Angela Ghurburrun (Front commun des étudiants) : « Si on repousse les examens, ce sera le “burn-out” pour les étudiants »

Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la fermeture des écoles ?

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C’était la panique totale. Cela ne concerne pas que moi, mais beaucoup de mes camarades. Nous avons discuté sur le groupe et tout le monde était désemparé. La veille, on avait eu l’assurance que l’école n’allait pas fermer et puis, le lendemain, on nous dit le contraire. Cela a été un revirement inattendu de situation. Beaucoup de mes camarades ont pleuré parce qu’ils avaient peur qu’on repousse les examens. Moi-même j’ai fait une crise de panique et ma mère a dû me consoler.

Aucune disposition n’a été prise pour le moment pour compléter les Courseworks à l’école. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Cela m’affecte directement, car je suis en Grade 13 et je suis étudiante en Design and Technology. Les examens débutent en avril et je n’ai pas terminé mon Coursework. Cela ne concerne pas que moi. Tous les candidats sont dans la même situation. Nous devons fabriquer un objet et réaliser un portfolio pour en expliquer les différentes étapes, avec des photos.

Cambridge exige que les travaux soient faits à l’école. D’ailleurs, nous avons besoin de l’atelier du collège, avec les outils appropriés, pour travailler. Je ne comprends pas comment on n’a pas pris de disposition pour les Courseworks, alors que les Lab Attendants sont actuellement à l’école. Ils auraient pu superviser les travaux.
De plus, il n’y a pas beaucoup d’étudiants qui optent pour ces matières techniques. Le maximum d’étudiants en Design and Technology qu’on peut avoir dans un collège est de 20 par grade. Dans mon collège, au MGI, à Moka, nous sommes seulement sept étudiants en Grade 13.

Ce n’est donc pas compliqué de permettre à sept étudiants de travailler dans un atelier. On aurait même pu diviser le groupe en deux. De plus, si on ne peut travailler en atelier, on ne peut avancer dans le portfolio non plus. Car il nous faudra les photos pour montrer les différentes étapes de la réalisation de notre projet. Il faut savoir que le Coursework comporte 40% des points pour notre Grading. Si un candidat ne soumet pas de projet, il sera Ungraded, même s’il a obtenu des A+ dans ses papiers écrits.

Donc, cette décision est discriminatoire envers les candidats de la filière technique. Nous sommes désavantagés par rapport à ceux de la filière scientifique, par exemple. Car même s’ils ont aussi des pratiques à faire en laboratoire, beaucoup ont déjà passé les examens en privé en octobre. Ce qui n’est pas possible pour nous, car des matières, comme Design and Technology ou même Design and Textiles, entre autres, ne sont pas disponibles en privé. Donc, nous sommes complètement dépendants de l’école.

Les examens sont maintenus dans la June Series. Qu’en pensez-vous ?

C’est la seule chose qui tient la santé morale des étudiants stable pour le moment. Il y a certains qui réclament le renvoi, mais je pense qu’il ne faut pas pénaliser ceux qui ont travaillé dur jusqu’ici et qui sont prêts pour leurs examens. Ceux qui ne sont pas prêts auront toujours la possibilité de repasser les examens.
Franchement, si on doit passer encore une année à l’école pour préparer le HSC, il y en a beaucoup qui atteindront le Burn Out et qui feront des dépressions. Et ce sont les plus performants qui vont souffrir de cette situation. Car n’oublions pas que nous avons déjà fait un an et demi en Lower.
Je dois dire que nous ne sommes pas rassurés non plus car, d’une part, la ministre a annoncé que les examens sont maintenus en avril-mai-juin et, d’autre part, j’ai entendu son Technical Director dire qu’ils étaient ouverts aux discussions concernant un éventuel renvoi. Il faut savoir Which is Which. Nous aurions aimé, par exemple, avoir un communiqué où il est dit, noir sur blanc, que les examens sont maintenus.
Par ailleurs, on aurait souhaité plus de communication avec les étudiants. On fait toujours des réunions avec les recteurs, mais les étudiants ont aussi leur mot à dire. Ce sont eux les principaux concernés après tout. Pourquoi n’y a-t-il pas une plateforme où les étudiants pourraient communiquer avec la ministre de l’Éducation directement ? On n’est pas ici dans un ministère comme les Finances ou les Affaires. Il y a une dimension humaine dans l’éducation qu’il ne faut pas négliger.

Quel est l’état d’esprit des étudiants en ce moment ?

Il y a beaucoup d’anxiété à cause des incertitudes. Le fait qu’on n’ait pris aucune disposition pour les matières techniques complique davantage la situation. Certains étudiants ont déjà fait leurs applications pour les universités à l’étranger. Dans notre dossier, on a dit qu’on allait passer les examens en avril-juin. De plus, on a dû payer entre Rs 3 500 et Rs 8 000 pour cela. Pour certaines familles, c’est une somme conséquente. Nous avons investi beaucoup de temps dans nos études et, aujourd’hui, on se retrouve face à l’incertitude. Je suis en communication constante avec un groupe de 100 étudiants et je peux vous dire qu’ils sont tous très anxieux.

De plus, on a décidé de renvoyer les Mock Exams, ce qui est un gros désavantage, car nous ne savons pas où nous nous situons. Vous réalisez, je n’ai pas eu d’examen formel depuis que j’ai passé mon School Certificate, en 2019. En Grade 12 (Lower Six), il y avait le confinement et on n’a fait que des Assessments. Tous les étudiants qui étaient en Grades 10 et 12 l’année dernière sont dans la même situation. Au moins, les Mock Exams auraient pu nous mettre dans les conditions d’examens et nous permettre de connaître nos forces et nos faiblesses. Là, nous sommes un peu perdus.

Les cours en ligne suffisent-ils pour se préparer pour les examens ?

Personnellement, si on enlève le Component pour la pratique, les cours en ligne conviennent parfaitement pour continuer notre préparation pour les examens. Je suis en contact avec des étudiants des autres académies et ils sont tous contents de pouvoir faire les cours en ligne, car cela leur laisse plus de temps pour travailler. Mais je suis consciente qu’il y a des étudiants qui ont des difficultés. Pourquoi ne pas adopter un modèle hybride pour eux ? Ce n’est pas compliqué. L’enseignant peut avoir quelques étudiants en classe et brancher son laptop pour ceux qui sont en ligne.

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