L’Observatoire international de l’information et de la démocratie, destiné à lutter contre la désinformation à l’ère numérique et soutenu par 43 Etats, doit être créé « d’ici un an », ont annoncé ses promoteurs samedi lors du Forum de Paris sur la Paix.
« L’enjeu est que les Etats puissent disposer d’évaluations claires et partagées sur le fonctionnement de l’espace digital et son impact sur la démocratie », a déclaré Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF), qui porte cette initiative.
Il s’agit de « résister à des forces technologiques utilisées au sein même des démocraties, et par des régimes despotiques, pour fragiliser » les premières.
Un groupe de préfiguration est chargé d’imaginer cette nouvelle institution. Il est coprésidé par Shoshana Zuboff, universitaire américaine d’Harvard, spécialiste du « capitalisme de surveillance », et le Mexicain Angel Gurria, ancien secrétaire général de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).
Il compte notamment la journaliste philippine Maria Ressa qui vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix.
L’Observatoire « va parler au public, l’éduquer et le réveiller », aider les gouvernements en leur « apportant des connaissance issues de la recherche » scientifique, et favoriser « le dialogue international » sur ces sujets, a souligné Shoshana Zuboff.
« On a besoin d’une organisation qui regarde ce qu’il se passe au sein des plateformes technologiques, qui ne soit pas juste gouvernementale mais qui travaille pour l’intérêt général », a ajouté Mme Ressa, estimant que les démocraties, contaminées par le « virus du mensonge », étaient « au bord d’un précipice ».
« Il s’agit de mettre en place un véritable GIEC de l’information », a conclu le ministre français des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian, en référence au groupe d’experts international qui fait référence en matière de changement climatique.