Si les plus jeunes peuvent se targuer d’être en congé forcé, les étudiants d’universités, eux, continuent leurs études. A défaut de pouvoir donner des cours en présentiel, plusieurs institutions supérieures ont mis en place un système d’apprentissage en ligne et à distance. Et ce, en toute sécurité.
L’outil technologique n’a jamais été aussi indispensable. A l’Université de Maurice, les cours sont dispensés via Google classroom et certains professeurs n’hésitent pas à utiliser WhatsApp ou autres pour ne pas pénaliser les étudiants. Un nouveau mode d’apprentissage qui diffère en tout d’un enseignement magistral traditionnel encore très courant dans de nombreuses institutions supérieures de l’île. Tandis que les autres, elles, se sont déjà mises à l’ère technologique. Curtin Mauritius fait partie de celles-ci.
Constamment connectée aux différents campus du monde, notamment en Australie, Malaisie, au Singapour et à Dubaï, les chargés de cours de l’université, qui ont suivi une formation intensive sur ce type d’enseignement, peuvent télécharger des iLectures, des documents, présentations et vidéos sur une plate-forme à laquelle les étudiants ont accès. Il nous est aussi indiqué que l’université a établi une plate-forme pédagogique collaborative où les étudiants peuvent participer activement aux cours. « C’est une période difficile, mais nous nous engageons à ce que nos étudiants puissent recevoir une world class education. Je suis très fier des efforts de tout notre personnel enseignant et de tous nos étudiants qui continuent malgré tout de travailler pour l’excellence », soutient Dr Jeremy Charoux, Executive Director de Curtin Mauritius.
Même son de cloche du côté de Vatel qui assure elle aussi un enseignement continu à distance. « Les cours à l’école sont interrompus depuis le lundi 16 mars et le personnel a été prié de rester chez lui à compter du 19 mars. Depuis, à travers la plate-forme ZOOM, nous assurons des cours en ligne », explique Renaud Azema CEO de Vatel. « Notre règlement général impose aux étudiants une présence de 90 %. Nous effectuons, donc, même à distance, un contrôle précis des présences et continuons à utiliser nos outils informatiques de gestion de l’école, disponible à distance. A ce jour, 100 % du personnel administratif continue à travailler. Les étudiants reçoivent leurs emplois du temps et les formateurs lancent de façon autonome leurs classes virtuelles, auxquelles j’assiste moi-même de temps en temps. »
Un mode d’enseignement qui semble fonctionner. Mais quid des examens ? Si pour quelques institutions publiques, les nouvelles dates des examens prévus traditionnellement pour le mois de mai n’ont pas encore été communiquées, pour d’autres instituions, une partie de la solution a déjà été trouvée. « Les examens font partie des nombreuses formes d’évaluation utilisées par l’université de Curtin. D’ailleurs, Curtin Australia a reformaté plusieurs de ses évaluations qui peuvent être désormais déposées sur des plate-formes digitales », indique Curtin Mauritius.
Pour Vatel, les examens ont été repoussés, et se tiendront à distance pour ses étudiants étrangers rentrés au pays. «Pour ce qui est des examens, puisque, hasard du calendrier, nous devrions être en examens cette semaine, nous les avons repoussés pour nous permettre de les organiser correctement. Une grande partie de nos étudiants est repartie dans leur pays d’origine et nous allons donc devoir organiser les examens à distance pour des étudiants qui se trouvent au Pakistan, en Inde, En France, en Espagne, aux USA alors qu’ils auraient dû se trouver dans la même salle de classe. Les outils de contrôle à distance existent, mais se pose la question du décalage horaire. Notre créativité est sollicitée pour que la tenue de ces examens ne pénalise pas l’un ou l’autre de nos étudiants qui se trouvent à l’autre bout du monde »
Des étudiants étrangers d’ailleurs sont doublement chouchoutés en cette période de crise. « Nous sommes en contact permanent avec les étudiants par courriel, whatsapp, FB, etc., et nous les incitons à nous communiquer tout problème qu’eux ou leur famille pourraient rencontrer. A ce jour, tout le monde semble bien se porter et nous ne comptons aucun cas déclaré parmi nos étudiants, mais nous en avons quatre en quarantaine dans les hôtels, qui sont revenus de stage à l’étranger par un des derniers vols », dit Renaud Azema.
Jeremy Charoux aussi soutient que l’université est en contact direct avec ses étudiants étrangers, de plus en plus nombreux d’ailleurs. « Quelques-uns ont choisi de rentrer chez eux et heureusement ils pourront poursuivre leurs études en ligne et pourront retourner à Maurice quand ils le souhaiteront. Pour ce qui est de ceux sont toujours à Maurice, nous les encadrons et nous les suivons de très près. »