Après une semaine d’accalmie sur le front des enquêtes policières au sujet de l’opération Daylight Robbery avec l’écroulement de l’empire Rawat, évalué à environ Rs 35 milliards, Adeela Rawat-Feistritzer a été placée en état d’arrestation par le Central CID dès la mi-journée. Devant les dernières tendances et la tournure des événements, il ne fait aucun doute que la Seven-Million Dollar Woman du clan Rawat devrait passer la nuit d’aujourd’hui à demain dans une cellule policière, très probablement au Moka Detention centre, soit la même cellule qu’avait occupée précédemment sa soeur Laina Rawat.
À la mi-journée, les indications recueillies de sources policières avancent que la séance d’interrogatoire Under Warning de la fille du Chairman Emeritus de la BAI, Dawood Ajum Rawat, devrait s’échelonner sur plus d’un jour vu les transferts bancaires portant sur des centaines de millions opérés entre ses comptes bancaires et ceux de Dawood Rawat à Maurice et à l’étranger. D’autre part, Laina Rawat, dont l’époux Brian Burns était jusqu’à tout récemment le Chief Executive Officer d’Iframac, devra faire preuve de patience pour avoir accès à ses comptes bancaires gelés à la demande de l’Assets Recovery Unit de l’Office of the Director of Public Prosecutions. La demande de révocation logée en Cour suprême a été de nouveau reportée au 26.
Face aux questions des limiers du Central CID, sous la supervision de l’assistant commissaire de police Heman Jangi, Aleena Rawat-Feistritzer ne devrait pas déroger à la règle sacro-sainte adoptée par les membres du clan Rawat, soit faisant valoir son droit constitutionnel au silence. Mais dans le cas de celle-ci, la situation pourrait être davantage compliquée sur deux points. D’abord, elle est l’alter ego de son père au sein de différentes entités du groupe BAI car elle avait été désignée comme Alternate Director de Dawood Rawat sur les différents boards, comme il avait été le cas lors de la réunion du conseil d’administration du 1er octobre 2010 de Bramser Services Group Ltd.
Ensuite, les relevés de ses transactions bancaires au cours de ces cinq dernières années auraient établi une série de transferts et de virements avec le Chairman Emeritus de BAI, comme les Rs 15 millions du 13 mai 2013 et les Rs 17,8 millions du 17 mai 2013. Il faudra s’attendre à ce qu’elle soit soumise à au moins une cinquantaine de questions comme ce fut le cas pour sa soeur Laina Rawat il y a deux semaines.
Adeela Rawat-Feistritzer devrait être interrogée sous trois inculpations provisoires portant sur le détournement et blanchiment de plus de Rs 6 milliards au préjudice des « investors of Iframac Ltd and Bramer Asset Management Ltd and policy holders of BAI Co (Mtius) Ltd and other groups of companies by engaging in different transactions involving the said money, representing, in whole or in part, directly or indirectly, the proceeds of crime » au cours de ces cinq dernières années.
La directrice de Seaton Investment et de Marcom, dont les salaires après impôts de décembre dernier étaient de Rs 878 313, ne pourra échapper à une inculpation provisoire sous l’article 109 de la Criminal Code Supplementary Act au sujet d’une présumée entente délictueuse avec le Chief Executive Officer de BAI Co (Mtius) Ltd, Oumeshsingh (Rishi) Sookdawoor et d’autres responsables du groupe BAI assurant le contrôle d’Iframac Ltd, de Bramer Asset Management Ltd, BAI Co (Mtius) Ltd, Seaton Invesment Limited et d’autres compagnies « to fraudulently take over Rs 6 billion in different transactions to the prejudice of investors and policy holders of BAI Co (Mtius) Ltd ».
La dernière ligne d’interrogatoire aura trait aux transferts de fonds en faveur de Dawood Rawat, soit une somme de plus de Rs 6 milliards « transferred and/or wired into the personal account of Dawood Rawat and his close relatives locally and abroad through Bramer Banking Corporation Ltd ». Comme Laina Rawat, Adeela Rawat-Feistritzer a retenu les services de Mes Gavin Glover, Senior Counsel, et de Me Yahia Nazroo, qui ont déjà dans leur dossier une Bail Motion pour la remise en liberté de leur cliente après sa comparution en Cour de Curepipe demain.
Avec l’inculpation d’Aleena Rawat-Feistritzer, très peu de détails ont transpiré quant aux prochaines étapes de l’enquête policière sur le BAI Mega-Financial Scam. Qui sera le prochain sur la liste du Central CID après les Rishi Sookdawoor, Jaya Allock, Claudio Feistritzer, Brian Burns et les deux filles Rawat ? Difficile de répondre à cette question, car, du côté des Casernes centrales, l’on demeure tributaire des Findings des Special Administrators de la BAI Co (Mtius) Ltd, Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet.
Quid de Seemadree Rajanah, Chief Executive Officer de Bramser Services, ou de Swadeck Taher, l’homme à tout faire de Dawood Rawat dans le pôle médical d’Apollo-Bramwell, qui pourraient intéresser le Central CID avec la prochaine étape de l’enquête ? Swadeck Taher, qui est déjà sous haute surveillance du côté de l’Independent Commission Against Corruption pour les deals fonciers révélés, est également mêlé aux Rs 40 millions allouées à l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour l’acquisition du campement maudit de Roches-Noires.
La signature de Swadeck Taher figure à côté de celle de Rishi Sookdawoor au bas de l’engagement formel de la BAI Co (Mtius) Ltd en faveur de l’ancien Premier ministre.
En attendant que la Documentary Evidence soit disponible concernant ces ténors du groupe BAI, le Central CID pourra changer de direction pour s’occuper d’autres aspects criminels du Dawood Rawat Ponzi Scheme.
D’autre part, le suspense ira s’accentuant d’ici la fin de la semaine pour les employés d’Apollo-Bramwell, de Courts et d’Iframac. Quelque 1 500 emplois du défunt groupe Rawat sont en jeu. Les Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities devront prendre connaissance des offres chiffrées des repreneurs pour les trois porte-drapeaux de la BAI, transformées en loss-making machines sous le système Rawat.
Les offres soumises par les éventuels repreneurs seront évaluées en se basant sur les critères des prix cotés et également par rapport au volet de la préservation des emplois existants. D’ailleurs, les employés de ces trois entités restent mobilisés sur cette question d’autant plus qu’à la fin de la semaine le gouvernement a réitéré aux employés d’Iframac la garantie au sujet des emplois. Le calendrier des Special Administrators prévoit que la vente de ces trois compagnies devrait être bouclée à la mi-juillet.
Tout semble indiquer que l’une des premières entités du groupe Rawat à être adjugée pourrait être Courts Retail. Deux repreneurs seulement sont en lice et l’exercice de Due Diligence a déjà été initié. Dans les milieux d’affaires aussi bien que du personnel de Courts, l’on fait comprendre que le plus tôt Courts prendra ses distances du scandale Dawood Rawat, le mieux ce sera vu que ce spécialiste en vente à tempérament a réalisé le plus mauvais mois de mai, consacré aux ventes pour la fête des Mères, de ces trente dernières années.
L’exercice d’évaluation des offres pour la vente de la British American Hospitals Enterprise Ltd, la clinique Apollo-Bramwell, mettra aux prises sept racheteurs potentiels, dont un conglomérat mauricien et un groupe d’intérêts économiques du Moyen-Orient. Le feu vert de la Competition Commission s’avère capital vu que le groupe local est déjà engagé dans le secteur de la clinique privée.
Du côté d’Iframac, la représentation de Mercedes-Benz, de Mitsubishi et de Peugeot devra peser lourd dans la balance. Si le repreneur peut sécuriser ces franchises prestigieuses dans le secteur automobile, le tour sera joué que ce soit pour les emplois ou encore le Price tag. Au contraire, des pleurs et des grincements des dents sont à prévoir.
Dans l’immédiat, les Special Administrators de la BAI Co (Mtius) Ltd semblent avoir mis au frigo les Assets à l’étranger même si les consultations pour la vente de Britam au Kenya au prix minimal de Rs 4 milliards se poursuivent avec les éventuels partenaires sur le plan international. À cet effet, sur recommandation du tandem Oosman/Basgeet, la Malta Financial Services Authority a étendu pour une période de dix jours ouvrables, soit au 30 juin prochain, la suspension de la cotation de GlobalCapital, plc. Dawood Rawat, s’appuyant sur l’actionnariat de Yukondale Ltd, détient un Controlling Interest dans cette société cotée à la Bourse de Malte.
La GlobalCapital, plc est propriétaire du château médiéval de Rome, au coût de Rs 550 millions, et également de propriétés immobilières en Croatie et en Hongrie et même à Malte. PwC Malta a été recrutée pour compléter un inventaire complet des placements et des investissements immobiliers de cette société du groupe Rawat pour le compte des Special Administrators. L’exercice est en cours.
EMPIRE RAWAT : Adeela Rawat sous le coup d’une détention policière
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