L’agence Moody’s a dégradé vendredi au rang d’investissement spéculatif la note financière de l’Afrique du Sud, dont l’économie vient de replonger dans la récession en pleine pandémie de nouveau coronavirus.
Le pays le plus industrialisé du continent est englué depuis plus d’une décennie dans une crise qui se manifeste par une croissance molle, la détérioration des finances publiques, le chômage de masse (29,1%) et, plus récemment, des pannes d’électricité à répétition.
L’économie sud-africaine est retombée dans la récession au dernier trimestre de l’année dernière.
Sur l’ensemble de 2019, son produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 0,2%, sa plus faible progression depuis la tempête financière mondiale de 2008.
Moody’s a abaissé la note du pays de Ba1 à Baa3 à cause de « la détérioration continue de sa situation fiscale et de sa croissance structurellement faible », dont l’agence pense qu’elles « ne seront pas traitées efficacement par la politique actuelle » du gouvernement.
Moody’s a également maintenu sa perspective négative de crainte « d’une croissance plus faible qu’anticipée et d’un accroissement plus rapide que prévu de la dette ».
Le gouvernement sud-africain tablait récemment sur une croissance de 0,9% pour l’année en cours mais le président Cyril Ramaphosa a averti que cette prévision serait plus faible à cause de l’épidémie de coronavirus.
« La dégradation de Moody’s ne pouvait pas arriver plus mal », a regretté le ministère des Finances dans un communiqué, « elle va aggraver la nervosité actuelle des marchés financiers ».
L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par la pandémie de Covid-19, avec plus d’un millier de cas et un mort, selon le dernier bilan.
Les deux autres agences financières, Fitch et S&P avaient déjà toutes les deux placé le pays au rang des investissements spéculatifs.
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