Joueuse du Real depuis ses 13 ans, la basketteuse Loreen Davy ne jure que par ce sport, une discipline qui a façonné sa vie et son caractère. À 32 ans, elle fustige la fédération de priver les basketteuses de leur championnat depuis deux ans, un arrêt qui avait déjà été provoqué précédemment également. En attendant de voir la lumière au bout du tunnel, elle se concentre sur ses entraînements en parallèle avec son métier auprès des jeunes au sein de la Mauritius Football Association.
“Les basketteuses sont laissées pour compte”, dit Loreen Davy, meneuse de jeu de l’équipe féminine du Real et capitaine de l’équipe nationale aux derniers Jeux des Îles de l’Océan Indien. “Cela fait deux ans que nous n’avons pas de championnat. Il faudrait demander pourquoi à la fédération. C’est à elle de prendre ses responsabilités. Certes, il n’y a que trois clubs mais ce n’est pas une raison pour ne pas organiser un championnat”, poursuit-elle. Cette situation pèse énormément mais elle essaye de relativiser en se consacrant à ses entraînements deux à trois fois par semaine.
Tempérament de feu.
Son attachement au basket surpasse sa déception de ne pouvoir jouer régulièrement. “Après les Jeux des Îles, nous étions motivées. Mais nous voilà bloquées. Psychologiquement c’est éprouvant. Ce qui me permet de poursuivre, c’est uniquement l’amour que j’ai ce sport.” Le basket-ball lui a permis de découvrir les championnats d’Afrique et aussi de connaître le goût de la victoire. “Avec la sélection, j’ai remporté deux médailles de bronze aux Jeux des Iles alors que j’ai pu gagner 9 titres de championne avec le Real.”
De même, à l’instar du chili con carne qu’elle adore cuisiner, Loreen Davy a développé un tempérament de feu grâce au basket. On l’a souvent vue rouspéter contre les arbitres pendant les matchs. “J’étais très impulsive, cela m’arrivait de m’énerver sur le terrain. Le basket est un jeu où l’émotion est à son comble. Je suis le genre de femme à dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.”
Cependant, avec l’âge et l’expérience, elle a appris à canaliser ses émotions. Cela a d’ailleurs coïncidé avec sa passion grandissante pour la psychologie. “J’aime bien la psychologie, je lis beaucoup à ce sujet et je regarde beaucoup de vidéos. J’aime comprendre ce qui se passe dans la tête d’une personne. La psychologie est très importante dans le sport. Moi qui ai été deux fois capitaine en sélection, c’est très important que j’arrive à garder le groupe soudé. C’est mon rôle de déceler si des files ont des problèmes et trouver des solutions. Il ne faut jamais oublier que dans une équipe, il y a différentes personnalités avec différents caractères.”
Coup de foudre.
L’histoire d’amour entre le basket est elle dure depuis presque 25 ans. C’est à l’âge de 8 ans qu’elle découvre cette discipline. “J’ai découvert ce sport lorsque mon père m’avait emmenée à un match Real vs Spoutnik. Ça a été un véritable coup de foudre. C’est certes un sport qui requiert beaucoup de sacrifices et qui demande beaucoup de techniques mais le basket a modelé toute ma vie.”
En parallèle, Loreen Davy gagne sa vie grâce au football puisqu’elle travaille dans l’administration au niveau de la Mauritius Football Association. “Je m’occupe de l’organisation auprès des jeunes pour qu’ils arrivent en sélection chez nous. Cela concerne l’organisation des tournois mais aussi d’autres aspects tels que la découverte du football entre autres choses.”
Famille accroc au foot.
À la base, la basketteuse vient d’une famille accroc au foot. Son père a été entraineur au sein de l’équipe de Spoutnik avant que son frère ne prenne la relève alors que toute la famille suit le foot à l’étranger. “Grâce à mon papa, j’ai joué au foot jusqu’à mon adolescence au sein de l’équipe féminine de Spoutnik.” Mais arrivé un certain moment, elle a dû faire un choix entre le foot et le basket. En 2003, j’ai été présélectionnée en équipe nationale pour les Jeux des Îles. J’ai alors délaissé le foot pour me consacrer entièrement au basket.”
Si la situation est très dure à vivre, Loreen Davy ne se voit pas à la retraite de sitôt. “Les basket est une école de vie. Ce sport m’a appris la discipline, à vivre en groupe, à découvrir d’autres horizons, d’autres cultures, c’est un monde de partage où tu développes des amitiés. C’est très dur d’arrêter. Même à 50 ans, si je peux toujours courir, je vais continuer. En tout cas, je ne me vois pas m’éloigner du basket. Je serais associée au basket d’une façon ou d’une autre.”
Elle tient à remercier sa famille pour tout le soutien qu’elle a reçu tout au long. “Le soutien familial a été l’une des clés de la réussite de ma carrière. Mon papa, avec ses qualité d’entraineur, m’a poussée et m’a obligée à devenir disciplinée. Ma mère a elle aussi toujours été présente, c’est elle qui a pris tout mon stress, toute ma fatigue, elle me consolait quand je rentrais en pleurs après une défaite. J’ai de la chance d’avoir une famille qui m’a toujours soutenu.”