Plus les semaines se suivent et plus on se demande : « Mais pour qui nous prennent-ils à la fin ? Serions-nous dupes et crédules au point de vouloir nous faire avaler tout et n’importe quoi ? » Exemple : pour cause majeure de pandémie de COVID-19, cette année, les étudiants ont vu leur calendrier scolaire brutalement chamboulé. Ceux devant participer aux examens de SC et de HSC fin 2020 ne pourront donc pas le faire. De nouvelles dates ont été fixées, ce qui a pour incidence de bouleverser le planning habituel. Certes, cela a été décidé dans un souci de ne pénaliser personne et de donner au plus grand nombre sa chance.
Mais quid de ces étudiants qui se sentent prêts et qui, eux, ont déjà complété leurs syllabus ? Parce que, oui, ils existent ceux qui voudraient participer aux examens cette année. Puisque le ministère de l’Éducation a eu la sagesse de prendre les devants et a revu son calendrier d’examens, pourquoi ne pas offrir cette option à ces enfants ? Est-ce si complexe d’aménager cette alternative ? Le mot de la fin dans cette décision ne revient-il pas aux étudiants concernés et leurs parents ? Puisque ce sont eux qui payeront dans l’éventualité où l’enfant n’est pas satisfait de ses résultats et s’il choisit de tenter sa chance une nouvelle fois l’an prochain…
Pourquoi (et de quel droit d’ailleurs ?) imposer ce choix unilatéral, alors qu’on est un petit pays et qu’on pourrait, on l’imagine bien, trouver des moyens pour satisfaire ces étudiants qui veulent passer leurs examens cette année et ne pas attendre 2021 ? Puisque nous sommes un client de longue date de l’université de Cambridge – ce qui laisse comprendre que quelques arrangements adéquats pourraient être faits en ce sens –, cette option a-t-elle été envisagée ? Des personnes ressources, dont le Dr Hassam Sakibe Coowar et le sociologue Ibrahim Koodoruth, ont essayé de se faire entendre sur ce sujet…
Dans un autre ordre d’idées, mais toujours relatif à l’éducation : comment compte-t-on s’y prendre, sur les prochaines années, pour rétablir le calendrier scolaire ? Avons-nous totalement rompu avec les trimestres tels qu’on les a toujours connus, c’est-à-dire de janvier à novembre, avec les coupures pour les vacances ? Certes, il faut de plus en plus apprendre et développer des attitudes et des comportements qui nous aideront à vivre avec la COVID-19. Puisque nous n’avons d’autre choix, et que même si les progrès scientifiques vont bon train, et plus rapidement que d’ordinaire, rien n’est certain. Et qu’un retour vers ce que l’on a connu, avant la crise sanitaire mondiale, est impossible. Mais doit-on pour autant faire une croix finale sur cet aspect sans tenter de chercher des avenues et des solutions ? Et anticipe-t-on les bouleversements que ces changements occasionnent ?
Durant la semaine écoulée, le ministère de l’Éducation, avec à sa tête une enseignante de carrière qui, aux dires de ses pairs, figure parmi les meilleures de notre pays, et qui a été propulsée VPM, a communiqué à coups de circulaires. Les unes après les autres, traduisant inévitablement un sentiment de… panique, de manque de maîtrise, d’amateurisme. Leela Devi Dookun-Luchoomun trouvera-t-elle des réponses à ces questions ?
Le réveil citoyen a démarré avec la marche du 11 juillet dernier, instiguée par le Kolektif Konversasyon Solider. Pour leur part, les acteurs politiques au sein de l’opposition ont enfin accepté de faire cause commune. En espérant que les ego ne viennent pas gâcher le momentum… Fort des scandales qui sont mis au jour régulièrement, face aux pressions grandissantes d’un pays dont l’économie tangue dangereusement, et avec les comportements peu honorables de certains élus au sein de l’Assemblée nationale, et d’autres qui agissent comme si le pays était leur propriété privée, le peuple est repoussé dans ses derniers remparts. Jusqu’où accepterons-nous que nos droits soient ainsi lésés ? Combien de temps resterons-nous les bras croisés à nous laisser mener en bateau ?