L’autopsie pratiquée vendredi sur un des détenus protestataire, Louis Michael Louise, 41 ans, habitant à Lobster Steet, cité Batterie Cassée, Roche-Bois, a révélé qu’il est décédé suite à « hemorrhage shock due to multiple injuries ». Michael Louise était soupçonné d’avoir participé à un vol. Il a été arrêté le 15 octobre de l’année dernière et a été conduit en cellule policière le 22 octobre. Son corps a été retrouvé à la prison de Beau-Bassin. Son décès a été certifié par le Dr Hemraj, affecté à la prison de Beau-Bassin.
La police soupçonne un act criminel. L’enquête est menée par le surintendant de police Sam Bansoodeb, de la Western Division, l’ACP Seebarath et la Major Crime Investigation Team (MCIT). Louis Michael Louise avait participé à la mutinerie à la prison jeudi à l’heure du déjeuner. Les prisonniers ont pris le contrôle d’une partie de l’établissement pendant une heure. Les protestataires étaient révoltés que leur motion de caution ne sera pas entendue de sitôt suite à une décision de la justice en raison de la propagation du Covid-19 dans le pays.
Vinod Appadu, le commissaire de la prison, a expliqué que mercredi « ban prisonier ki ti ban bon zenfant lavey kot ti ena disipline dan prizon kouma inn anons sa zafer koronavirus la mercredi zot in pran sa ene pretexte pou fer revolt ».
Les détenus en détention provisoire ont été informés jeudi matin que leurs cas ne seront pas entendus en cour avant quelques semaines. La grogne a pris des proportions alarmantes à l’heure du déjeuner. Environ 1085 détenus se trouvant dans la cour et la cuisine de la prison s’en sont pris aux gardes-chiourmes en lançant des pierres, des assiettes, des boîtes de sardines, des chaises et d’autres objets qu’ils trouvaient sur place. « Zis ban seki on remand ti pe fer dezord. Ban kondané ti trankil », dit le commissaire de la prison.
Les gardes-chiourmes n’avaient pas d’autre choix et ont dû battre en retraite en s’isolant à l’extérieur de la prison, « zot ti fini pran possession trawieme gate ». Les détenus ont ensuite brisée les vitres des fenêtres de la cuisine et ont mis le feu dans un bureau d’enregistrement qui a été complètement brûlé. « Zot ti ena ban zarm artisanal kouma dibois koulou », affirme Vinod Appadu.
Entre-temps, les responsables de la prison ont alerté les Casernes centrales.
Plusieurs unités de la force policière ont été mobilisées, le Marcoss, le Groupement de la police mauricienne (GIPM), l’hélicoptère de la police avec Mario Nobin, le commissaire de police, à bord, survolant la prison de Beau-Bassin. Ils n’ont pas eu le temps de faire de la résistance, « nous avons réussi à prendre le contrôle de la situation», dit Vinod Appadu.
Les éléments de la SSS ont alors maintenu la surveillance pour aider les gardes-chiourmes à faire le compte des prisonniers avant leur enfermement dans leurs cellules. 16 policiers ont subi des blessures et deux gardes-chiourmes ont été admis à l’hôpital, alors que cinq détenus ont reçu des soins à l’hôpital. Les pompiers de Quatre-Bornes ont été sollicités pour maîtriser l’incendie qui s’était déclaré dans le bâtiment où étaient gardés des documents. Il y a eu une tentative d’évasion. Certains protestataires avaient tenté d’escalader le mur. « On a pu les maîtriser », a confié une source à Week-End hier. « Nous avons visionné la caméra de surveillance. Nous allons tous les interroger dans les jours qui viennent », a ajouté la même source.
Louis Michael Louise aurait été vu, une pioche à la main, donnant des coups à la porte d’entrée située à quelques mètres de la cuisine et qui était la proie des flammes. Il est ensuite reparti quelques minutes après avant de s’évanouir.
Le commissaire de la prison s’est dit satisfait que la police ait pris le contrôle de la prison un peu plus d’une heure après la mutinerie. «Sa eveneman-la li similer avec mitineri prisonier ki ti ena dans Bo-Bassin en 1979. Sof ki sa fwa la nou fine take over tre vite », a-t-il dit