Cette année ils prendront part à des examens du PSAC, de la Grade 9, du SC et du HSC. Mais les conditions dans lesquelles ils s’y préparent sont difficiles et cette incertitude rajoute à leur stress.
Anagha Sudheer, 13 ans en Grade 9 au SSS Ebène prendra part aux examens nationaux en espérant intégrer une académie l’année prochaine. C’est avec assiduité qu’elle suit les classes à la télé, assiste à des cours à travers zoom et travaille sur les devoirs envoyés par Whatsapp. Mais les doutes sont là. “Ce n’est pas comme en classe et c’est difficile. C’est aussi un double stress car nous sommes le premier groupe à prendre part aux examens nationaux.” Mélanie en Grade 9 dans un collège du sud vit au même rythme et avec les mêmes angoisses : “Avec uniquement ces cours dispensés à la télé, je ne pense pas être prête pour prendre part aux examens nationaux à la fin de l’année”, S. Acharuz étudiant en
Grade 11 prendra part aux examens de SC une fois de plus comme il n’avait pas obtenu les cinq crédits nécessaires pour intégrer les classes supérieures. “Même si je suis motivé à bloc et les classes en ligne ne me dérangent pas. Mais c’est difficile de me concentrer comme il le faut à la maison. Je suis obligé de me ressaisir car je n’ai pas d’autres choix.” Le Elearning est aussi un véritable casse-tête pour Vishesh Choa qui se prépare pour les examens du HSC. “Nous ne sommes pas en mesure d’interagir avec les enseignants et leur poser des questions sur les points que nous ne comprenons pas.”. Didier en Upper 6 aussi explique que “Dans les activités, les interactions avec les enseignants et les amis nous ratons beaucoup.”
Le présent système ne permet pas une approche individuelle comme cela aurait pu l’être en classe. Kimberley Grimaud, également en Upper 6 au Collège Notre Dame fait ressortir que : “Les enseignants ont plusieurs classes à assurer ainsi que leurs obligations personnelles, et nous comprenons qu’un suivi individuel dans ces circonstances n’est pas toujours faisable.” Jason, qui se prépare aussi pour les examens de HSC partage son avis : “J’ai des amis qui ne se stressent pas et qui ne font pas leurs devoirs. Ils n’ont pas peur d’être inquiétés. Il n’y a aucun contrôle”. Kimberley Grimaud se questionne aussi sur le sort de ses enfants vivant dans la précarité, qui n’ont ni télé, ni téléphone ou d’ordinateur.
Pas de classe pratique pour les sciences
Les matières scientifiques sont encore plus redoutées car les exercices pratiques doivent
normalement se faire dans un laboratoire en présence des enseignants. “Nous nous concentrons plus sur la partie théorie en ce moment, mais la partie pratique est aussi très importante”, explique Didier .Il rajoute que “ce sera difficile de rattraper une fois que le confinement prendra fin.”
Aaliyah Cuttian, en Grade 6 à l’école primaire St Enfant Jesus RCA se prépare pour sa part à concourir aux examens de la PSAC. Elle dit suivre les cours en ligne mais est inquiète car elle ne peut pas “poser les questions. C’est plus difficile d’apprendre à la maison et j’ai très hâte que le confinement se termine.” Pourtant, malgré une reprise éventuelle en mai, ce sera compliqué de terminer le syllabus jusqu’à juillet, pour commencer les révisions, déplore Didier. “Ce sera une pression de couvrir le cursus en temps et lieu”.
Ligne droite
Plusieurs élèves pensent que repousser les examens est la meilleure option. “Malgré le stress du confinement, nous aurons tout de même à prendre part aux examens”, explique Vishesh Choa. Selon Jason, même si le calendrier scolaire est remanié et que les examens se tiennent en décembre, “Nous serons dans la période festive et la concentration ne sera pas la même. Il faut envisager une autre solution comme alléger le programme.” Pour Kimberley Grimaud, “Quitte à perdre une année, il serait plus judicieux de repousser les examens jusqu’à ce que nous soyons certains d’être sorti d’affaire avec ce virus. Il vaut mieux prendre part à des examens en étant sûr de soi que d’y aller dans le doute.”
Cycle tertiaire
La pression de la dissertation
Pour les étudiants en cycle tertiaire, les études sont aussi compliquées en ce moment. Shivani, étudiante en troisième année à l’Open University explique que “Nous sommes censés avoir des examens en juin et avons la pression de soumettre la dissertation en août. Ce planning sera maintenu bien que pour ma part, je ne sais pas si je serais prête. Car en période de confinement, mes activités sont décalées. Je travaille de la maison, je m’occupe de mes enfants et de la maison et suis mes cours en parallèle”. Raksha, 21 ans, étudiante de deuxième année en Ressources Humaines à l’Université de Maurice souligne également que “c’est compliqué en ce moment. Entre les classes en lignes, les assignements, les Team Work, nous sommes obligés de nous débrouiller pour comprendre les notes.”