Au cours de la séance d’hier, dans le cadre de la pétition électorale logée par Suren Dayal pour contester les élections dans la circonscription No 8 (Moka/Quartier-Militaire), des vidéos communiquées par le pétitionnaire ont été visionnées en Cour. Parmi l’on retrouve l’intervention de Somduth Dulthumun au journal télévisé de la MBC le 5 novembre 2019, deux jours avant les élections générales ou encore l’interview d’Anooj Ramsurrun le 6 novembre 2019, par un journal en ligne. Suren Dayal a avancé notamment que l’intervention de Dulthumun en primeur au journal télévisé pour s’en prendre au leader de l’Alliance Nationale, Navin Ramgoolam, était fondée sur une « vidéo manipulée » du discours de ce dernier lors d’un congrès à Plaine-Verte. Il s’est appesanti sur le fait qu’il est temps de mettre un terme à la Money Politics.
Suren Dayal a défendu bec et ongles l’ancien Premier ministre et leader de l’Alliance Nationale, Navin Ramgoolam, quant à sa déclaration faite lors d’un congrès à Plaine-Verte pendant la campagne électorale de 2019. C’était par rapport à l’anecdote que l’ex-PM au sujet de « bwi kas bwar pou nam ale », connu comme la vidéo « katori » et qui avait créé la polémique quelques jours avant le scrutin du 7 novembre 2019.
Répondant aux questions de Me Robin Ramburn, SC, sur l’intervention de Somduth Dulthumun au JT de la MBC le 5 novembre 2019, Suren Dayal s’est interrogé déjà sur les intentions de Dulthumun; « an ki kapasite linn intervenir? Li nepli ti prezidan Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation ».
Et d’ajouter que Somduth Dulthumun « a passé un faux message pour faire croire que Navin Ramgoolam a offensé la communauté hindoue » car la vidéo que Somduth Dulthumun aurait partagée « était une vidéo manipulée ». Suren Dayal a fait comprendre que cette intervention à la MBC « n’était pas conforme à la MBC Act » du fait que Somduth Dulthumun « inn gayn enn tan dantenn an primeur pou fer enn kanpagn politik kont L’Alliance Nationale ».
Suren Dayal devait d’autant plus rappeler la réponse à Dulthumun du président de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation à cette époque, Rajendra Ramdhean, lors d’une conférence de presse « ki ti kouver par MBC me pa ti difize ». Il explique ainsi que cette manipulation « inn koz dega dan latet elektora ». L’anecdote « katori » de Navin Ramgoolam à Plaine-Verte a été visionnée en Cour. Toutefois, en raison d’un problème technique, la vidéo « manipulée » n’a pu être diffusée.
Dans ces six clips visionnés en Cour, il était aussi question d’un extrait d’une interview d’Anooj Ramsurrun le 6 novembre 2019, alors qu’il était Consultant on Information Matters à la MBC pendant la campagne électorale. Une vidéo où Anooj Ramsarrun n’a pas caché sa préférence pour le Premier ministre Pravind Jugnauth et de dire qu’il est bien un nominé politique.
Suren Dayal a ainsi conclu qu’il souhaite l’annulation des élections des trois candidats élus au No 8, soit le Premier ministre Pravind Jugnauth, la vice-première ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun et l’ex-ministre du Commerce Yogida Sawmynaden. Et ce, tout en ajoutant qu ‘ « il faut arrêter avec la money politics ».
Discours du 1er octobre du PM
À la fin de l’Examination-in-Chief de Me Ravind Chetty, Senior Counsel, qui représente les trois candidats élus au No 8, a pris le relais en contre-interrogeant Suren Dayal. L’homme de loi est revenu sur le discours du Premier ministre lors de la Journée internationale pour les personnes âgées, le 1er octobre 2019, au centre Swami Vivekananda, à Pailles. Une fonction où le Premier ministre était le Chief Guest et avait fait un discours long de vingt-huit minutes lors duquel il a annoncé une hausse conséquente de la pension de vieillesse de Rs 6170 à Rs 13 500.
Me Chetty devait alors mettre Suren Dayal devant les faits que cette Journée internationale des personnes âgées est célébrée tous les ans depuis 2007 par le ministère de la Sécurité sociale avec le Premier ministre en tant que Chief Guest. Et de faire ressortir que pour les célébrations de 2011, Leela Devi Dookun-Luchoomun était la ministre de la Sécurité sociale et Navin Ramgoolam, en tant que Premier ministre, avait assisté à la cérémonie comme Chief Guest et avait prononcé un discours.
Suren Dayal devait acquiescer du fait que ces célébrations se font tous les ans mais « pa kouma inn fer en 2019 », et de faire part des « instructions pou amenn maximum dimounn » ou encore une tout autre organisation « kot avan kan ti rantre ti pe gayn en pack manze-bwar me en 2019 dimounn ti pe mont lor zot pou gayn enn sak biryani ».
Suren Dayal devait de plus évoquer une « couverture abusive de la MBC », soit « enn long reportaz, mikro-trotwar ek tou sa ki montre ki MBC inplike dan sa pratik ki ti ena pou inflians lelektora ». Par ailleurs, le candidat battu a soutenu que ces annonces du Premier ministre faites lors de cette cérémonie « inn fer le 1er octobre kan Parlman pa ti ankor disoud, donk pa kapav koz manifes elektoral ».
Interrogé sur les autres pétitions électorales en Cour suprême, soit du fait qu’Anil Baichoo et l’électeur Kadharun ont retiré les leurs et que ce sont seulement dans les pétitions électorales pour les circonscriptions No 8 et No 10 que l’invalidation du scrutin est réclamée, Suren Dayal a acquiescé. Il a expliqué qu’il n’est concerné qu’avec sa pétition électorale mais qu’il est au courant que la majorité des candidats déchus réclament le recomptage des votes dans leurs pétitions électorales.
Ainsi, Me Chetty devait lui rappeler que les circonscriptions où aucune pétition électorale n’a été logée sont les No 4,5,6,7,11,12,18 et que dans certaines, comme au No 4, il y avait trois candidats du MSM élus.
Le contre-interrogatoire de Suren Dayal se poursuit ce vendredi en Cour suprême.