Depuis maintenant près de deux ans, sans relâche et avec la même ferveur, nous ne cessons de rappeler la relative imminence d’une catastrophe sans précédent. Mais de quelle catastrophe parlons-nous, en fait ?
En réalité, il serait plus juste de parler d’un enchevêtrement de catastrophes, les unes étant liées aux autres, comme une imbrication de dominos dont l’élément déclencheur serait l’Homme, ou plus exactement son mode de fonctionnement. De nos jours, la catastrophe la plus médiatisée, et donc la plus connue de tous, est celle liée au réchauffement climatique. Il faut admettre que c’est sans aucun doute la plus parlante, car étant celle qui nous affectera le plus, aucune population ne pouvant aujourd’hui se targuer d’être à l’abri du danger. C’est un fait, on ne transige pas avec Dame Nature, et lorsque le point de non-retour sera atteint, les éléments se déchaîneront alors avec une telle violence que plusieurs générations d’humains et de non humains en feront irrémédiablement les frais.
Pour autant, il ne s’agit malheureusement pas de la seule catastrophe à venir. Avec elle, d’autres arriveront inéluctablement, à l’instar d’un exode des populations les plus vulnérables au changement climatique (l’on parle d’un milliard d’êtres humains poussés à quitter leurs terres d’ici quelques décennies à peine), d’une raréfaction des terres cultivables, de pénuries alimentaires, d’une disparition de nos ressources énergétiques, d’une crise financière totale, elle aussi sans précédent, ou encore d’effondrements de systèmes politiques, et donc de sociétés entières. Bien sûr, nous n’en sommes pas encore là. Mais ne croyez pas non plus que cela ne nous concernera pas, car pour un nombre croissant d’experts, cet enchevêtrement de catastrophes serait relativement imminent.
Le plus affligeant dans le contexte, c’est qu’ayant connaissance de tout cela, nous pourrions changer de trajectoire sociétale. Bien sûr, cela ne nous évitera pas de subir de plein fouet toutes ces menaces, mais cela nous permettrait tout au moins d’en atténuer les conséquences. Or, non seulement nous ne faisons rien dans ce sens (rappelons que les engagements conclus à l’issue de la COP21 de Paris sont un échec, du propre aveu des Nations unies), mais qui plus est, nous ne sommes aucunement préparés à affronter de tels bouleversements. Mais à qui revient la faute ? Eh bien globalement à nous tous, bien entendu, car nous disposons tous, plus ou moins, de suffisamment de sources d’information que pour prendre conscience du danger. Mais aussi à nos politiques, ces marchands de rêve qui, depuis toujours, nous aurons fait croire que tout ce que nous possédons aujourd’hui, acquis sociaux comme biens matériels, sera éternel. Ce qui est assurément le plus éhonté des mensonges. Non, la croissance ne sera pas éternelle, car les ressources sur lesquelles elle puise sa légitimité ne le seront pas. Ce seul fait, au moins, devrait être entendu.
À ceux qui voudraient en savoir davantage, nous ne saurions que trop conseiller un passage par YouTube ou d’autres passerelles de streaming et/ou de téléchargement. Ceux qui désirent des avis éclairés sont ainsi invités à visionner les épisodes de la série Next, de Clément Montfort, dédiée à la collapsologie, et où le journaliste donne souvent la parole à des experts reconnus de la question, à l’instar d’Yves Cochet, de Pablo Servigne et d’Arthur Keller, pour ne citer qu’eux, tous étant engagés dans une réflexion profonde sur l’effondrement. Aux autres, ceux pour qui ces analyses paraîtraient trop techniques (bien qu’en fait elles ne le soient que peu) ou barbantes, ils pourraient se rabattre sur la nouvelle série d’anthologie estampillée Canal+, et sobrement appelée L’Effondrement. Ils pourront y suivre les tribulations de familles à différents moments de l’effondrement (J+2, J+5, J+50, J+170, etc…). Un éclairage certes fictif mais qui s’avère être dans le domaine du “hautement probable”.
Deux idées de visionnage donc auxquelles viennent s’ajouter des milliers d’autres, comme la série des Rendez-vous du Futur ou des Thinkerview. Histoire de comprendre qu’il ne s’agit pas de scénarios apocalyptiques lancés à l’emporte-pièce par de vulgaires oiseaux de mauvais augure.