Né de parents Mauriciens, Kavi veut vivre du rire en France. Installé en région parisienne, où la crème des stand-uppers français se sont fait connaître, il se produit sur scène tout en étant actif sur Instagram depuis quelque temps. Une présence régulière en ligne qui lui a ouvert les portes de certains théâtres. En attendant d’entrer chez les grands il se donne les moyens pour s’améliorer.
“Je suis un amoureux de l’humour”, dit Kavi, que nous avons joint au téléphone en région parisienne en France. Il demande que son nom de famille ne soit pas mentionné en précisant : “Les plus grands sont connus à travers leurs prénoms.” C’est pour dire qu’il a de l’ambition. Depuis quelques mois, profitant du confinement, Kavi est devenu très actif sur son compte Instagram caviar92, postant régulièrement des vidéos humoristique où il se met en scène. Une initiative qui l’a aidé à mieux se faire connaître et apprécié. Une de ses vidéos, présentant un extrait de son spectacle, a récolté plus de 168 000 vues.
Saynètes rigolotes à Maurice.
Sur sa page Instagram, on peut également voir des petites saynètes humoristiques réalisées à Maurice. À commencer par celle inspirée d’une visite au bazar de Port-Louis où il est approché par des marchands de Alouda. Harcèlement qui se poursuit chez lui et même à la plage. Il se met aussi en scène dépeignant ses déboires pour s’arrêter sur l’arrêt qu’il souhaite ou alors tout simplement trouver le bus faisant le trajet de Port-Louis à Flic en Flac. On l’y voit caricaturer des habitudes mauriciennes. Il confie d’ailleurs, “Pour moi, chaque Mauricien est un stand-upper à part entière. On adore raconter des histoires, on le fait inconsciemment. En plus, en kreol, on a ce ton qui colle bien à l’humour.”
Il a eu l’occasion de présenter une partie de son spectacle sur une scène ouverte alors qu’il était de passage à Maurice. On l’y voit même rapper sur scène sur des paroles dédiées à son pays d’origine à travers une vidéo qu’il a postée. Par contre, il se désole de n’avoir pas pu proposer son spectacle dans une grande salle aux Mauriciens. “J’ai essayé de le faire, mais j’ai vite été découragé. La somme qu’on m’a proposé était ridicule. J’ai préféré repousser le spectacle pour le jour où je serais plus respecté par les organisateurs.”
Vinn get Thomas.
Ailleurs aussi il a fait des petites scènes dans quelques villes de France avec son spectacle Vinn get Thomas. Titre évocateur dans le contexte local. “Quand j’étais petit, j’entendais cela à longueur de temps. Les voisins ont dû penser que j’avais un frère qui s’appelait Thomas”, blague-t-il. Il a ainsi pu jouer au Fieald, la plus ancienne scène de Paris, ainsi qu’au Spotlight, une scène connue à Lille.
Mais avant de pouvoir vivre exclusivement de l’humour, il enchaine les petits métiers. Actuellement, il est coursier. “Je passe de métier en métier en attendant de pouvoir vivre de mes blagues. Coursier, ça me convient pour l’instant. Je cherchais quelque chose qui ne soit pas trop cérébral, histoire de pouvoir travailler mon humour comme il se doit après le boulot. Avant cela, j’ai fait de l’animation pour les enfants, commercial et agent immobilier. Je suis convaincu que tout cela m’aidera un jour dans l’humour.”
Entretemps, il est conscient que son cheminement vers les grandes scènes passera inévitablement par une formation professionnelle. C’est pour cela qu’il projette très prochainement de passer à L’École Nationale de l’Humour au Canada. “C’est une formation très coûteuse, mais je sais que c’est un passeport vers la réussite pour moi.”
Compétitivité.
La compétitivité de ce domaine en France avec les nombreux jeunes humoristes qui tentent de percer ne semble pas altérer sa motivation. “Il faut en avoir quand tu veux devenir humoriste, c’est un métier où tu investis sur toi-même. Tu t’accomplis toi-même en étant marrant et en ayant de bonnes blagues à raconter à un public. L’humour est quelque chose de compliquée. C’est très dur, il faut être bon et cela passe par le travail .”
Pour mettre toutes les chances de son côté il compte d’ailleurs capitaliser sur le fait d’être trilingue pour pouvoir cibler plusieurs publics. “J’ai commencé à jouer en anglais également en sus du kreol et du français. Pour l’instant, je ne me sens pas capable de faire un mélange des trois dans le même spectacle, mais peut-être qu’un jour cela se fera.”