Dans la cour du Roi Pétaud chacun agit et réagit comme bon lui semble. Plus le temps passe, plus le sport mauricien s’accommode davantage de cette triste réalité. Et c’est vraiment dommage.
Désormais, ce sont certaines fédérations qui font la loi. En toute impunité, malheureusement. Celles-ci sont devenues intouchables et pour cause ! La menace d’une suspension à l’internationale faisant peur aux autorités. L’ingérence étant devenue une arme fatale et qui plus est, très facile à manier. Cela, en l’absence d’un ministère des Sports fort et d’un ministre qui n’est définitivement pas en mesure de diriger ses troupes d’une main de fer.
Pourtant, des solutions existent pour mettre un frein à l’anarchie qui règne au sein de ces fédérations. Sauf qu’il faut avoir le courage de les appliquer, ces solutions. Et ce, sans pour autant toucher à la liberté des fédérations qui doivent, précisons-le, être en mesure de fonctionner en toute indépendance. Aussi, doivent-elles se défaire de ces dirigeants opportunistes et dont les intérêts ont définitivement priorité au détriment du sport.
Si le ministre Stephan Toussaint avait, un temps soit peu, agi avec fermeté, la situation se serait assainie. Malheureusement, le contexte dans lequel se trouve la Mauritius Football Association (MFA) depuis septembre 2018 est interpellant, voire révoltant à plus d’un titre. Alors que les allocations de cette fédération sont gelées et que cela fait déjà une année que des amendements attendent toujours au Registrar Of Associations, personne ne semble vraiment s’en s’inquiéter !
à bien voir donc, il n’y a pas urgence. Et cela peut se comprendre dans le cas de la MFA où les mannes de la Fédération internationale de Football Association et de la Confédération africaine de Football se comptent par millions ! Définitivement, une autre fédération n’aurait certainement pas pu rester les bras croisés en attendant le « clearance » du Registrar. Et c’est justement là toute la différence.
Le plus inquiétant, c’est que cette fédération semble faire école, notamment de par sa façon de fonctionner. Du côté du dojo de Grande Rivière Nord Ouest, la Fédération mauricienne de Judo peine toujours en termes de crédibilité et de légitimité. Et pourtant, personne ne semble s’en soucier, là encore. Ministère et fédération confondus ! Quitte du Forensic Report qui n’a pas été appliqué dans toute sa rigueur, afin de redémarrer le judo sous de meilleurs auspices après un arrêt de deux ans !
Au niveau de la natation aussi, un problème a germé récemment avec la décision de New Grove Swimming Club d’avoir recours au Tribunal des Sports. Le litige : l’affiliation toujours pas approuvée par la Fédération mauricienne de Natation (FMN) depuis octobre 2019. Les dirigeants s’estimant lésés dans le sens où leurs athlètes ne peuvent bénéficier de certaines facilités dont les autres clubs disposent. Que dire de la Fédération mauricienne de Lutte et de sa passivité ? Ou encore de la façon dont certaines personnes se comportent actuellement au sein du handisport au lieu de collaborer ?
Seule l’Association mauricienne de Volley-Ball a pu être ramenée à la raison récemment et ce, non sans avoir brandi, indirectement, la menace d’ingérence. Les membres ayant toutefois fait machine arrière pour finalement comprendre que tout n’était permis dans ce pays et que personne n’est au-dessus de la loi.
Et le Comité olympique dans tout cela ? Forcément, il ne peut être totalement étranger à cette situation, lui qui, précisons-le, est la plus haute instance sportive du pays. Rien qu’à voir ce qui s’est passé, le 3 septembre dernier, à Trianon, est inacceptable. D’abord, la réaction de son président, Philippe Hao Thyn Voon, puis cet amendement lié à la Commission des athlètes et qui est en contradiction avec la Charte olympique ! Sans oublier ce silence, qui en dit long, de la majorité de ceux présents à cette assemblée générale annuelle.
Quant au ministère des Sports, dont le ministre Stephan Toussaint en particulier, il gagnerait à assumer pleinement ses responsabilités sur ce dossier. à commencer par prendre des mesures très fortes en coupant les vivres là où cela s’impose. Car tant qu’il continuera à souffler le chaud et le froid, la situation va empirer davantage. Le très célèbre George Orwell écrivait ironiquement au milieu des années 40: « All animals are equal but some animals are more equal than others. » C’est justement ce genre d’attitude qui devra désormais changer si nous voulons réellement donner une chance au sport local de rebondir.