Le Collège Royal de Port-Louis est l’un des plus prestigieux collèges de Maurice. Situé à Cassis, cet établissement de renom a célébré ses 90 ans l’année dernière. Cependant sa vraie histoire remonte à la création de l’Ecole Centrale en 1799 pendant la période coloniale française. La première pierre du bâtiment actuel a été posée par la princesse Margaret lors de sa visite à Maurice en 1956. Depuis c’est d’ici que vient l’élite.
L’Ecole Centrale vit le jour le 23 septembre 1799. Elle se trouvait à l’emplacement de ce qui est aujourd’hui l’hôpital Jeetoo à Port-Louis. À cette époque, l’établissement scolaire offrait un enseignement primaire et secondaire à 300 élèves. Le programme académique comprenait la lecture et l’écriture, la grammaire, le latin, les mathématiques, la géographie, la mythologie, la musique, les arts et la danse, la chimie et la physique. Trois ans plus tard, et ce pendant la période de la colonisation française, l’Ecole Centrale fut placée sous la direction du Général Charles Isidor De Caen et devint ainsi un Lycée. Le but étant de fournir une éducation militaire aux enfants de la population blanche. Soulignons qu’à cette époque, l’île Maurice avait une population de plus de 70,000 habitants. Parmi 7,000 étaient des blancs. Une partie des étudiants du «Lycée colonial» étaient des internes. Donc, ils résidaient dans les dortoirs. Le 15 mars 1808, un nouveau bâtiment fut inaugurée sous le nom de «Lycée des Iles de France et de La Réunion».
Conversion
En 1810, l’école fut fermée à cause de la bataille navale du Vieux Grand-Port contre les Anglais. Elle fut alors convertie en hôpital aujourd’hui appelé Jeetoo Hospital. Et lorsque l’île Maurice devint sous la tutelle anglaise, l’école rouvrit ses portes le 30 avril 1811 sous le nom de «Lycée Colonial ». Le 14 octobre 1817, à la suite d’un décret de Sa Majesté le Roi d’Angleterre, le collège fut rebaptisé «Royal College ». En 1818, Alfred Bigot devint le premier recteur du collège et de toute l’île Maurice
Catastrophes
Entre 1819 et 1824, l’école fut frappée par plusieurs tempêtes tropicales. Le bâtiment du collège fut maintes fois endommagé. Les bourses furent brièvement interrompues entre 1827 et 1839. Mais, après cette période, les bourses ont été rétablies et régulièrement accordées aux étudiants. Jusqu’en 1865, les commissions d’examen étaient toutes organisées à l’île Maurice. En 1866, une épidémie de paludisme éclata dans la capitale Port-Louis et le collège fut transformé en hôpital civil. Le collège fut transféré dans un autre quartier de Port-Louis jugé peu réputé par les officiers dont les enfants étudiaient également au collège. Le nombre croissant d’étudiants était également un problème pour le nouveau collège car l’espace était limité. Ainsi, le 1er mai 1899, le Conseil législatif déplaça le Royal College Port Louis à Curepipe.
Octobre 1912
Le 1er octobre 1912, la première pierre fut posée à Curepipe par le directeur des travaux publics Paul Le Juge de Segrais. L’architecture était destinée à être une réplique plus petite du palais de Buckingham. La construction du collège en granit fut terminée en 1914. Cependant tous les élèves de la région de Port-Louis devaient voyager par le train vers leur nouvel établissement à Curepipe. Causant ainsi des inconvénients majeurs pour les étudiants. Une demande fut faite par le Dr Laurent, un des députés à l’époque, qui exerça une pression pour que la capitale retrouve son collège Royal.
18 janvier 1929. Le nouveau Royal College de Port-Louis fut inauguré dans un bâtiment à la Rue Edith Cavell où se trouve désormais la Cour suprême. Communément connue comme « La School », avec un mélange volontaire d’anglais et de français, “comme pour marquer l’empreinte de deux nations, la France et la Grande-Bretagne sur l’identité.“ (source Week-end) Malgré cette riche histoire, ce n’est que dans les années 1940 que l’école se dota d’une devise à la hauteur de ses ambitions et sa réussite : « Vitae non scolae discendum » qui veut dire « Learn to life, not to school ».
Pose de la première pierre du Collège Royal
Finalement le gouvernement décida de construire un deuxième et tout nouveau collège dans un endroit plus proche de la capitale. Le 29 septembre 1956, lors de sa visite sur l’île, la princesse Margaret posa la première pierre du nouveau et ultime bâtiment du Royal College Port-Louis qui se trouve actuellement à Cassis. Mais, à l’époque, l’établissement ne pouvait accueillir que des étudiants de la première année car la construction était partiellement complètée. Ce n’est qu’en 1962 que l’école accueillit tous ses royalites students.
Récompenses
En 1973, le Collège Royal de Port-Louis fut choisi pour accueillir le Sommet de l’OCAMM («Organisation Commune Africaine, Malgache et Mauricienne»). En décembre 1999, dans le cadre de son 70e anniversaire, le Collège a reçu la «Médaille de la ville de Port-Louis». Une cérémonie a eu lieu à la Municipalité pour marquer l’occasion. Plus tard, en 2001, l’école a eu la visite de l’équipe de la Manchester United Academy.
En 2003, le RCPL est devenu a ‘Form Six School’ accueillant que les élèves des Upper classes mais pas de Form I. Suite à la nouvelle réforme éducatif en 2007, le collège est redevenu a « National College » comprenant ainsi l’admission en Form 1. En 2013, de nouvelles classes, un nouveau laboratoire et des salles d’art ont vu le jour. Mais cinq ans plus tard, il n’y a plus eu d’admission en Form 1 et ce jusqu’à aujourd’hui. Dans le cadre du «Nine-Year Basic Continuous Schooling Programme», le RCPL est appelé à se transformer en académie mixte en l’an 2021. Dans ce contexte, des travaux ont été effectués et toutes les dispositions nécessaires ont été mises en place afin d’accueillir les filles et garçons des Grades 10 à 13.
90 ans d’existance…
En 2019, le Collège Royal de Port-Louis a célébré ses 90 ans. Un magazine souvenir a été lancé pour commémorer cet anniversaire. Le recteur du collège Henri P.C. Wan Wing Kai avait également mis sur pied toute une panoplie d’activités parmi le « Saturday Detention » où tous les ‘old boys’ se sont retrouvés pour une journée de détente. L’organisation a été prise en charge par un comité avec la collaboration de l’agence Immedia afin de marquer l’évènement.
(Sources : archives, Souvenir Magazine Royal)