« Si on n’a pas d’argent, que fait-on ? » Depuis quelques jours, cette habitante des hautes Plaines Wilhems n’arrête pas de se poser des questions. Alors qu’un membre de sa famille a été testé positif au Covid durant la semaine, elle nous confie avoir dépensé pas moins de Rs 3 000 pour des médicaments dans le privé. Une bagatelle pour certains, mais une fortune pour beaucoup !
En effet, c’est après avoir été à l’hôpital où le proche a reçu du paracétamol et du gargarisme comme traitement que notre interlocutrice a décidé de se rendre chez un médecin généraliste du privé. « J’ai dû débourser Rs 1 000 pour la consultation et encore près de Rs 3 000 pour les médicaments qui n’étaient disponibles dans aucune pharmacie », dit-elle. Après avoir fait le tour des pharmacies de l’île, elle obtient ainsi une boîte de Favipiravir pour pas moins de Rs 1 700 et une autre boîte de Zithromax pour près de Rs 400, « sans compter les boîtes de vitamines C importées, car il n’y a presque plus d’oranges sur le marché, ainsi que les médicaments pour l’inhalation et le Doliprane que le médecin m’a fortement conseillé de prendre », dit-elle.
Celle-ci s’interroge ainsi sur le système de santé publique et se demande si les autorités ont commandé ces médicaments recommandés pour le traitement du Covid, et qui sont pratiquement en rupture de stock sur le marché local. « Ceux qui ont su et qui ont de l’argent ont pris plusieurs boîtes et il n’en reste presque plus pour les autres », s’indigne-t-elle. « Est-ce que les hôpitaux publics ont les moyens pour donner ces médicaments aux patients ? »
Dans la même veine, avec le nombre de cas positifs au Covid qui va crescendo ces dernières semaines, ils ont été nombreux parmi les commerçants à se frotter les mains. Une autre habitante d’une ville des hautes Plaines Wilhems est tombée des nues en se rendant à la pharmacie du coin pour se procurer des masques chirurgicaux. On a, en effet, tenté de lui vendre une boîte de 50 masques pour la coquette somme de… Rs 1 000 ! Soit Rs 20 l’unité pour un masque chirurgical qui se vend entre Rs 3 et Rs 5 ailleurs.
Choquée, cette habitante raconte que même les vendeurs de la pharmacie lui auraient discrètement conseillé d’aller en acheter ailleurs, car les fournisseurs en ce moment abusent sur les prix. Le ministère du Commerce devrait peut-être jeter un coup d’œil du côté de ces fameux masques. En tout cas, d’aucuns déplorent le fait que certains pharmaciens et commerçants profitent de la situation pour gonfler leurs prix.