— Hey toi là ! On ne respecte plus rien dans ce pays.
— C’est seulement maintenant que tu sais ça ?! Qu’est-ce qu’on a encore fait ?
— Vrai même, je te dis, ces politiciens-là ils se croient tout permis, qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent…
— Mais qu’est-ce qui s’est passé comme ça ?
— Ils ne respectent tien, je te dis. Même pas les saints ni les fêtes religieuses !
— Mais qu’est-ce que tu es en train de radoter comme ça ?
— Ne me dis pas que tu n’es pas au courant de l’affaire gato Marie tout de même ?!
— De quelle affaire tu es en train de parler là ?
— Tu ne sais pas que deux députés du gouvernement ont mis leurs noms sur des gato Marie qu’ils ont distribués à leurs mandants ?
— Tu veux dire qu’ils ont mis leurs noms sur des gato Marie comme des stickers ou des tracts publicitaires ?
— Pas ils, elles.
— Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Que ce sont des femmes députées qui ont fait ça ?
— Oui, toi. Deux femmes !
— Et toi qui disais qu’il fallait plus de femmes en politique pour rendre la politique plus propre !
— Écoute, il y a toujours des exceptions qui confirment la règle. En tout cas, ces deux-là, elles font pire que les hommes politiciens je te dis !
— Donc, elles ont essayé de récupérer une fête religieuse à des fins politiques ?
— Oui, toi. Elles ont fait écrire leurs noms à côté de celui de la Vierge Marie sur le gâteau, toi.
— Dans un autre pays une affaire comme ça aurait été considérée comme un blasphème et provoqué des manifestations. Comment on a découvert l’affaire ?
— Comme elles croyaient qu’elles avaient cassé un grand paquet, elles ont fait mettre la photo des gâteaux sur les réseaux sociaux.
— Et alors ?
— Des gens choqués par tout ça ont envoyé la photo du gâteau à un prêtre catholique qui a été en colère et a réagi tout de suite.
— Qu’est ce qu’il a dit comme ça ?
— Il a écrit qu’utiliser une fête religieuse pour avoir un gain politique ou tenter de se rendre populaire est inadmissible. Il a dit aux députées qu’au lieu de donner des gato Marie, avec leurs noms, aux électeurs pour faire la bouche doux, il fallait plutôt leur donner du travail.
— Bien envoyé. Et comment elles ont réagi ?
— La députée de Port-Louis a fait réagir quelqu’un à sa place. Le fils de son pâtissier a dit que c’était lui qui avait eu l’idée de mettre le nom de la députée sur le gato Marie.
— Pourquoi le fils du pâtissier aurait fait ça ?
— Soi-disant pour remercier la députée, qui dirige le collège où il va, de lui avoir fait passer ses examens !
— Si je comprends bien, on a mis le nom de la députée sur le gato Marie à l’insu de son plein gré. Comme Virenque !
— Qui c’est ce Virenque-là ?
— C’est un cycliste français qui, quand on a découvert qu’il se dopait sur un tour de France, a déclaré qu’il avait pris le produit à l’insu de son plein gré. Pareil comme la députée, quoi !
— C’est pareil. Pas besoin de te dire que les deux députées se sont fait ramasser sur les réseaux sociaux.
— Et l’autre députée PPS comment elle a réagi aux critiques du prêtre catholique et des internautes ?
— Celle de Quatre-Bornes ? Elle a essayé de faire son intéressante, mais comme d’habitude, ça s’est retourné contre elle et elle s’est ridiculisée.
— Elle a l’habitude de faner comme ça ?
— Elle ne fait que ça. C’est elle qui, plus d’un an après avoir été traitée d’opportuniste, a poursuivi une internaute parce qu’elle se sentait soudainement « annoyed » d’être traitée d’opportuniste…
— Je sais qui c’est : c’est la transfuge qui a quitté l’alliance avec le PTr pour l’alliance avec le MSM en quelques heures ! C’est la best loser qui a mis ses initiales sur la plaque de sa voiture et sur les t-shirts de ses agents ?
— Li mem sa. Elle a fait mettre son nom en entier de la même grosseur que le nom de la Vierge sur le gato Marie, je te dis !
— Elle doit se prendre elle-même pour la Vierge ! Comment elle a réagi, elle, aux critiques du prêtre ?
—… et des internautes, parce qu’il y a eu des centaines de posts contre elle.
— Et qu’est-ce qu’elle a répondu comme ça ?
— Elle a dit qu’elle n’avait besoin de personne pour lui donner des leçons sur les questions de religion. Et que de toutes les façons, c’est Dieu qui lui avait donné sa foi.
— Comme ça elle a répondu au prêtre catholique ? Elle fait des grandes phrases !
— Oui, mais comme d’habitude elle a voulu aller trop loin et elle s’est, une fois de plus, bouffonnée elle-même.
— Qu’est-ce qu’elle a fait comme ça ?
— Elle a traduit sa réponse en anglais et là, elle s’est grossièrement trompée. Elle a traduit « Dieu m’a donné la foi » par « God gave me my liver » au lieu de « God gave me my faith ».
— Ne me dis pas ! Elle a confondu « le foie » avec « la foi » !
— Oui, toi.
— C’est pas possible ! Mais dis-moi un coup : cette politicienne n’est pas supposée avoir étudié à la Sorbonne et enseigné à l’université de Maurice ?
— C’est ce qui est écrit sur son CV.
— Avec d’ex-enseignants qui se prennent pour la Vierge Marie et confondent entre « la foi » et « le foie », maintenant je comprends.
— Qu’est-ce que tu comprends comme ça ?
— Pourquoi l’université de Maurice est en bas dans les classements des universités africaines.