Selon des informations en provenance de l’hôtel du gouvernent, on s’acheminerait vers une révocation du Vice-premier ministre, Ivan Collendavelloo. C’est du moins ce que laissent entendre des sources concordantes après de longues consultations à très haut niveau politique à la mi-journée au Prime Minister’s Office, où un point de presse du Premier ministre est attendu.
En cette fin de semaine, des tractations ont été enclenchées autour d’une opération “fizib sote”, avec en toile de fond les derniers détails sur la teneur du rapport de l’Office of Integrity and Anti-Corruption de la Banque africaine de développement (BAD) sur la Saint-Louis Gate et la bombe à retardement de Rs 700 millions.
C’est du moins ce que laissent entendre des sources concordantes après de longues consultations à très haut niveau politique au Prime Minister’s Office hier après-midi avec un nouveau rendez-vous annoncé pour cet après-midi.
D’autre part, le relevé des “Board Papers” et “Minutes of Proceedings”, relatifs à la Saint-Louis Gate pour la période allant de février à fin octobre 2019, se fait toujours attendre. C’est du moins ce qui ressort de la deuxième réunion du conseil d’administration du Central Electricity Board de quatre heures hier après-midi.
Avec des derniers développements sur le contrat de la centrale thermique de Saint-Louis de Rs 4,5 milliards à Burmeister & Wain Scandinavian Contractors A/S (BWSC), le prochain “Move” du Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, est suivi sur le radar politique avec une attention redoublée en cette fin de semaine.
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a tenu une longue réunion hier au Bâtiment du Trésor avec les principaux dirigeants de L’Alliance Morisien, notamment Alan Ganoo, Steve Obeegadoo, Renganaden Padayachy et Nando Bodha.
Des recoupements d’informations de sources concordantes confirment que le Prime Minister’s Office serait en présence des premiers détails autour des maldonnes concédées par la firme danoise BWSC dans le cadre de l’allocation du contrat du 67 MW St-Louis Redevelopment Project.
Des développements politiques pourraient survenir dans les heures à venir avec la nouvelle rencontre du jour, indique-t-on à Lakwizinn du PMO.
D’autre part, les délibérations du Board du CEB d’hier ont permis d’avaliser le bilan financier de cette institution pour 2018/19, avec des produits réduits par rapport au précédent exercice financier, soit Rs 500 millions. C’est ce qu’a appris Le Mauricien de sources dignes de foi dans la soirée d’hier.
« L’examen de ce bilan financier a accusé un important délai par rapport aux échéances et il révèle une performance à la baisse, soit Rs 500 millions de profit seulement. Par contre, pour la présente année financière, la situation aura évolué de manière plus positive », fait-on comprendre.
Et d’ajouter : « Avec la collaboration du management, nous avons la ferme intention d’instituer une nouvelle structure de “Good Governance”. C’est une remise en ordre de tout le système. »
Pour ce qui est du mandat du nouveau Board de tirer au clair les dessous de la Saint-Louis Gate, avec l’octroi d’un contrat de Rs 4,5 milliards pour le redéveloppement de la centrale thermique de Saint-Louis à Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), le Board attend encore de prendre connaissance de tous les “Board Papers”, “Minutes of Proceedings”, dossiers et échanges de courriels et correspondances pertinents de février au 31 octobre 2019 au moins.
« La compilation de ces dossiers est en cours et une enquête est déjà en cours. Nous attendons… », confie un des membres du Board.
À ce stade, le poids du Mauritius Limb de l’enquête sur le scandale de pots-de-vin, avec la différence dans le coût du premier contrat annulé de 2014 et l’octroi subséquent du contrat de quelque Rs 700 millions, repose sur les épaules de l’Acting General Manager du CEB, Shamshir Mukoon, qui a été formellement “Interdicted” le vendredi 12 juin. Ce Top Gun du CEB devrait être en mesure de dévoiler la teneur des informations au sujet de l’enquête de la firme danoise de BWSC initiée depuis avril 2018 avec confirmation dès le 6 février 2019 que « the investigation gives reason to suspect that some employees may have contributed to bribery ».
Des explications sont attendues de l’Acting General Manager du CEB devant les graves accusations de corruption sur un aussi important projet en termes de montage financier et les risques d’atteinte à la réputation de Maurice sur le plan international. Pourtant, Shamshir Mukoon n’a cru bon que d’inclure ce scandale à l’item d’Any Other Business (AOB) de la réunion du conseil d’administration du 31 octobre 2019, présidée par la main droite du Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, l’ancienne Senior Chief Executive, Nirmala Nababsing. « Il ne fait aucun doute que l’Acting General Manager du CEB, interdit de ses fonctions, détient la clé de l’énigme de Saint-Louis et qu’il ne peut continuer à se murer dans son mutisme », indique-t-on du côté du nouveau Board.
En tout cas, l’hiver politique à l’hôtel du gouvernement risque d’être sous très haute tension…