Boiling point…

Le pays des climato-sceptiques part en flammes. C’est un « suicide climatique », sur le terrain du « déni du désastre climatique ».

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C’est ce qui se dit ces jours-ci au sujet de l’Australie, dont ne cessent de nous parvenir des images terribles des gigantesques incendies qui, depuis septembre dernier, font rage à l’échelle d’un immense territoire de 7,692 millions de kms2.

Même si certains tentent d’avancer que ces incendies seraient dus aux actes de pyromanes, il ne fait aujourd’hui plus aucun doute que leur déclenchement et leur ampleur sont directement liés au réchauffement climatique. Dans un pays dont le gouvernement s’oppose farouchement, depuis plus de vingt ans, à la « théorie » du réchauffement climatique. Et qui défend mordicus son importante industrie du charbon, se battant pour renverser les accords internationaux de réduction du réchauffement pour défendre les intérêts de son industrie fossile,

Mais avec 6.3 millions d’hectares déjà brûlés à travers plusieurs Etats, 27 décès humains, 500 millions de décès animaux, et des milliers d’habitations détruites, une pollution de l’air 15 fois supérieure aux normes acceptables, la situation est sans précédent. Dans son ampleur. Dans son caractère incontrôlable. Dans sa durée : les pluies salvatrices ne sont pas attendues avant mars ou avril…

Cette catastrophe pourrait marquer un tournant en matière de politique environnementale en Australie. Car s’il s’y est longtemps refusé, le Premier ministre australien Scott Morrison a dû finalement reconnaître, en décembre dernier, un lien entre les incendies et le réchauffement climatique.

Avec ses 25 millions d’habitants, l’Australie est désignée comme un des plus grands pollueurs par tête d’habitant. Au sein de la population australienne aujourd’hui, la colère, elle aussi, bout. Selon l’institut de sondage australien Lowy, en mai 2019, pas moins de 64 % des Australiens estimaient que le réchauffe- ment climatique constituait la principale menace aux “intérêts” du pays, soit 6 % de plus qu’en 2018. Une thématique qui, pour la première fois, intervenait avant le terrorisme international (61 %) et le programme nucléaire nord-coréen (60 %). La hausse des températures a un effet meurtrier autant sur la nature que sur l’homme. Dans son roman L’Etranger, Albert Camus le montrait déjà.

Dans les pages brûlantes de ce roman-clé publié en 1942, Camus mettait en scène le crime perpétré par Meursault, un homme d’apparence ordinaire, qui abat de cinq balles un homme qu’il ne connaît pas sur une plage d’Alger écrasée de chaleur. Et qui déclare, lors de son procès, qu’il l’a tué « à cause du soleil ».

Délire d’écrivain ? Alors que le réchauffement climatique s’accroit, des experts tirent la sonnette d’alarme sur le risque d’un accroissement de conflits géopolitiques qui seraient « climate-driven ». Autrement dits générés ou attisés par le climat. On ne sait s’il fait particulièrement chaud à la Maison Blanche… Mais l’accroissement des températures, affirment ces chercheurs, est susceptible d’accroître l’agressivité et les comportements violents au niveau individuel également.

L’an dernier, le Washington Post faisait de son côté état de deux récentes études qui montrent qu’un monde plus chaud sera un monde plus violent.

La première étude, rendue publique en juin 2019 par le National Bureau of Economic Research, se penche sur le lien entre des températures quotidiennes élevées et des incidents violents dans la ville de Los Angeles entre 2010 et 2017. Les jours où les températures sont supérieures à 29.4°C, une augmentation de 5.7% des actes violents est notée.

La deuxième étude, publiée en juillet 2019 par le magazine Studies in Conflict and Terrorism, conclut également à une relation significative entre hautes températures et attaques terroristes à travers le monde entre 1970 et 2015. Confortant les données d’une précédente étude établissant le lien entre la chaleur et les conflits inter-groupes.

C’est dire si le réchauffement climatique peut avoir des effets décuplés.

Cela peut sembler sans rapport avec ce qui précède, mais certaines annonces peuvent aussi causer de la surchauffe au niveau du cerveau…

Ainsi, cette offre d’emploi publiée dans les journaux de ce samedi, pour le recrutement d’un chef cuisinier. Il y est ainsi dit qu’une famille végétarienne recherche un chef privé à plein temps, « pur végétarien, capable de cuisiner des plats végétariens, au petit déjeuner, au déjeuner, aux snacks, au diner et aux desserts. « En plus de la cuisine, les autres tâches comprendront, mais sans s’y limiter, les services des repas, le nettoyage de la cuisine, la vaisselle, l’organisation et la propreté du garde-manger, du réfrigérateur et du congélateur, la préparation de la liste des articles d’épicerie requis avant de s’épuiser pour un beau salaire ».

Texto.
Fait chaud aussi, en cuisine…

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