Richesses nationales : solutions innovantes du cabinet Utopies

Développer des micro-usines et des usines en kit dans divers secteurs

- Publicité -

Création d’incubateurs d’entreprises, innovation, créativité, création… Les possibilités sont multiples pour lancer de petites entreprises et ainsi augmenter la circulation de l’argent sur notre territoire afin d’en faire bénéficier un plus grand nombre. C’est ce que Utopies appelle « faire émerger un entrepreneuriat innovant et durable à Maurice ». Commanditée par le groupe MCB et réalisée par le cabinet Utopies, l’étude “Lokal is beautiful” présente un nouveau “business model” pour développer l’économie et la rendre plus prospère. Cette étude propose un modèle de développement de l’intérieur à travers la demande locale.

Traditionnellement, si l’on veut développer un territoire et accroître sa prospérité, l’attention se porte sur les richesses qui s’y introduisent : exports, tourisme, capitaux, nouveaux résidents, etc. Mais ces richesses externes ne suffisent pas à Maurice pour assurer au pays des revenus élevés. Utopies soutient ainsi que « l’ensemble des richesses extérieures injectées localement ne resteront que si le territoire est capable de les garder », évitant ainsi les « fuites économiques ». Mais l’enjeu est surtout de trouver les moyens de « multiplier » ces richesses afin d’assurer une plus grande prospérité au pays. Et, “Lokal is beautiful” propose toute une série de solutions innovantes qui permettraient à Maurice de multiplier ses richesses, en mettant l’accent sur la création et la créativité locale.

Utopies estime que Maurice doit devenir une “Maker island” et augmenter sa capacité à produire ce qu’elle consomme, et ce à partir des ressources locales (humaines, matérielles, techniques et naturelles). Ce faisant, le pays « réduira sa dépendance des importations, augmentera son autonomie économique et restaurera le lien social entre le producteur et le consommateur ». L’étude suggère ainsi de créer des micro-usines, soit des unités de production fermées ou partagées, principalement orientées sur le marché local. Cela peut se faire dans une panoplie de domaines, notamment ceux des boissons, de l’alimentation, des décorations, de la maroquinerie et des meubles. Utopies souligne que les micro-usines « ne se contentent pas d’être de petite taille ». Il ajoute : « Elles intègrent généralement d’autres modèles économiques circulaires ou plus inclusifs. »

De plus, les micro-usines développent souvent leur propre filière de recyclage. Les exemples sont d’ailleurs légion dans le rapport, qui explique en détail ce qui peut se faire dans chaque industrie à Maurice, citant des cas concrets de ce qui se fait déjà dans plusieurs pays. Par exemple, dans le secteur du béton, Utopies suggère de fabriquer du béton « au plus près des chantiers » dans une micro-usine nomade. D’ailleurs, le groupe belge fabriquant du béton, Roosens, a développé depuis 2013 un concept de micro-usine de béton nomade pouvant être placée directement sur les lieux de construction. Intégré dans un conteneur maritime et reposant sur la technologie Stabobloc (réduisant la consommation de mortier), le concept de micro-usine Quick permet de construire des blocs pour la construction de maisons notamment. Ces micro-usines permettent aussi de construire une large variété de produits en béton, type pavés ou hourdis. Ce concept a même été déployé avec succès en Afrique et en Amérique latine.

Prenons l’exemple des boissons, Utopies évoque la production de bière en micro-brasserie, citant l’exemple de l’Islande. Suite à la crise économique en 2008, ce pays a vu se développer plusieurs micro-brasseries produisant des boissons locales moins chères que les bières importées. Il n’existe pas moins de 26 micro-brasseries islandaises répondant à environ 25% de la demande locale. « Dans le domaine des produits laitiers, pourquoi ne pas créer une usine “de poche” ? » se demande Utopies. Par exemple, le fromager Bel a eu l’idée, pour se développer dans des pays à forte croissance sans construire de lourdes infrastructures, de déployer des usines en kit. La première usine “de poche” de Bel a ainsi ouvert ses portes en 2015 en Côte d’Ivoire. Elle alimente le marché en fromage de la marque Vache qui rit. Deux mois seulement ont été nécessaires pour assembler et mettre en production le site industriel qui fonctionne grâce à l’installation de 14 conteneurs. Le site produit 20 millions de portions par an.

Utopies propose par ailleurs la mise en place de “fab-labs” d’entreprises, qui jouent un rôle d’incubateurs en proposant des solutions de prototypage rapide, préséries et micro-séries avec des approches sectorielles comme des “foodlabs” qui sont des lieux de transformation alimentaire mutualisés mettant à disposition des producteurs d’outils partagés, machines, étiqueteuses, etc. Dans le domaine agro-alimentaire, il y a l’exemple de Brooklyn Food Works, un incubateur de “start-ups” de 10 000 m2, qui propose un espace de cuisine à faible coût, à partir de USD 300/mois, pour un accès illimité 24h/24 et 7j/7 aux aménagements, ainsi qu’un aménagement personnalisé aux entreprises. Plus de 120 entrepreneurs travaillent au sein de Brooklyn Food Works.

Le rapport d’Utopies compte une panoplie d’autres exemples d’entreprises, qui peuvent être créées, notamment donner une seconde vie aux équipements électriques et électroniques, créer une filière pour revaloriser les bouteilles en verre, valoriser le bois des palettes, récupérer tous types de matériaux pour en faire des meubles, fabriquer un isolant à partir de cartons recyclés, utiliser des déchets pour faire rouler des voitures, collecter les huiles végétales usées pour produire de l’électricité, donner une seconde vie aux pneus usés, produire et commercialiser un compost 100% local, collecter et recycler des planches de surf, fabriquer des vêtements à partir de plastique des mers recyclé ou encore désimprimer les papiers pour leur donner une seconde vie.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -