La direction lors d’une réunion avec les employés : « Enn bon parti travayer nou pa pou kapav garde »
À la veille du début de la récolte sucrière de cette année, un développement conséquent se profile à l’horizon. La possible fermeture de la raffinerie d’Alteo a été évoquée lors d’une réunion entre la direction de cette société cannière et les travailleurs de cette raffinerie. Les représentants de la direction ont souligné que bien qu’une décision finale n’a pas encore été prise, toujours est-il qu’il existe actuellement un problème structurel car la production de la canne et du sucre est en baisse d’année en année.
S’adressant aux travailleurs après la fin de la période de confinement, le Chief Executive Officer d’Alteo, André Bonieux, a fait comprendre que ce problème n’a rien à voir avec la qualité du produit, les installations et encore moins les membres du personnel. « C’est plutôt un problème structurel, car il n’y a pas de sucre à raffiner », a-t-il indiqué. Cette séance a été aussi marquée par une séance de questions-réponses.
À une question au sujet de l’avenir de la raffinerie, un représentant de la direction avance que celle-ci est d’abord composée d’actionnaires et que sur le plan stratégique, cette nouvelle orientation de l’industrie cannière concerne également les opérateurs dans le secteur cannier, notamment Terra dans le Nord et Omnicane dans le Sud.
« Il y a une stratégie orientée vers la production de sucres spéciaux et moins de sucre blanc. La stratégie est de fabriquer des produits qui ont plus de valeur ajoutée, dont les sucres spéciaux, pour que les planteurs puissent bénéficier d’un prix pour la canne. Le Syndicat des Sucres privilégie la filière des sucres spéciaux », aurait déclaré en substance le CEO d’Alteo, qui rappelle que la société Alteo Milling produit 50 000 tonnes de sucres spéciaux. « L’idée est de pouvoir produire 85 000 tonnes de sucres spéciaux dans les trois prochaines années. C’est le Syndicat des Sucres qui assurera le marketing de ce produit », explique-t-il.
« À ce jour, il y aura 50 000 tonnes de sucre à raffiner dans la raffinerie et il n’y a pas de Business Model pour cette quantité de sucre. Le Business Model actuel est difficile mais dans les prochains mois, il faut prendre une décision à ce sujet. On ne peut plus continuer à opérer de la manière actuelle », a poursuivi André Bonieux. Il a répété que le principal problème demeure qu’il n’y a pas suffisamment de sucre.
Pressé de questions quant à l’avenir même des travailleurs de la raffinerie d’Alteo, le CEO a indiqué que le conseil d’administration du groupe se réunira le 30 juin et que ce sont les actionnaires qui prendront les décisions qui s’imposent. Il ajoute que la conversion de la raffinerie pour produire des sucres spéciaux, devrait se faire sur deux à trois ans et « ena sertin nomb nou pou garde me enn bon parti nou pa pou kapav garde ».
Au tout début de la réunion, André Bonieux a tenu à dire merci aux travailleurs de la raffinerie qui sont venus travailler durant la période de la pandémie de COVID-19. Alteo a ainsi décidé de rémunérer les travailleurs à hauteur de Rs 350 par jour pour ceux qui ont atteint 85% de présence. Un relevé sera effectué pour déterminer qui sont ceux n’ayant pu enregistrer ce taux de présence.
« Merci de vive voix, merci pour votre dévouement et votre sérieux. J’espère que vous allez trouver ce geste suffisant même si l’argent n’est jamais assez », dit-il. Au cours de cette réunion, les travailleurs ont évoqué également un problème de transport lié aux accidents au travail ainsi que le remboursement du carburant pour ceux qui sont venus travailler durant la période de confinement.