Le 19 septembre dernier nous vous laissions à une profonde réflexion suivant l’éclatement d’une sombre et troublante affaire de Swindling alléguée d’un montant de Rs 30 344 mis en avant par le Comité olympique mauricien (COM). Avec pour toile de fond, l’arrestation, puis la liberté conditionnelle accordée par la justice mauricienne à un des dirigeants sportifs les plus respectés de ce pays, Vivian Gungaram, ancien président de l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA).
Que s’est-il passé depuis à ce qui ressemble désormais et étrangement à une vendetta à l’encontre de celui qui a osé dénoncer certaines pratiques antisportives au sein du COM, au point de forcer le Comité international olympique à sortir le fouet ? Pratiquement deux mois se sont écoulés depuis et malheureusement, le sport local continue, comme à son habitude, de « bouz fix ».
Fallait-il cependant vraiment s’en étonner ? Certainement pas ! Cela, en considérant à quel type de dirigeant le sport mauricien a désormais affaire. Tant au niveau fédéral, du COM et du ministère des Sports, en particulier de son ministre Stephan Toussaint qui, cinq ans après, peine toujours à s’affirmer, voire à s’imposer en tant que vrai patron du sport local.
La preuve : sa réponse plus qu’inélégante, voire contradictoire, à l’égard des clubs qui galèrent depuis deux ans afin de pouvoir obtenir une affiliation auprès de la Fédération mauricienne de Judo (FMJ) ! Tout simplement honteux pour celui qui finance pourtant, par le biais de son ministère, et qui plus est, des deniers publics, une fédération dont la crédibilité et la légitimité sont fortement à questionner.
Au lieu de s’affirmer, Stephan Toussaint a lamentablement raté une occasion en or de rappeler à cette fédération, voire à son président, Josian Valère surtout, les responsabilités et obligations pour lesquelles ses membres et lui ont été élus.
Alors, qu’il cesse de se cacher derrière ce qu’il considère, lui, comme une ingérence, là où il n’y en a pourtant strictement pas ! Faites seulement votre boulot, M. le ministre, en rappelant à l’ordre ces messieurs, notamment sur les principes sacro-saints régissant le sport local et qui se trouvent nulle part que dans la Sports Act !
Aussi, comment ne pas revenir sur l’élection du nouveau bureau du COM et ce cinquième mandat tant souhaité par Philippe Hao Thyn Voon à la tête d’une organisation qui peine toujours sur l’autel de la transparence et qui arrive difficilement à appliquer les principes et les valeurs de l’olympisme. A 80 ans donc, celui qui estime avoir tant fait pour le sport, peut se réjouir de cette course remportée…sans adversaire. Tout simplement honteux en tenant compte du fait que le sport rassemble et ne se pratique nullement de façon unilatérale !
Contrairement à ce qu’en pense l’un de ses fidèles, Richard Papie, président de la Fédération mauricienne de Lutte (FML), qui a pourtant trouvé moyens de vanter le travail du COM et de faire les éloges de Philippe Hao Thyn Voon. Sait-il au moins que gagner dans ces conditions ne veut pas forcément dire que tout le monde épouse la philosophie du COM ?
La question qu’il faut réellement se poser est de savoir pourquoi autant d’allégeance à Philippe Hao Thyn Voon ? Comment expliquer que les disciplines et fédérations qui font vivre le sport local ne trouvent pas leurs places au sein du COM ? Pourquoi y retrouve-t-on ces fédérations dont certains de leurs dirigeants ont fait plus souvent parler d’eux pour les mauvaises que les bonnes raisons ?
C’est justement à cela que Richard Papie gagnerait à méditer. Lui-même président d’une fédération où l’organisation des compétitions serait plus difficile à retracer que de trouver une aiguille dans une botte de foin ! Aussi, est-il important de lui rappeler qu’une organisation qui se respecte se doit avant tout d’être transparente. Et non de refuser de communiquer à un ministre des chiffres — pourtant élémentaires — sur l’aide accordée aux sélectionnés et des informations sur les tenues officielles des derniers Jeux olympiques de Tokyo au Japon.
Que dire aussi de la situation à la Mauritius Football Association (MFA) ? Visiblement, et comme nous le disions il n’y a pas très longtemps, cette fédération est loin d’avoir un statut comme les autres. Au cas contraire, il faudra qu’on nous explique pourquoi autant de problèmes demeurent toujours en suspens, alors que certains faits irréfutables traînent sur la place publique ?
À ce titre d’ailleurs, ne serait-il pas temps qu’on sache enfin où en est l’enquête liée aux procédures menant à l’obtention d’un permis de travail à cinq joueurs étrangers de Cercle de Joachim — club du président de la MFA, Samir Sobha — une année après ? Où en est la police sur le cas de voyeurisme allégué à la Football House trois mois plus tard ? Le commissaire de police par intérim, Anil Kumar Dip n’avait-il pas garanti des résultats « dan le zour a venir » lors d’un point de presse début septembre ?
Nous ne prétendons pas détenir la solution à tous ces problèmes et encore moins tout savoir ou capable de tout changer d’un trait de plume. En revanche, ce dont nous sommes sûrs, c’est la sincérité, la volonté et la détermination avec laquelle nous nous appliquons à faire notre travail, afin d’aider à créer un environnement meilleur. Contrairement à ceux dont les réelles intentions sont constamment remises en question !