Sous le surnom de John Fish il sort Lost Tapes. Un EP presque exclusivement instrumental où se côtoient rock, séga d’antan et humour décalé. Introverti patenté, guitariste et un des compositeurs du groupe Apostrophe Jeannot Poisson prend sa part de lumière alors qu’il a été pendant longtemps dans les coulisses de plusieurs projets musicaux et artistiques.
Drôle d’oiseau que ce Poisson. 32 ans bientôt, Jeannot est un personnage atypique. Dans le milieu, si son vrai nom n’est pas très connu John Fish, son surnom, ne laisse pas indifférent. Un sobriquet finement choisi par ses soins. “Jeannot Poisson ne résonne pas comme un nom de guitariste rock”, dit-il. Avant que ce surnom n’accroche il y aura préalablement eu Fish des gens, Fish Technique et Fish de paye. “Je prends les sobriquets que les gens me donnent.”
Hard rock et ‘séga lontan’.
Personnage connu de la communauté rock locale, John Fish a participé à de nombreux concerts et projets musicaux comme guitariste, arrangeur musical et mixeur. Il a aussi été associé au groupe Subsequence puis K’fouyaz avant de poser ses valises au sein d’Apostrophe. Fan de rock, il se distingue aussi en étant un grand fan des sega lontan. Un mélange de gout atypique qui se ressent à travers Lost Tapes. “Je suis un fan de hard rock et de metal. Mais mon pêché mignon ce sont les vieux ségas. Sur mon album, j’ai mis un peu des deux.”
Scenes from a memory
Ses influences sont multiples. Fan de The Police, il se retrouve souvent à jouer quelques-uns leurs morceaux à la guitare en présence de ses amis. “J’aime The Police, je sais que ça peut paraître très cliché, mais ce trio a lancé un mouvement.” Il avait également beaucoup aimé Born to do it, premier album de Craig David. “J’adorais la partie guitare de ses morceaux.” L’album qui l’a le plus influencé est, Scenes from a memory de Dream Theater. “Ena tou dan sa albem la. Ce groupe fait du rock progressif qui est mon style préféré parce qu’il représente un mouvement qui incorpore beaucoup d’autres styles différents.”
Lost Tapes, l’EP se compose de 10 morceaux instrumentaux que l’on peut écouter gratuitement sur Bandcamp. Les titres des morceaux révèlent un brin d’humour et une dose d’originalité. On y retrouve ainsi Brouyar, Kadadak, Fey mor, San kompran, San landime, Jack mir, Bann la pe vini, Kase refer, Avoy ferfout (jam) et Grapes aussi connu comme Rezin présenté à quelques reprises aux côtés des membres d’Apostrophe et, aceux de K’fouyaz. L’EP comprend également un bonus track disponible à l’achat.
Chapitre 6.
À travers le lancement de Lost Tapes, John Fish clôt un chapitre. Une évolution nécessaire pour passer à l’étape suivante. Lost Tapes est une façon pour lui de montrer qu’il a grandi musicalement. “J’avais plusieurs compositions sur mon ordinateur que je n’ai jamais rendues public parce que je considérais qu’elles n’en valaient pas la peine. Je me suis dit que je vais les balancer ‘koumsa mo lespri kler’.”
Il ajoute que cet EP est avant tout un partage. “Prenez votre temps, écoutez-le. Achetez-le seulement si vous souhaitez me donner un peu plus d’encouragement. Ce sont des enregistrements fait il y a 7 ans .”
Bedroom musician.
La prochaine étape de son évolution musicale se traduira par un album qui viendra bientôt. Il sera associé avec la sortie du clip Releve, comprenant plusieurs collaborateurs et sur lequel il a signé l’arrangement musical et le mixage et qu’il a composé avec Apostrophe. “Depuis quelques années, je me suis de plus en plus intéressé à la qualité sonore. J’ai commencé à développer une sensibilité à cela et j’ai commencé à apprendre comment avoir un meilleur rendement du son, de l’enregistrement, du mixage, de la prise de son. Je m’instruis tous les soirs ce qui m’amène souvent à regarder des tutos qui durent parfois 3 heures. C’est le propre d’un bedroom musician. Je fais avec les moyens du bord mais je me perfectionne.” Son apprentissage de la guitare a d’ailleurs été fait un peu de la même manière, à travers des livres et des vidéos.
Outre ses talents musicaux, John Fish se laisse aussi souvent tenter par la création de vidéos humoristiques. C’est ainsi qu’on le retrouve dans des vidéos disponibles sur sa page Facebook dans des mises en scènes farfelues. “Je suis fan de l’humoriste François Pérusse. Quand il fait un sketch, il intègre souvent de la musique qu’il pratique sérieusement dans ses vidéos ou ses audios. Il a influencé la façon dont je me suis forgé.” Et d’ajouter, “j’ai trop de hobbies, raison pour laquelle je ne dors pas beaucoup.” Souvent, Lucky, son chat figure dans ses vidéos. “Il est un peu notre marque de fabrique. Dès qu’il me voit manipuler le micro, il vient s’asseoir sur moi, il veut participer. Il est tellement présent, même lors de nos répétitions avec Apostrophe, que ses miaulements sont perceptibles sur certains de nos enregistrements.”
Grain de folie.
D’autre part : “J’ai besoin de travailler avec des gens fous qui peuvent voir au-delà du rock et du metal.” C’est ce grain de folie qui l’associe à plusieurs personnes de façon récurrente au cours de ses divers projets musicaux. “Nou dir ki bann artis bann eternel inkonpri, be mo antour mwa avek zisteman bann eternel inkonpri. Se sa melanz dinkonpreansyon kolektif ki donn enn melanz kreatif interesan.”