Youth Champions : Bella Mauree, un sourire pour combattre l’adversité

À 17 ans, Bella Mauree se révèle forte et pleine d'assurance. Cela, même si la vie ne lui a pas toujours fait de cadeau et qu'elle est témoin de conséquences de la toxicomanie et de l'alcoolisme. Très active au niveau du ministère de la Jeunesse, la Head-girl du Lycée Mauricien consacre beaucoup de son temps libre comme bénévole auprès des ONG. A.R-M.

Chaque matin, Bella Mauree se met devant son miroir et récite le même mantra : “Je suis belle et je suis capable de réussir”. Son estime de soi est très fort, ce qui permet à la Head girl du Lycée Mauricien de ne jamais baisser les bras : “Je ne m’inspire de personne mais uniquement de moi-même.”

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Elle aurait pu avoir plusieurs raisons pour être au plus bas et mal dans sa peau. En effet, non seulement elle est orpheline de père depuis 2016, cette habitante de Camp Levieux vit avec deux frères toxicomanes et d’un frère alcoolique, et toute la fratrie vit uniquement grâce à la pension d’invalidité de sa mère : “Quand mes amies me parlent de chez eux et comment c’est tranquille et sans problème, je suis bien consciente que ma réalité est complètement à l’opposé et dure à porter. Zot pe kapav fer devwar. Zot pe kapav aprann. Chez moi, les bagarres sont courantes.” Mais Bella Mauree a fait le choix de garder la tête haute et de combattre l’adversité.

Une volonté de fer qu’elle a appris à développer en fréquentant et devenant bénévole pour l’ONG Saphire : “Beaucoup de personnes pensent que j’étais une enfant de rues, mais ça n’a jamais été le cas. Saphire ne travaille pas uniquement avec des enfants de rues. La plupart des jeunes sont là parce qu’ils cherchent à être bien encadrés.”

C’est précisément pour cette raison que ses deux grands frères (ex-enfants de rues) l’ont poussée à rejoindre l’ONG “afin que je ne prenne pas la même voie qu’eux.” Là-bas, Bella Mauree s’est mise à participer à quelques activités au niveau du ministère avant d’être sélectionnée pour participer aux Jeux de la CJSOI à Djibouti. À son retour, elle a intégré l’atelier Pierre Poivre sous la houlette de Lise Juganaikloo pour pratiquer le théâtre et la danse. Pratiquement tout son temps libre, elle les passe à l’extérieur de chez elle afin, avoue-t-elle, “de me vider la tête et ne pas penser aux problèmes familiaux.” Elle est bénévole aussi auprès de Lakaz A et du centre Dr Boloux à Cassis

Depuis ses 12 ans, Bella Mauree a appris à être très indépendante : “J’ai surtout veillé à ne pas être mêlée aux fléaux afin de ne pas rajouter des charges supplémentaires sur les épaules de ma maman.” À 17 ans, elle est aujourd’hui une jeune fille très franche qui s’adapte et s’exprime sans aucune difficulté. Aux jeunes dans la même situation et même à ceux qui sont sans aucun soucis, Bella Mauree a un message : “Ne tombez pas dans les fléaux qui ne font que gâcher vos vies et celles de votre entourage. Arrêtez de dire que ce sont les autres qui vous influencent. C’est simplement un choix que vous faites car chaque personne décide de sa vie et c’est elle qui a la dernière réponse. Donc, il ne faut jamais laisser les autres décider à notre place.”

Actuellement en Form 5, la collégienne ne veut pas se contenter de réussir uniquement au niveau académique. Bella Maura nourrit des projets pour sa vie future professionnelle et familiale. Si enfant, elle rêvait de devenir enseignante, les circonstances de la vie ont fait naître en elle le désir de se tourner sur le travail social afin d’aider les autres à s’en sortir. “Surtout quand je vois pratiquement tous mes amis du primaire dans la drogue.” 

Elle est bien décidée à amener autour d’elle : “Sa la limier dan mare nwar la.”

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