La Commission des stupéfiants des Nations unies devrait se pencher en 2020 sur le statut du cannabis. A la lumière de leurs recommandations, un comité ministériel devrait être institué « en mars 2020 » à Maurice pour étudier l’usage du cannabis médical, a déclaré le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, au parlement ce 9 juillet.
Le leader de l’opposition, lors de la Private Notice Question (PNQ), a fait ressortir que l’utilisation du cannabidiol (CBD) – l’un des composants du cannabis – est approuvé par diverses autorités internationales. Etant de plus autorisée par « 47 pays », dont des « leading countries ».
« Mon ministère ne considère pas » l’usage du CBD, du cannabis et de la résine de cannabis, « until further studies on these components », a rétorqué Anwar Husnoo.
Urgence.
Le ministre a clairement établi la différence entre le CBD et le cannabis, soulignant en début de réponses les effets psychoactifs du Tétrahydrocannabinol (THC) – autre composant de la plante.
Xavier-Luc Duval a relevé l’urgence dans laquelle se trouvent « des milliers de patients » souffrant d’épilepsie ou de cancer, et subissant des effets secondaires des chimiothérapie. Soulignant que le cannabis médical pourrait les aider.
Mais le ministre est resté ferme. Il a argué que le cannabis n’était prescrit que pour de « très rare » cas d’épilepsie. Que d’autres médicaments sont pour l’heure utilisés. Que le CBD n’interviendrait que comme « 2nd or 3rd line » des drogues prescrites aux patients. Que l’approbation d’institutions internationales était attendue pour le CBD. Et, suivant cela, un comité thérapeutique devrait étudier la question.
« In Mauritius, we are acting like we are in 1900 », a observé le leader de l’Opposition.
Medication.
Shakeel Mohamed et Xavier-Luc Duval ont cité des exemples de personnes malades à qui devraient être prescrites le cannabis médical. Mais qui, pour cela, doivent se déplacer à l’étranger.
Le ministre a plaidé pour éviter de se « ruer ». Bien que le leader de l’Opposition l’eut enjoué de passer à l’action dès « cet après-midi ». Car d’autres nations ont déjà fait le pas vers l’usage du cannabis médical, et ce, sans attendre les conclusions d’institutions internationales.
« Nous suivrons les recommandations », s’est engagé le ministre.