« Vu les derniers incidents à la première comparution du ministre Sawmynaden, il était important de déployer un dispositif conséquent. Mais… » Même si l’ordre venu « d’en haut » a été respecté à la règle, approchés par la rédaction, des membres de la force policière n’hésitent pas à confier que « li pa ti neseser deplway sa kantite lapolis-la ».
Longue attente, soleil, pluie, fatigue… C’est dans ces conditions qu’ont évolué les membres des forces de l’ordre, hier lors de la comparution du ministre, Yogida Sawmynaden, en Cour intermédiaire.
Alors que l’ordre émis par le Commissaire de police s’étendait de 9h à 13h, hier à 15h30, le dispositif policier aux abords de la Cour intermédiaire était encore en place.
Plus d’une centaine d’officiers de la police régulière, la Special Support Unit (SSU), la Special Mobile Force (SMF), le Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM), la Dogs Unit, la CID, entre autres, ont dû attendre le ministre quitter la cour pour enfin libérer les lieux.
D’autres unités, soit la SMF et la SSU, étaient aux aguets au Champs-de-Mars.
« Depi 7h nou laba, lor lipie », s’insurge un membre de la SSU, rajoutant que « inn gagn manze apre ler tou ».
Comptant un certain nombre d’années au sein de cette unité, l’officier souligne que ce déploiement était « du jamais vu » et « un peu trop », selon lui. En effet, dans la foule, des membres de la SSU postés à différents endroits stratégiques y sont restés pendant des heures. Et ce, sans relève.
Visiblement agacés, certains policiers en faction lancent que « tout ceci n’est qu’une mascarade ». Un haut gradé sous entend, pour sa part, qu’il n’a « jamais vu de pareille ânerie ». Un sentiment généralisé parmi la police.
Plus enthousiaste que ces collègues, un officier lui concède que c’était « une situation d’urgence », soutenant que « mo fini abitie ar travay-la ».
Resté pratiquement 8h sur les lieux, il s’accorde à dire que « si ti ena derapaz kouma premye fwa, nou ti pou pare nou ». Toutefois, cet important déploiement « n’était pas vraiment nécessaire », concède-t-il.
Du côté de la Special Mobile Force, en stand-by sur place, les avis divergent. Certains « mentalement prêts » à toute éventualité ont plutôt bien vécu la journée.
« Nous n’avons pas eu grand chose à faire. Nous avons suivi les ordres et sommes restés on alert », lâche un officier. Ce dernier explique, dans la foulée, que s’il y avait eu un quelconque dérapage, « nous serions intervenus ».
S’agissant de l’artillerie lourde déployée, dont des blindés, le jeune homme souriant concède que « ce sont les ordres ».