant deux ans !

Pourquoi la Fédération mauricienne de Judo (FMJ) refuse-t-elle d’accepter l’affiliation de 12 clubs, depuis mars 2019 ? Tel avait été le début de notre article du 14 novembre, suite aux réponses parlementaires, guère convaincantes du ministre de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL), Stephan Toussaint.

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Aucun développement n’est intervenu, deux semaines plus tard, si ce n’est que la rencontre convoquée, jeudi matin, par le ministre, entre les désormais 18 clubs concernés et les représentants de la Fédération mauricienne de Judo (FMJ) a été annulée ! La raison: l’indisponibilité des membres de la FMJ, comme indiqué par le ministère des Sports dans une correspondance adressée aux clubs concernés, une heure seulement après réception de la lettre de convocation.

Pourtant, les clubs «lésés» attendent toujours une communication de la FMJ, sur les raisons de leur non-affiliation, depuis deux ans ! Les lettres de demande étant systématiquement retournées aux expéditeurs…sans plus !

Le MAJSL a finalement bien réagi suite à notre article du 14 novembre avec pour titre: “La FMJ et Stephan Toussaint fortement à blâmer”. Nous avions alors déploré la posture du ministre sur la difficulté rencontrée par 12 clubs, depuis mars 2019, à se faire affilier auprès de la FMJ. Nous avions aussi critiqué le fait qu’il parle de recours à l’Ombudsperson for Sports, alors que cette étape avait déjà été franchie depuis le début de cette année et que l’affaire se trouvait désormais devant le Tribunal des Sports ! Elle sera appelée le 14 février 2022. Ce qui constituera alors une attente de trois ans, pour les clubs qui s’estiment être lésés !

Malgré cette situation révoltante, Stephan Toussaint n’avait pas trouvé mieux à dire que, si aucune solution n’est trouvée, il convoquera les clubs concernés. De même que Joanne Tour – qui avait adressé la question parlementaire – et Josian Valère, président de la FMJ, pour discuter de la question « autour d’une table et de voir où est-ce que la communication ne passe pas, de sorte à ce que la Fédération pourrait, au plus vite, enregistrer ces différents clubs qui font leurs demandes. »

Toujours pas de sortie de crise

Visiblement, il a réagi rapidement en convoquant, dans l’après-midi de mercredi, une rencontre entre les deux parties pour le lendemain matin à son ministère, au Citadell Mall à Port-Louis. Cela, dans le but de faire la médiation et de tenter une sortie de crise. Sauf qu’une heure plus tard, les clubs concernés ont été stupéfaits d’apprendre que la réunion avait été “cancelled”, en raison de l’indisponibilité des membres de la FMJ !

La démarche de la fédération que dirige Josian Valère est fortement à questionner, de par la rapidité avec laquelle elle a répondu à l’invitation du ministère. En revanche, après deux ans, elle n’a toujours pas trouvé l’occasion de répondre officiellement aux clubs qui s’estiment « lésés ». Ni la réponse parlementaire de Stephan Toussaint n’a pas permis de tirer cette affaire au clair. Or, en une heure, cette même FMJ a trouvé moyen de…répondre au MAJSL ! Ce qui contraste diamétralement avec son indifférence insultante à l’égard des clubs concernés.

Stephan Toussaint gagnerait à y prendre bonne note, lui qui avait déclaré, le 26 octobre à l’Assemblée nationale: « j’ai fait demander une petite enquête à ce sujet, d’après ce qui m’a été rapporté c’est que les lettres qui arrivent au Dojo, bien souvent, il n’y a aucun membre ou secrétaire administratif de la Fédération qui sont présents et qui pourraient réceptionner ces différentes lettres d’où le retour à l’envoyeur comme on dit de ces différentes lettres de demande. » Le ministre devrait surtout se poser la question suivante : pourquoi ce problème se pose-t-il pour ces clubs, alors que dans le cas de la réunion de jeudi, la FMJ a été prompte à réagir rapidement ?

On se souvient aussi que, le 26 octobre toujours, Stephan Toussaint avait indiqué : “According to the Mauritius Judo Federation, there is no club on its waiting list for affiliation. Request for affiliation has to be made according to the Affiliation Form provided by the Federation.”

Où est le problème ?
Contacté, Mike Mounawah, membre de Cassis Fraternel Judo Club, a précisé que la FMJ n’a, à ce jour, toujours pas officiellement donné la raison derrière la non-affiliation des clubs concernés. « En revanche, ce que je peux vous affirmer, c’est que le ministère nous avait demandé de faire notre affiliation selon le “Format” de la fédération. Nous avons téléphoné à plusieurs reprises à la fédération, mais sans succès. Nous avons encore appelé, il y a un peu plus d’une semaine, et on nous a expliqué qu’il n’y aurait pas de “Format” ! Which is which ? Sincèrement, on ne comprend plus rien. On pensait tirer tout cela au clair lors de la réunion de jeudi, mais elle a été malheureusement annulée », fait-il ressortir.

Il est un fait que les membres de la FMJ peuvent avoir effectivement été indisponibles. Sauf que les antécédents sur ce dossier ne jouent définitivement pas en leur faveur. Il faudrait donc qu’on sache, une fois pour toutes, quel est la nature réelle de ce problème de non-affiliation. Aussi, est-il bon de savoir, si les clubs faisant partie du comité directeur sont tous affiliés à la FMJ ? Le ministère des Sports gagnerait à piocher sur cet aspect et avoir très vite des réponses. Ne gagnerait-il pas également à renouveler sa demande de se rencontrer, au lieu de se contenter d’annuler celle de jeudi, pour cause d’indisponibilité des membres de la FMJ ? Cela, dans un souci de régler ce problème au plus vite et veiller à ce que les intérêts de ces clubs, plus particulièrement des judokas, ne soient plus lésés ?
Comme nous l’avions dit la dernière fois, il est grand temps que le ministre des Sports tape du poing sur la table et fasse surtout preuve d’autorité, afin de faire respecter la Sports Act 2016. Car, une fédération qui bénéficie des fonds publics ne peut pas agir de cette façon à l’égard des clubs et de ses judokas.

À moins qu’il y ait, une raison valable à cela. Ce qui est aussi très important, c’est que Josian Valère et ses membres, qui empruntent les allées du dojo de Grande Rivière Nord Ouest, gagneraient à réfléchir sur le slogan affiché sur une publicité du Mauritius Sports Council : « Aktiv twa ! Spor li pou tou dimoun ». Malheureusement, pas pour tout le monde, sommes-nous tentés de le dire… en tenant compte de la posture de la FMJ !

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