ASSISES—LE PÈRE DE DRISHTEE JEETOO: « Mama-la ti pe batt zanfan-la ek difil kouran »

Le procès intenté à Yavinash Luchmun pour le meurtre de la fille de sa concubine, Drishtee Jeetoo, 3 ans, s’est poursuivi ce matin devant les Assises avec l’audition des témoins de la poursuite, dont le père de la petite fille. Ramesh Jeetoo, qui s’était séparé de son épouse alors que la victime n’avait que 40 jours, reproche à son ex-femme de n’avoir jamais assumé ses responsabilités de mère. Il a soutenu que les enfants vivaient chez sa belle-mère après leur séparation, car la mère, Premila Jeetoo, les maltraitait. « Li ti pe batt Drishtee ek difil kouran e ti pe met li deor », a-t-il allégué.
Les révélations du père de Drishtee Jeetoo en Cour aujourd’hui au sujet du comportement de Premila Jeetoo envers ses enfants ont fait prendre une autre tournure au procès. Ramesh Jeetoo, lors de son témoignage, a confirmé la version du frère de Premila Jeetoo, Utam Gohee, qui avait déposé en Cour la semaine dernière et avait soutenu que sa soeur frappait ses enfants. Revenant sur les événements, Ramesh Jeetoo lors de son interrogatoire mené par l’avocat de la Poursuite Me Asha Ramano-Egan a affirmé qu’il s’était séparé de Premila Jeetoo quand Drishtee avait 40 jours. Ils avaient deux autres enfants issus de ce mariage. Le témoin a expliqué qu’après leur séparation les enfants vivaient chez leur grand-mère maternelle et quelque temps après il s’était battu pour avoir la garde de ses enfants. Il avait réussi à prendre les deux aînés sous son aile alors que Drishtee est restée chez sa grand-mère. Ramesh Jeetoo a affirmé avoir vu sa fille pour la dernière fois un mois avant son décès car sa mère était venue la récupérer de chez sa mère. « Li ti vinn ras zanfan la ek so mama. So mama pa to oule donn li zanfan la akoz so bann manyer dominer et bate ki li ti ena ». Ramesh Jeetoo a soutenu que le 14 décembre, lorsqu’il a appris que sa petite fille était morte, il était dévasté. Il s’était rendu à l’hôpital de Rose-Belle et avait accompagné le corps pour être autopsié à l’hôpital de Candos. « Dokter dir mwa zot inn fer dominer ek sa zanfan, so poumon inn eklate ek zot inn bat li lor latet », a-t-il dit. Le lendemain il s’était rendu au poste de police de Rose-Belle pour consigner une déposition car, a-t-il soutenu, il doutait que quelque chose d’anormal s’était passé avec sa fille.
Lors du contre-interrogatoire, Ramesh Jeetoo devait à maintes reprises reprocher à son ex-épouse de n’avoir jamais assumé ses responsabilités de mère. « Elle rentrait tous les jours tard le soir ivre et parlait avec plusieurs hommes. Lorsqu’elle était partie vivre chez sa mère après notre séparation, elle avait aussi des problèmes avec cette dernière car ma belle-mère n’était pas d’accord avec sa façon de faire. Quand elle a quitté la maison de sa mère, Premila n’allait pas rendre visite à ses enfants. Li ti pe bat zanfan la ek difil kouran ek ti pe met li deor », a déclaré Ramesh Jeetoo. Ce dernier a aussi indiqué à la Cour que lorsque son épouse avait récupéré Drishtee pour aller vivre avec Yavinash Lutchmun, il lui avait téléphoné le même jour pour lui demander de ramener l’enfant chez sa mère. « Elle m’avait dit qu’elle allait vendre l’enfant ou la tuer. Zame li finn get mo bann zanfan kuma enn mama », a déclaré le père de la victime. Le contre-interrogatoire du témoin s’est poursuivi dans l’après-midi. Rappelons que ce boulanger de 27 ans habitant Mare-d’Albert est accusé d’avoir frappé à mort Drishtee Jeetoo, la fille de sa concubine, dans la soirée du 14 décembre 2010 à Rivière-des-Anguilles. L’accusé avait fait la connaissance de la mère de la victime en mars 2010. Quelques semaines plus tard, ils avaient contracté un mariage religieux. Le couple a commencé à vivre sous le même toit, en compagnie de Drishtee Jeetoo qui est issue du premier mariage de sa mère. Le rapport d’autopsie, rédigé par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué le décès à une rupture du foie. Le médecin a également relevé des plaies et ecchymoses sur le corps de la fillette. L’accusé ayant plaidé non coupable, le procès se déroule devant le jury.

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