L’État a répondu aux 26 questions posées par Navin Ramgoolam dans le cadre de sa plainte portant sur la réclamation de Rs 225 M de dommages à l’État, au commissaire de police et à l’ACP Heman Jangi, après son arrestation du 6 février 2015. Dans un document déposé en cour lors de l’appel de l’affaire devant la Master’s Court, l’État a dressé la liste des sommes d’argent, en roupies et en devises, dont Rs 100 833 863,32 et USD 3 140 938, qui avaient été saisies dans ses coffres-forts. L’État devait aussi refuser de répondre à certaines questions, indiquant que celles-ci ont pris la « forme d’un interrogatoire ».
La plainte logée par Navin Ramgoolam, réclamant des dommages de Rs 225 M conjointement à l’État, au commissaire de police et à l’ACP Heman Jangi, a été appelée devant la Deputy Master and Registrar de la Cour suprême, Me Ratan Seetohul-Toolsee. L’ancien Premier ministre revient dans cette plainte sur l’épisode de son arrestation par le CCID suite à la perquisition de son domicile, à Riverwalk, et à la saisie de ses coffres-forts. Il évoque également les séries d’arrestations qui se sont succédé et estime que cette situation lui a porté « d’énormes préjudices ». Il parle de même d’une « démarche politique », visant à « nuire à ma réputation » et à « me détruire politiquement ». Navin Ramgoolam réclame également des dommages pour les neuf affaires logées contre lui et qui ont été rayées.
L’ancien Premier ministre, par le biais de son avoué, Me Booneshwar Sewraj, avait dressé une liste de 26 questions à l’État dans cette affaire. L’État, dans un document déposé en Cour suprême en début de semaine, devait ainsi répondre aux 26 questions de l’ex-Premier ministre. Ce dernier souhaitait avoir « plus de précisions » sur l’enquête de police sur ses six téléphones portables saisis ainsi que sur les deux coffres-forts et les valises qui ont été sécurisés par la police.
L’État n’a pas souhaité répondre, avançant que ces questions « sont sous forme d’un interrogatoire ». Navin Ramgoolam devait aussi demander des précisions sur les démarches faites sous l’entraide judiciaire (Mutual Legal Assistance) pour identifier la source des devises. L’État lui a répondu que cette requête faite par l’autorité centrale et la République de Maurice « constitue des échanges privilégiés entre États qui ne peuvent être révélés ».
Navin Ramgoolam souhaitait aussi obtenir des documents, incluant un certificat de bonne et vie et mœurs, pour attester de la carrière irréprochable du commissaire de police et de l’ACP Heman Jangi. L’État devait répondre en ces termes : « Both defendants Nos 2 and 3 have an unblemished career at he Mauritius Police Force and the request for communication of documents, including a Morality Certificate, is unjustified and unwarranted and would not serve any purpose. »
Aussi, Navin Ramgoolam voulait obtenir des précisions sur la somme de Rs 220 M saisie à son domicile. L’État devait ainsi dresser la liste complète des sommes en roupies et en devises étrangères trouvées dans les coffres, soit :
Devise/ Montant
Roupies mauriciennes 100 833 863,32
Dollars américains 3 140 938
Livres sterling 46 191,14
Euros 515 783,19
Roupies indiennes 73 970
Ringgits malaisiens 52
Dollars singapouriens 184
Dollars hongkongais 8 500
Rands sud-africains 300
Couronnes danoises 100
Dollars canadiens 5
Dollars australiens 4 000
Dîmes 2
Dirhams 3
Les différentes parties se présenteront de nouveau en cour le 28 mai.