- Pas de bourse pour Bibi Nusayah Hingah, qui contestait son classement à la 10e place
- « On nous a montré une lettre de Cambridge qui n’était ni adressée au MES, ni au GM et ni à la candidate. Ce n’était qu’un “post”. Quelle garantie avons-nous qu’il s’agit bien d’une réponse officielle ? » se demande Shakill Hingah, frère de la candidate
Dans son rapport envoyé au Mauritius Examination Syndicate (MES) hier après-midi, à la suite de la controverse concernant la neuvième boursière de la filière scientifique, Cambridge informe qu’il n’y a « aucune anomalie » dans les “Scholarship rank orders” pour la liste des lauréats. Selon l’examinateur anglais, « il n’y a pas d’erreurs non plus en ce qu’il s’agit du classement des candidats » sur la liste “Mauritius Top 500 Scholarship”. Ainsi, il n’y a aucun changement concernant le classement de Bibi Nusayhah Hingah à la 10e place dans les “rank orders” de cette filière.
L’étudiante du Queen Elizabeth College (QEC), classée 36e, tout juste devant sa camarade de classe, Rabia Ibrahim Bahemia, 37e dans le “Mauritius Top 500 Scholarship”, contestait le fait que cette dernière avait été proclamée lauréate et pas elle. Elles avaient toutes deux concouru pour une bourse dans la filière scientifique. Dans les “Scholarship rank orders”, Rabia Ibrahim Bahemia est classée 9e, juste devant Bibi Nusayhah Hingah, soit des places inversées par rapport au “Mauritius Top 500 scholarship”.
Les parents de Bibi Nusayah Hingah ont logé une plainte officielle auprès du MES à ce sujet. Or, Cambridge a confirmé hier que Rabia Ibrahim Bahemia fait bien partie des 45 lauréats proclamés vendredi dernier par la ministre de l’Éducation. La déception est grande chez les Hingah, d’autant que l’examinateur anglais n’a fourni aucune explication sur cette situation.
Par ailleurs, Shakill Hingah, frère de la candidate, ne cache pas sa déception de la manière dont cette affaire a été traitée. « On nous a montré une lettre de Cambridge qui n’était ni adressée au MES, ni au gouvernement mauricien et ni à la candidate. Ce n’était qu’un “post”. Quelle garantie avons-nous qu’il s’agit bien d’une réponse officielle ? » se demande-t-il. De plus, explique le jeune homme, l’examinateur anglais ne donne « aucune précision » sur la liste de classement. « On nous a simplement dit que la liste était correcte. Mais de quelle liste parle-t-on? Celle du “Mauritius Top 500 scholarship” ou des “Scholarship rank orders” ? Ce n’est pas professionnel du tout », déplore-t-il.
La famille Hingah compte entamer des procédures légales pour faire justice à Bibi Nusayhah, laquelle précise ne pas tenir rigueur à Rabia Ibrahim Bahemia, mais qu’elle se bat pour la transparence. « C’est le système qui est remis en question. Nous avons de nombreuses interrogations. Est-ce qu’il y a eu d’autres erreurs par le passé ? » se demande Shakill Hingah.
Il précise également que sa sœur est « psychologiquement affectée » par tous ces événements. « C’est une fille qui a travaillé très dur pour réussir. J’ai été personnellement témoin de sa détermination. Se retrouver aujourd’hui dans une telle situation n’est pas évident pour elle. On se demande même si les jeunes sont justement récompensés pour leurs efforts. Tout ceci est contraire aux messages disant qu’il faut travailler dur à l’école pour sortir de la pauvreté », dit-il.
La directrice du MES, Brenda Thanacoody-Soburun, n’était pas disponible pour un éclairage dans le contexte de cette affaire.