Who wants bloodshed ?

À qui profiterait un bain de sang ? Là, en cette période où chacun se démène comme un beau diable pour remonter la pente, rattraper les pertes causées par la COVID-19 depuis l’an dernier. Et quand chaque Mauricien responsable, lucide et mature, concentre ses efforts en vue de (re) bâtir et consolider ses acquis, et parvenir à soit garder la tête hors de l’eau, soit retrouver un semblant de confort matériel pour assurer une existence décente à sa famille. À qui cela profiterait-il que notre pays se retrouve, dans la conjoncture actuelle, dans une impasse, où il nous faudrait cette fois des décennies pour nous relever ?
Ce n’est certainement pas ce présent gouvernement, qui a grand besoin de stabilité sur tous les fronts – social, économique, politique… ! Pourtant, avec tout ce qui se passe chez nous depuis quelque temps, disons depuis les scandales post-confinement, des contrats juteux partagés entre les « petits copains », l’affaire Kistnen, les morts douteuses, comme celle du fonctionnaire Pravind Kanakiah, par exemple, et avec l’opacité privilégiée par nos décideurs politiques, un climat de tensions vives s’est rapidement installé dans notre pays.
Le faux pas magistral de la police, avec son déploiement de forces armées le 7 janvier à Port-Louis lors de la comparution en cour du ministre Sawmynaden, dans le cadre de l’enquête judiciaire sur le décès douteux de l’ex-agent du MSM, Soopramanien Kistnen, a malheureusement amplifié ce sentiment. Et une fusillade, cette semaine, qui s’est hélas conclue par un décès, est inévitablement venue alimenter ce malaise.
Mais l’heure n’est évidemment pas aux tendances pyromanes ! Nul ne sortira gagnant si notre pays cède aux dérapages d’esprits chagrins, avides de sang, animés d’une quelconque envie de « suprématie » et qui persistent à penser que diviser, c’est régner.
Février 1999 – janvier 2021. Des blessures cicatrisent encore mal. Certaines peut-être jamais. Comme celles de la veuve de Joseph Réginald Topize, dit Kaya, pour les Mauriciens. Un autre “Kaya”, puisque Soopramanien Kistnen avait ce surnom dans son cercle d’amis, a lui aussi disparu dans des circonstances suspectes. Son épouse, soutenue par quelques hommes de loi qui ont forte réputation sur la place publique, tentent de lui apporter des réponses claires afin qu’elle fasse son deuil.
Toutes proportions gardées et sans désir aucun de parallélisme entre les deux personnages diamétralement opposés, bien évidemment, ce type de situation est propice, cependant, à l’émergence de têtes brûlées et autres écervelés de tous bords qui n’ont qu’un unique agenda : semer la panique, créer le désordre, casser, piller, tuer… Bref, mettre un pays déjà à genoux à terre, carrément, et s’assurer, dans la foulée, que leurs sombres desseins et buts égoïstes se réalisent. À quelles fins ? Peut-être d’occulter pour un bon bout de temps les affaires Kistnen et autres morts intrigantes, les scandales de répartition de contrats post-confinement, la saga Angus Road…
Notre demain ne se conjuguera pas sans unité. Constituant son nouvel “establishment”, le Président US Joe Biden a envoyé ce message très clairement, en faisant la part belle aux Américains aux origines multiples. Notre salut, à nous Mauriciens qui avons à cœur notre pays, réside dans ce même brassage et métissage d’influences riches et denses. Ce qui n’empêche nullement que chacun pratique, en toute plénitude, sa foi et ses convictions religieuses personnelles.
Nos religieux gagneraient, justement, à mettre à profit leurs plateformes respectives pour cultiver l’amour, la tolérance, le respect et l’harmonie. C’est une arme massive contre la haine. Un argument qui est au cœur d’un excellent document diffusé, ces jours-ci, sur Canal+ : Demain est à nous. Gilles de Maistre y évoque, par l’entremise de José Adolfo, Arthur, Aïssatou, Heena, Peter, Kevin et Jocelyn, des gamins de l’Inde, de la Bolivie, de France, de la Guinée, du Pérou et des États-Unis, qui viennent surtout de quartiers défavorisés, et qui ont décidé de tendre la main aux adultes en difficulté, dont les sans-abri, ou de militer contre l’exploitation des enfants, dans l’espoir d’un futur simple et beau. À nous d’en tirer les (bonnes) leçons !

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