Fin d’une époque: Apple a acté lundi la fin d’iTunes, son célèbre logiciel multimédia, conséquence logique de son choix de privilégier ses applications plus fluides et plus modernes, Apple Music ou Apple TV, centrées sur le streaming.
Au moment où les ventes d’iPhone patinent, la firme à la pomme a confirmé sa volonté de miser fort sur ses autres produits, services et applications, lundi lors de sa conférence annuelle des développeurs Apple en Californie. Le groupe américain a aussi annoncé de nouvelles fonctionnalités censées mieux protéger les données personnelles de ses clients.
« L’avenir d’iTunes n’est pas une +app+ mais trois »: Apple Music, Apple Podcasts et Apple TV, a dit lundi Craig Federighi, responsable « logiciels » de la firme américaine.
Sur les ordinateurs Mac, le logiciel « est remplacé par trois nouvelles +apps+ », a explicité Apple dans un communiqué, précisant que ces changements interviendront avec le nouveau système d’exploitation à l’automne.
En revanche, Apple n’a pas annoncé la disparition d’iTunes sur PC.
– Prévisible –
Cette fin, qui marque pour beaucoup d’utilisateurs la fin d’une ère, était prévisible: le logiciel iTunes ne subsistait guère plus que sur les Mac alors que les iPhone ou iPad disposaient déjà des applications Music, Podcasts et TV.
Dévoilé en 2001, iTunes permettait de lire chansons puis films, séries, podcasts et de classer ses morceaux en créant des listes de lecture et de graver des CD, puis de synchroniser depuis son ordinateur les contenus sur les différents appareils mobiles de la marque à la pomme.
Sa boutique en ligne iTunes Store, ouverte deux ans plus tard, permet d’acheter et de télécharger des chansons et mais aussi de louer ou d’acheter des films ou des séries.
Un modèle innovant mais rendu en partie obsolète aujourd’hui par le triomphe du streaming sur abonnement, dans lequel Apple a fini par se lancer aussi.
Le groupe américain a néanmoins précisé que l’iTunes Music Store resterait disponible sur Mac, même si le logiciel multi-fonctions « tout-en-un » iTunes disparaît.
Les clients auront en outre toujours la possibilité de synchroniser (mises à jour, restauration, etc…) leurs appareils mobiles Apple via les applications qui remplacent iTunes.
Depuis 2015, Apple Music permet un accès illimité de musique en streaming via un abonnement mensuel, sur le modèle de Spotify. On peut aussi lire ses morceaux déjà téléchargés ou copiés depuis un bon vieux CD et figurant dans sa bibliothèque personnelle.
Le lecteur mp3 iPod (lancé aussi en 2001) et l’iTunes Store ont puissamment bousculé le monde de la musique en popularisant le téléchargement légal, à l’époque où nombre de sites permettaient de récupérer films et chansons sans payer un centime.
Apple a annoncé récemment le lifting complet d’Apple TV, qui proposera d’ici quelques mois un abonnement à de la vidéo en streaming, avec des contenus originaux, en plus des achats et locations à la pièce.
Bien décidé à tout miser sur les « apps », Apple a aussi annoncé l’arrivée de sa boutique en ligne App Store dans sa montre connectée Apple Watch et dans ses ordinateurs Mac qui vont ainsi disposer d’applications sur mesure.
L’App Store fait l’objet de moult critiques, Apple étant accusé de pratiques anti-concurrentielles, en raison du montant des redevances exigées sur les transactions via les applications ou parce que les usagers Apple ne peuvent télécharger des « apps » que via l’App Store.
Selon des informations de presse lundi, le ministère américain de la Justice pourrait d’ailleurs se pencher sur le dossier.
– Vie privée et données –
Le groupe a aussi présenté lundi la dernière version de son système d’exploitation mobile –iOS 13– offrant notamment de nouvelles fonctionnalités destinées à préserver la vie privée des usagers.
Le groupe s’est une nouvelle fois posé en défenseur numéro un de l’intimité.
« Nous pensons que la (protection de la) vie privée est un droit humain fondamental », a assuré M. Federighi.
Apple a donc prévu « encore davantage de protections », comme un système permettant de se connecter via son identifiant Apple à des « apps » sans utiliser la fonction « se connecter avec Facebook » ou Google et ainsi éviter le partage d’informations.
Pour les applications exigeant une adresse email pour accéder à leurs services, Apple créera par exemple un email anonyme à fournir à la place. Apple limitera aussi le traçage de sa géolocalisation par des applications externes.