— Tu te rappelles le 1er Mai de l’année dernière ?
— Ça fait déjà un an ? Tous les partis étaient bien
mobilisés.
— Les gens aussi, toi, surtout pour le meeting qui
avant n’intéressait pas grand monde, sauf les partisans.
— Il y avait défi nitivement plus de mobilisation que
pour les années d’avant : on savait qu’on allait vers les
élections anticipées. Le gouvernement n’arrêtait pas de
faire des promesses électorales.
— Et les oppositions de les dénoncer. Est-ce que
c’est là qu’on a commencé à parler d’alliance entre les partis de l’opposition ?
— Officiellement, aucun parti ne voulait faire une alliance,
mais en cachette il y avait plein de négociations.
— Tu as raison le MMM voulait faire une alliance avec
le MSM pour sauver le pays, mais sans certains ministres,
députés et conseillers.
— Le MSM a été obligé de dire non. Le MMM n’a pas
essayé d’aller avec le PTr ?
— Il a accepté, mais ses conditions étaient inacceptables, c’est pourquoi le PTr est allé avec le PMSD.
— Ah oui, c’était l’épisode zoli mamzel.
— Qu’est-ce que c’était, cette affaire la encore ?
— Un membre du MMM a dit que le PMSD était
comme une femme qui met une robe serrée et du rouge
à lèvres et va devant la porte se faire remarquer des
galants potentiels.
— C’est vrai qu’il y avait du monde au meeting de
ce 1er Mai-là !
— La foule qui était allée à Port-Louis était impressionnante. Tu te rappelles pas des images qu’on avait
faites depuis le ciel de cette foule mauve-là ?
— Tu veux dire que la MBC avait bien couvert le
meeting du MMM pour le 1er Mai ?
— Tu peux croire toi-même ! Non, les images de
Port-Louis avaient été faites par le drone d’un journal.
C’était mari impressionnant, toi.
— Oui, astere-là je me souviens. Il y avait une mari
l’ambiance à Port-Louis et à Quatre-Bornes. Beaucoup
plus qu’à Vacoas.
— Surtout que, de son côté, Navin avait fait un bon
discours. Il a beaucoup impressionné ses partisans
chauffés à bloc.
— Avec la foule mauve de Port Louis et le discours
de Navin on disait que l’opposition avait fini de gagner
les élections et qu’il ne restait plus qu’à faire l’alliance
mauve/rouge. Je peux te dire qu’au soir du 1er mai le
MSM était poc-poc. On m’a même dit que certains commençaient à penser à quitter le pays avec les élections.
— Qu’est-ce qui s’est passé après ?
— La victoire annoncée de Navin lui est monté à la
tête et il a commencé à déraper et a causer n’importe,
comme avant. Au lieu de s’organiser pour les élections,
il a commencé à faire comme s’il avait déjà gagné et à
distribuer les postes de ministres, d’ambassadeurs et
de présidents des corps paraétatiques.
— C’est vrai qu’il y avait un cafouillage sur le terrain et
parfois il y avait plusieurs candidats pour un seul ticket.
— Pas besoin de te dire que le MSM s’est vite repris
à profi ter de l’occasion pour attaquer sans arrêt Navin et
son parti et de profiter de ses dérapages et des erreurs.
Tu connais la suite.
— Il a vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué et
perdu des élections qui étaient gagnables. Si seulement
— Ayo, arrêtons de penser au passé. Tu crois vrai
même qu’on va déconfiner lundi prochain ?
— Ayo, j’espère, toi. J’ai mis des bougies auprès du
Père Laval pour que ça arrive. Je n’en peux plus de
tourner en rond matin, midi et soir.
— Si on déconfi ne, je crois que je vais prendre un
local, le premier jour.
— Un local après presque deux mois de congé, tu ne
trouves pas que tu exagères un peu ?
— Mais je ne suis pas en état d’aller travailler le
premier jour, toi !
— Ne me dis pas que tu as attrapé le virus dans le tard.
— Tu vas croire toi-même avec toutes les précautions
que je prends. Non, j’ai une affaire urgente à faire avant
d’aller travailler.
— Quelle affaire urgente comme ça ?
— J’ai un mari tracas. Si je te dis, tu vas garder ça
pour toi ?
— Ecoute, si tu n’as pas confiance en moi
— c’est pas ça. On ne s’est pas vu depuis presque
deux mois tu ne sais à quoi ressemblent mes cheveux.
— Tu ne m’avais pas dit que tu allais fait ta teinture
toi-même. Je t’avais expliqué comment il faut faire, non ?
— Oui. J’ai suivi tes conseils, mais je me suis trompé
de produit. J’ai utilisé une teinture périmée.
— Ayo, comment tu as pu faire une affaire pareille ! ?
— La bonne a oublié de jeter la vieille teinture j’ai
cru que
— Comment sont tes cheveux maintenant ?
— C’est l’horreur, toi. J’ai des cheveux noir corbeau
avec des refl ets bleu et vert, là-haut et en bas les cheveux
gris sale sont en train de repousser ! Je ne peux aller
travailler dans cet état. Il faut que j’aille chez la coiffeuse
avant. Tu comprends ?
— Si c’est aussi grave que ça, prends un sick leave !