Plusieurs artistes bien de chez nous, et non des pseudo-talents, se rencontrent en ce moment et se concertent, pour la énième fois d’ailleurs, sur l’inexistence d’une vraie politique pour les arts. Aucun régime n’a, en effet, jusqu’ici voulu, et encore moins tenté, d’élaborer un véritable projet de développement destiné à tous les artistes mauriciens. D’en dessiner les contours afin d’en faire une vraie industrie. Rentabiliser ces acteurs, investir dans leurs créations, vendre leur savoir et leurs réalisations… Et pourtant, l’on sait que ce pays recèle de pépites dans diverses disciplines artistiques ! L’élément flagrant est l’inexistence d’une salle de concert qui se respecte. Avec pour résultat que quand des concerts sont organisés, ils se déroulent dans des lieux souvent inappropriés. Résultant en des couacs et, surtout, de fausses notes…
Hélas !, celles-ci ne sont pas enregistrées uniquement sur le plan artistique. Actuellement, dans notre chère petite île paradisiaque, on se retrouve coincés dans un étau avec, d’une part, des élections — partielles ou générales — qui nous pendent au nez. Avec, dans leur sillage, tout ce que cela comporte de bouleversements, campagne oblige, avec meetings, réunions, congrès, porte à porte, marchandage de votes, cadeaux à gogo, chantage populaire, et parfois même, des violences et des agressions… Puis, il y a ces fameuses 10e Jeux des Iles, censés être une vraie fête nationale et régionale, mais déjà mal partis avec des infrastructures qui accusent des retards énormes, et surtout, avec des morts sur certains chantiers ! D’autant que pour certaines de ces infrastructures, on pense par exemple, au complexe sportif de haut niveau de Côte d’Or, dans la circonscription du Premier ministre non élu, où un deuxième travailleur étranger a trouvé la mort la semaine dernière, on s’interroge sur l’après-Jeux des Iles : que fera-t-on de ce centre ? Qui l’utilisera ? Sera-t-il accessible aux jeunes de l’endroit ou restera-t-il obstinément fermé, à l’image d’une foule de centres destinés aux jeunes, dans le pays ? Est-ce vraiment rentable d’avoir une telle infrastructure coûteuse qui, au final, ne profitera pas au peuple, mais peut-être seulement à quelques « happy few » ? N’est-ce pas là, encore une fois, un gaspillage de fonds publics, et un endettement supplémentaire du pays ?
Il ne faut pas oublier, non plus, ce méga projet révolutionnaire qui avale des millions de roupies et beaucoup d’eau, en passant, car il y va de la construction des structures : le Metro Express, pour lequel les travaux continuent de plus belle, mettant le pays sens dessus-dessous, quand il ne bouffe pas cruellement des lopins de terre appartenant à des compatriotes ! Et ce, sans le moindre égard pour ces citoyens et leurs biens, les sacrifices qu’ils ont fait pour acquérir cette portion de terrain et y ériger leur maison. Comment auraient-ils pu savoir qu’un beau jour, un gouvernement viendrait et leur réquisitionnerait une partie, sinon la totalité dans certains cas, de leurs terres ? Beaucoup sont nés, ont grandi et vieillissent dans ces maisons, dans ces voisinages et y ont laissé pousser leurs racines. Certains sont brutalement délogés. Tandis que d’autres voient leurs terrains perdre leur valeur immobilière, subitement…
Et, dans la foulée, il y a aussi la visite du Pape François chez nous, le 9 septembre prochain. Evénement majeur qui braquera tous les yeux sur notre petite île, la propulsant, d’un coup, dans l’actualité du monde… Le passage éclair du Pape François implique une série de mesures qui doivent être prises dès maintenant afin d’assurer que tout se passe dans les meilleures conditions, une fois le moment venu, et surtout, afin que tous les Mauriciens puissent profiter de la chance de leur vie de voir en face d’eux cet illustre personnage…
Des couacs et des fausses notes, on en enregistre une foule ! Une qui a bien fait rigoler, cette semaine, c’est le fameux « pins lazou » du conseiller du Premier ministre, Jean-François Chaumière, à sa collègue, la PPS Sandhya Boygah, en pleine session de débats budgétaires dans l’hémicycle. La Speaker de l’Assemblée Nationale ayant réagi très promptement dans cette affaire, beaucoup plus rapidement que dans d’autres, Chaumière doit bien s’en mordre… les doigts de cette même main qu’il a utilisée pour caresser la joue de Mme Boygah, et éventuellement regretter de ne pas avoir envoyé un MMS, façon Tarolah. Il s’en serait probablement mieux sorti !